Il y a tout d'abord la pression exercée par les médias d'information et les habitués du Centre civique de Pittsburgh. On ne veut tout simplement pas que Mario Lemieux s'expose à une compétition féroce alors que son état de santé inspire des craintes.

Il y a aussi l'avenir des Penguins à Pittsburgh qui inquiète les observateurs. Les Penguins doivent absolument participer aux séries éliminatoires pour éviter un déficit important et aussi pour convaincre les politiciens que les Penguins sont aussi importants à la communauté de Pittsburgh que le sont les Pirates et les Steelers. Les deux équipes viennent d'emménager dans des stades ultra-modernes, construits grâce à l'argent des payeurs de taxes.

Par conséquent, le grand Mario aura une décision importante à prendre au cours des prochains jours. C'est le 15 décembre, tout juste avant le match entre les Maple Leafs de Toronto et le Canadien, qu'on dévoilera la liste des 23 joueurs qui évolueront à Salt Lake City sous la bannière canadienne.

Déjà, Mario Lemieux est non seulement confirmé dans son rôle de premier joueur de centre mais il a aussi hérité du titre de capitaine de la formation. L'expérience olympique représente un beau défi pour lui et, à Calgary, au début de septembre, lors du camp d'évaluation, il fut l'un des joueurs les plus dynamiques, en tout cas, l'un des plus impliqués, allant même jusqu'à défier l'autorité de Bob Goodenow et de l'Association des joueurs.

Les patineurs canadiens devaient passer deux jours en Alberta, Mario a prolongé le séjour de 48 heures au grand plaisir des dirigeants de l'équipe.

Le scénario a changé depuis ce camp d'entrainement. Tout d'abord, Lemieux n'est plus au sommet de sa forme. Il a subi une intervention chirurgicale à une hanche. Il a précipité son retour au jeu, une décision qui le contraint maintenant à l'inactivité.

Jusqu'à quand ? On parlait d'une période de deux semaines. On soutient maintenant qu'il ne pourra jouer avant la période des fêtes. Certains avancent même que Lemieux pourrait rater tous les matchs jusqu'au tournoi olympique. Autre point qu'il faut considérer, et il s'agit d'une situation qui ne s'applique à aucun autre joueur de la Ligue nationale, c'est qu'il est propriétaire d'une concession dont la santé financière repose entièrement sur la condition physique du patron.

Avez-vous remarqué que les assistances ont chuté à Pittsburgh depuis que Mario n'endosse pas l'uniforme. Il y avait à peine 13,000 personnes l'autre soir alors que les Devils du New Jersey étaient les visiteurs.

Si Mario ne recouvre pas entièrement la santé, il ne doit pas se rendre à Salt Lake City. Dans un premier temps, il ne pourra fonctionner à pleine régime, et aussi, il risque de compromettre l'avenir de son entreprise.

Le retour de Keenan

Mike Keenan a sept vies. Pas étonnant qu'il se retrouve avec une septième équipe. Mais ce qu'il y a de bizarre dans la gestion d'entreprise de certains propriétaires de la Ligue nationale, c'est qu'il embauche un entraîneur et ensuite, il nomme un directeur général par interim.

N'avait-on pas procédé de la même façon à Montréal, l'an dernier.

Congédiement de Alain Vigneault par Réjean Houle. Vigneault remplacé par Michel Therrien.

Puis, le lendemain, licensement de Réjean Houle par le président Pierre Boivin et l'arrivée de André Savard. C'est bien comme ça que le grand ménage s'est effectué. Il faut préciser par ailleurs que le président Pierre Boivin avait décidé à ce moment-là de demeurer à l'intérieur de son organisation avant de passer la vadrouille.

En Floride, on a sorti encore une fois Keenan de l'ombre, on lui a offert un contrat de plusieurs saisons puis on a dit, maintenant confions à Chuck Fletcher, qui était l'adjoint de Bill Torrey, le poste de directeur général par interim. Ensuite, on verra.

Les gens en Floride devraient savoir que plus tu donnes des pouvoirs à Keenan, c'est courir après le danger. On m'a dit hier que Bernie Kosar, l'ex-quart-arrière, nouveau propriétaire des Panthers, a pris soin d'inclure une clause voulant que le statut de Keenan sera réévalué à la fin de la saison.

Comme l'a fait Harry Sinden avec les Bruins. Parions que Keenan va jouer les bons garçons pour une certaine période de temps, qu'il va s'assurer la complicité de Pavel Bure jusqu'à ce que son contrat de plusieurs saisons soit vraiment coulé dans le béton.

Gainey : coach ?

Guy Carbonneau connaissait depuis quelques semaines les intentions de Bob Gainey. Dans une récente conversation, alors que Ken Hitchcock était sur le gril, l'adjoint de Michel Therrien m'avait confié : « Bob n'est plus tellement heureux dans ses fonctions et je ne serais pas étonné du tout qu'il se retrouve un jour derrière le banc d'une équipe. Pourquoi pas les Stars si l'équipe ne parvient pas à gagner sur une base régulière ? » Disons que Carbo « frappe actuellement » pour une bonne moyenne…

A inscrire au dossier de Pat Quinn : Steve Sullivan qui a marqué un but spectaculaire, lundi au Centre Molson, avait été soumis au ballottage par Quinn et les Leafs, il y a trois ans, afin de faire place à Dimitri Khristich. Une décision qui n'améliore surtout pas un curriculum vitae. Khristich avait coûté $3 millions aux Leafs et n'avait rien foutu alors que Sullivan montre des saisons de 64 et 75 points à Chicago. Sullivan était passé aux Leafs en compagnie de Jason Smith et Alyn McCauley en retour de vous savez qui ? Doug Gilmour et Dave Ellett