La mise sous contrat de Tomas Plekanec est un bon coup du Canadien. À l'époque Bob Gainey disait qu'il ne fallait pas négocier durant la saison, tout le contraire de Marc Bergevin.

Au cours des sept ou huit dernières années, c'est Plekanec qui a été le joueur le plus régulier du Canadien. Il voulait demeurer à Montréal et quand son nouveau contrat va expirer, il aura alors 35 ans. C'est un athlète qui aurait pu tester le marché des joueurs autonomes l'été prochain, mais il est bien à Montréal avec sa famille, le Canadien a une bonne équipe et les gars sont heureux pour lui. On voit que c'est un bon gang et que les joueurs sont bien ensemble. Jeff Petry aurait pu obtenir un million de dollars de plus sur le marché, mais il a choisi de rester à Montréal. L'époque où l'on disait que les gars ne voulaient pas venir jouer à Montréal est bien finie.

Plekanec est à Montréal depuis le début de sa carrière. Il ne s'est pas promené d'un club à l'autre. C'est tout à son honneur d'avoir décidé de poursuivre sa carrière avec la formation qui l’a repêchée. Il est le joueur idéal que tout entraîneur aimerait avoir dans son vestiaire parce qu'il est sérieux et toujours en forme. C'est aussi un joueur qui peut évoluer autant en avantage numérique qu'en infériorité numérique. On l'entend jamais se plaindre et tous ceux qui l'ont dirigé ont déclaré que ce serait un rêve d'avoir que des athlètes comme lui.

Plekanec est une personne modeste et réservée. Il aurait pu être le capitaine du Canadien. D'ailleurs, c'était mon choix il y a deux ans, mais dans le fond la direction a bien fait de patienter parce que le choix de Max Pacioretty est excellent.

Les négociations n'ont pas duré longtemps. Pour démontrer la confiance qu'il a en lui et pour prouver comment il ne craint pas pour son emploi, Plekanec n'a pas de clause de non-échange à son contrat. On sait que de nos jours, la majorité des joueurs demande une telle clause. Je suis content de voir que Bergevin a réglé ce dossier rapidement. Je suis persuadé que ses coéquipiers aussi sont heureux. Ça ne deviendra pas une distraction et l'esprit d'équipe ne sera pas affecté. Les gars dans le vestiaire ne sont pas fous et ils savent que le Canadien pourrait aller loin en séries cette saison et que Plekanec est un rouage important dont ils ont besoin.

Comme dans les années 70

Le Canadien a établi une nouvelle marque en signant une cinquième victoire de suite pour amorcer la saison. C'est la première fois depuis la saison 1977-78 que ça se produit alors que nous avions aligné quatre gains consécutifs. Je sais que les deux époques sont différentes, mais je peux dresser un certain parallèle.

D'abord devant le filet, c'est du solide. À l'époque, on misait sur Ken Dryden. Cette année, Carey Price démontre encore toute l'étendue de son talent.

À la ligne bleue, je pense qu'Andrei Markov, P.K. Subban et Jeff Petry se comparent au "Big three" de Larry Robinson, Serge Savard et Guy Lapointe. Bien sûr les deux équipes sont différentes, mais ce sont tous des arrières qui peuvent se porter en attaque. Comme à mon époque, Michel Therrien peut envoyer n'importe lequel des six premiers défenseurs sans aucune crainte.

La comparaison est toutefois plus difficile à faire en attaque. Rien n'arrive à la cheville du trio composé de Guy Lafleur, Jacques Lemaire et Steve Shutt, mais l'édition actuelle compte sur la contribution de tout le monde. Les quatre trios fonctionnent. On a même vu le laisser pour compte cet été Tomas Fleischmann inscrire son deuxième de la saison face aux Rangers. Que dire du trio de Desharnais qui est en feu. Il manquait cette profondeur l'an dernier chez le Canadien alors que si Pacioretty ne marquait pas, le Tricolore ne gagnait pas. La production offensive venait toujours des mêmes joueurs.

Fait à noter, dans les cinq parties gagnées cette saison, le Canadien a compté le premier but chaque fois.

J'étais en début de carrière l'époque et j'ai beaucoup appris des vétérans. Si je devais comparer mon style, je dirais que je ressemblais à Brendan Gallagher, mais en plus gros. On avait une fougue comparable.

Je ne veux rien enlever au Canadien d'aujourd'hui, mais à l'époque, nous étions une "coche" au-dessus des autres clubs, tellement nous étions dominants. Avant de chercher à faire des comparaisons trop exhaustives, je crois qu'il faut laisser l'équipe jouer au moins 30 parties. Le style de hockey de l'époque et celui d'aujourd'hui sont difficilement comparables. J'ai hâte de voir comment le Tricolore va se sortir d'une période plus difficile. Je sais que c'est une équipe de caractère, mais c'est à ce moment qu'on pourra voir le vrai caractère de ce club.

ContentId(3.1156290):Un duel de gardiens
bellmedia_rds.AxisVideo

Pour l'instant, le Canadien est aussi bon que n'importe quelle équipe dans la LNH, mais il existe la parité dans le circuit Bettman. Il est difficile pour toutes les équipes de se démarquer. Jeudi, c'était un véritable duel entre Price et Henrik Lundqvist. On a même vu des clubs gagner la coupe Stanley et rater les séries la saison suivante tellement les choses sont serrées.

Je ne pense pas que les joueurs du Canadien surfent sur cette série de succès. Michel Therrien ne s'intéresse pas aux séries de victoires. Bien sûr, il est content, mais il sait qu'il ne gagnera pas tous les matchs. Ça ne prend pas grand-chose pour motiver les joueurs qui sont prêts à aller à la guerre. Les gars se motivent eux-mêmes et cherchent qu'à prolonger le plaisir. Ils savent qu'ils ont une bonne équipe et ils savent quoi faire.

Encore une belle ouverture

ContentId(3.1156110):La cérémonie d'ouverture
bellmedia_rds.AxisVideo

La direction du Canadien n'a pas raté une fois de plus de marquer l'ouverture de la saison locale avec une cérémonie sombre où les joueurs se passaient le flambeau. C'est toujours bien fait.

C'était vraiment touchant quand Pacioretty a pris le flambeau des mains d'un ancien capitaine Guy Carbonneau, qui était très content de sa participation aux cérémonies. Comme ancien joueur, on est heureux de voir que l'organisation fait appel à nous pour faire un trait d'union entre le passé et le présent.

Le centre Mario Tremblay 2.0

En terminant, j'aimerais saluer les gens d'Alma où j'ai participé vendredi à l'inauguration de l'aréna Mario Tremblay, qui a fait l'objet d'importants travaux de réfection pour mettre l'édifice à niveau.

Voilà une vingtaine d'années que mon nom est associé à cette infrastructure municipale et j'en suis encore aussi fier que le premier jour. C'était un grand honneur que la Ville d'Alma m'avait fait à l'époque. Ce type d'honneur est souvent dévolu à des gens décédés, mais on m'a fait cet honneur de mon vivant. C'était toujours particulier d'arriver ici et de voir les pancartes «Le centre Mario Tremblay». Merci encore une fois aux gens d'Alma

*propos recueillis par Robert Latendresse

ContentId(3.1156573):« C'est un excellent choix du Canadien »
bellmedia_rds.AxisVideo