Une finale à saveur de retrouvailles
Canadiens vendredi, 16 mai 2014. 20:35 vendredi, 13 déc. 2024. 20:47NEW YORK - Le Canadien et les Rangers se croiseront en séries pour la première fois en 18 ans. Lors du dernier duel, au printemps 1996, les Rangers avaient eu le dessus sur le Tricolore en six matchs, marquant 19 buts, deux de plus que le Tricolore.
Ce sera la 15e fois que les deux clubs originaux s’affronteront. Jusqu’ici, les deux équipes ont fait jeu égal avec sept victoires chacune. Cette année, les deux clubs ont échangé des jeux blancs de 1-0 au Centre Bell alors que le Canadien a blanchi les Rangers 2-0 au Madison Square Garden. Les résultats de cette année et les précédents en séries laissent présager une série qui sera des plus serrées.
Une série qui sera aussi des plus émotives pour plusieurs Rangers qui ont des liens directs et étroits avec le Canadien. Non seulement Alain Vigneault a fait le saut dans la LNH à la barre du Canadien, mais les Martin St-Louis, Derick Brassard, Brad Richards et Benoit Pouliot ont grandi dans l’ombre du Canadien. Sans oublier l’excellent défenseur Ryan McDonagh qui a échappé au Tricolore lorsque Bob Gainey, alors directeur général du Canadien, a eu la très mauvaise idée de l’échanger aux Rangers en retour de Scott Gomez, le joueur de centre Dominic Moore et le défenseur réserviste Raphael Diaz qui se retrouve à New York après une escale à Vancouver où il a été échangé en retour de Dale Weise. En passant, Weise a déjà défendu les couleurs des Rangers...
« Je regardais le septième match à Boston mercredi et quand j’ai réalisé qu’on affrontait le Canadien en finale, je n’ai presque pas dormi de la nuit », a lancé le Gatinois Derick Brassard.
« On savait qu’on affronterait un bon club en finale, mais de se retrouver à Montréal, contre le Canadien, ce sera vraiment spécial. Ce sera une très bonne série sur le plan hockey. Ils sont rapides, ils sont forts dans les buts, ils ont une grosse attaque massive. Mais ce sera aussi une série très émotive à l’extérieur de la patinoire pour moi et bien d’autres gars. Toute ma famille, tous mes amis vont suivre la série. Il faudra que je m’assure d’éliminer toutes les distractions afin de me concentrer sur le hockey », a ajouté l’ancienne gloire des Voltigeurs de Drummondville.
« Il n’y a pas un meilleur endroit pour jouer au hockey qu’à Montréal et au Centre Bell. Ça va être vraiment le fun », a reconnu Brad Richards qui a déjà vécu une série contre le Canadien que lui et ses coéquipiers du Lightning avaient d’ailleurs balayée en quatre matchs en 2004 lorsque la coupe Stanley s’est retrouvée à Tampa.
« On est rendu dans le carré d’as. Tous les yeux du monde du hockey seront rivés sur les deux finales. On connaît l’enjeu. Avec la passion du hockey à Montréal et au Québec, ce sera vraiment une très belle expérience pour notre équipe. On a déjà parlé de ce qui nous attend. De la foule qui sera bruyante. De l’attention médiatique. Il faudra mettre l’émotion de côté pour éviter qu’elle nous nuise », a ajouté Richard.
Si Brassard et Richards sont excités à l’idée de se retrouver à Montréal contre le Canadien en finale de l’Est, l’ancien porte-couleurs du Tricolore Benoit Pouliot l’est beaucoup moins.
« Quand j’ai demandé à Ben jeudi matin s’il avait bien dormi même si on se retrouvait contre Montréal, il ne comprenait pas de quoi je parlais. Ben c’est Ben. Il n’y a pas grand-chose qui le dérange », a mentionné Brassard avec un sourire en coin.
Si les Rangers sont revenus de loin en comblant un recul de 1-3 en deuxième ronde pour finalement éliminer les Penguins en deuxième ronde, ils sont aussi revenus de loin en saison régulière.
Avec un nouvel entraîneur-chef derrière le banc et des travaux au Madison Square Garden qui les ont contraints à amorcer la saison avec 10 matchs sur la route, les Rangers affichaient un bilan de 3-10 à leur retour à la maison.
Aux fêtes, les Blue Shirts stagnaient toujours alors qu’ils jouaient pour ,500. C’est à ce moment qu’Alain Vigneault a senti le besoin de rappeler ses joueurs à l’ordre. « Nous étions à Tampa et j’ai convoqué une réunion d’équipe au cours de laquelle on a parlé des 40 premiers matchs de la saison et de ce que nous devions faire en deuxième moitié pour s’assurer de grimper au classement afin d’accéder aux séries. On ne jouait pas du mauvais hockey. Mais il nous manquait quelque chose. Notre gardien s’est remis à garder les buts comme il en est capable et devant lui on s’est mis à jouer beaucoup mieux. Je n’ai pas la statistique finale, mais je crois qu’en deuxième moitié de saison nous avons formé l’un des bons clubs de la ligue », a indiqué Vigneault.
Après s’être contentés de 19 victoires, 19 revers et deux défaites en prolongation ou tirs de barrage lors des 40 premiers matchs, les Rangers ont rebondi avec 26 victoires (26-12-4) lors des 42 dernières parties.
« Alain a fait du bon travail pour garder le contrôle sur l’équipe. Loin de paniquer alors qu’on avait juste trois victoires après nos 10 premiers matchs, il a su nous insuffler de la confiance. Comme équipe, nous avons bien réagi par la suite », expliquait Derick Brassard.