NEW YORK – Le sourire d’Alain Vigneault voulait tout dire.

L’entraîneur des Rangers de New York n’a pas voulu le confirmer, mais Raphael Diaz parlait comme un joueur qui s’apprêtait à revenir dans la mêlée jeudi après l’entraînement matinal des siens.

Vigneault est forcé de modifier son alignement pour répondre à la décision de la Ligue nationale de suspendre le défenseur John Moore pour deux parties à la suite de la mise en échec qu’il a servie à Dale Weise dans le cinquième match de la finale de l’Est.

En anglais, Vigneault s’est contenté de dire qu’il détenait deux options pour remplacer Moore : Diaz ou Justin Falk. Mais quand un collègue francophone lui a appris que Diaz avait pratiquement annoncé son retour au jeu, le coach n’a pu s’empêcher de rire.

« On va voir ce soir », a-t-il conclu sans aller plus loin.

En uniforme pour onze matchs de saison régulière avec les Rangers, Diaz en a joué deux depuis le début des séries. Vigneault l’a habillé pour deux défaites contre les Penguins de Pittsburgh, puis on ne l’a plus revu.

« Les fois où on l’a utilisé cette année, il a bien fait pour nous. Il bouge bien la rondelle, est efficace sur le jeu de puissance. Donc si effectivement il joue ce soir, je m’attends à la même chose de sa part », a commenté Vigneault.

« Je suis très excité. Je connais l’équipe, je connais les joueurs. Ce sera un beau défi, mais je suis excité à l’idée de prendre part à ce match », a dit celui qui a joué 128 matchs avec le Canadien avant d’être échangé aux Canucks de Vancouver en échange de Dale Weise en février dernier.

Diaz, qui a amassé 15 points en 63 matchs avec trois équipes différentes cette saison, devrait donc former une paire avec Kevin Klein. Inactif depuis trois semaines, il ne s’attend pas à éprouver de la difficulté à renouer avec le rythme effréné des séries éliminatoires.

« Le scénario était similaire pour moi la dernière fois. Je ne jouais pas, la formation a changé, j’ai joué… Je serai prêt », a calmement promis Diaz devant son casier.

L’habitude de rebondir

Henrik Lundqvist a cédé quatre fois sur 19 lancers avant de regarder le reste de la défaite de 7-4 des siens derrière la baie vitrée du Centre Bell mardi. Il n’en fallait pas plus pour ressentir une petite brise d’incertitude à l’endroit du gardien suédois.

« Vous n’arrêtez pas de me parler du dernier match alors que je l’ai déjà oublié », s’est impatienté Lundqvist au début de sa rencontre avec les médias au terme de l’entraînement d’avant-match.

Lundqvist a alloué quatre buts dans un match à deux autres reprises depuis le début des séries. Chaque fois, il n’en a accordé qu’un seul lors de la rencontre suivante.

« J’ai entendu Benoît Allaire (l’entraîneur des gardiens des Rangers) dire que le match de ce soir était très important lorsqu’il est arrivé à l’aréna ce matin. Si Henrik a bien assimilé le message, on va être correct », a rigolé Vigneault lorsque questionné sur son cerbère.

« Je m’attends à ce qu’il joue comme il le fait toujours. Il est un excellent gardien, qui excelle sous la pression. Il en aura ce soir », a ajouté l’entraîneur des Rangers.

« Personnellement, quand je sens que je n’ai pas connu mon meilleur match, je cherche toujours à rebondir dès le prochain. Henrik est un compétiteur et je sais que c’est son objectif présentement. C’est d’ailleurs ce qui fait notre succès. Collectivement, lorsqu’on connaît un mauvais match, on a l’habitude de se reprendre assez vite », note Martin St-Louis, auteur de trois buts en cinq matchs en finale de l’Est.

« Il est humain, après tout. Ça arrive à tout le monde, même à Price des fois, a fait remarquer Derick Brassard avec le sourire. On n’a pas bien joué devant lui, tout le monde l’a vu. Alors on n’a pas d’inquiétude de ce côté-là. »

Josh Gorges, comme ses rivaux, s’attend à voir Lundqvist au sommet de son art.

« Il fait partie de l’élite pour une raison. Alors il faudra continuer de foncer au filet, se placer devant lui et l’empêcher de voir la rondelle. Il faudra flairer l’occasion de réussir ces buts qui ne sont pas toujours très beaux. C’est comme ça qu’on pourra le battre. »

Francis Bouillon croit que les six défenseurs du Canadien devront mettre l’épaule à la roue pour venir à bout d’un gardien en quête de rédemption.

« Lors du dernier match, on a marqué nos buts en créant des surnombres. Nos défenseurs ont appuyé l’attaque, ce qu’on n’avait pas vu souvent depuis le début des séries. Ça ouvre le jeu et encore une fois, ce sera important de le tester tôt dans le match. »