Voici, un autre exemple qui explique pourquoi le hockey de la Ligue nationale se dirige tout droit vers un cul-de-sac.

Demain et vendredi, s'ébranleront les camps d'entrainement de la plupart des équipes et deux gardiens qui ont fait leur marque l'an dernier, l'un pendant le calendrier régulier et je réfère à Marty Turco, des Stars de Dallas, et l'autre, la grande vedette des séries éliminatoires, Jean-Sébastien Giguère, des Mighty Ducks de Anaheim, retiendront l'attention.

Au moment d'écrire ces lignes, on rapportait, à Dallas, que les Stars et Turco s'apprêtaient à conclure un marché permettant au gardien de toucher un salaire de $3,5 à $4 millions par saison. Du côté de Giguère, c'est l'impasse. Mais pourquoi se retrouve-t-on dans une telle situation? Parce que les propriétaires, depuis 1995, n'ont jamais su composer avec la convention de travail.

Que Turco obtienne entre $3.5 millions et $4 millions ne doit pas étonner, après tout, il a mérité le trophée Vézina, il a conservé une fiche de 31-10-10, une moyenne de 1.72 et moyenne d'efficacité de .935, des statistiques impressionnantes. Mais pourquoi offrir au gardien une augmentation de 300% alors que la présente convention collective invite les équipes à proposer des augmentations de 15%. Turco gagnait $850,000 l'an dernier. Est-ce que sa prestation justifie une telle hausse de salaire? Mais, Turco veut l'équité salariale avec José Théodore. Jean-Sébastien Giguère recherche un salaire supérieur à Théodore parce que, dit-il, il joue avec aplomb depuis deux ans et demi et qu'il a mérité le trophée Conn Smythe, l'honneur le plus convoité des séries éliminatoires. Par conséquent, de $3 millions qu'il touchait l'an dernier, il exige maintenant $6 millions.

Or, qu'entend-on de la bouche des propriétaires depuis maintenant deux ans? Qu'ils ne peuvent plus fonctionner dans un tel système, qu'il est impossible de rentabiliser l'entreprise. Ils exigent un plafond salarial, ils veulent d'autres concessions pour une raison : ils sont incapables de contrôler leurs émotions. Ils sont incapables de garder les deux pieds sur terre.

Les joueurs répondent : si vous êtes aussi mal en point pourquoi continuez-vous à faire des dépenses aussi insensées?

Des temps durs

Qui sont les joueurs autonomes sans restriction toujours sans emploi? Quelques noms : Adam Oates, Cliff Ronning, Magnus Arvedson, Adam Graves, Steve Thomas, Brian Berard, Ken Klee, Dmitry Yushkevich, Phil Housley, Bill Houlder, Sergei Berezin et Oleg Tverdovsky.

Ronning a reçu une offre de $750,000 du Wild, et il a rejeté l'offre. Klee et Yushkevich devraient signer des contrats d'ici une semaine. Berezin pourrait se retrouver à New York, avec les Rangers.

Tverdovsky, le joueur que le Canadien avait accepté d'accueillir à Montréal si Patrice Brisebois eut renoncé à la clause de non-échange et eut pris la direction du New Jersey, Tverdovsky, donc, a signé une entente de deux ans avec l'équipe de Omsk, dans la Ligue de la Russie. Aucune offre intéressante n'a été déposée sur le bureau de son agent, Don Meehan.

Quelques joueurs autonomes avec restriction toujours sans contrat : Turco et Giguère, Martin Havlat (Ottawa), Marian Gaborik (Minnesota), Mike Comrie (Edmonton), David Legwand (Nashville), Pascal Dupuis (Minnesota), Miroslav Satan (Buffalo). Havlat, Gaborik et Comrie revendiquent un salaire similaire à celui de Brad Richards, de Tampa Bay, $9.25 millions pour trois ans. Dans le cas de Comrie, il s'impatiente devant la lenteur des pourparlers au point qu'il supplie les Oilers de l'échanger à une autre équipe. Natif d'Edmonton, le jeune homme réalise que ce n'est pas toujours facile d'évoluer dans sa propre cour. Oh, Georges Laraque n'a pas encore accepté les offres des Oilers.

Mais pour tout résumer, si les propriétaires avaient su composer intelligemment avec la convention collective, ils n'auraient pas autant de problèmes à résoudre…

Marc-André Fleury : le temps devient un facteur

Les Penguins de Pittsburgh ont échangé Johan Hedberg aux Canucks de Vancouver. Veulent-ils faire une place pour Marc-André Fleury? On serait porté à le croire mais il y a un hic. Craig Patrick n'a pas un coffre-fort bien garni et les Penguins devront présenter un contrat alléchant à leur jeune gardien sinon les agents Alan Walsh et David Schatia ne discuteront pas longtemps avec la bande à Mario. Les Penguins ont jusqu'au 28 septembre pour embaucher officiellement Fleury. Entre-temps, comme le jeune gardien est né après le 15 septembre, et s'il ne signe pas de contrat, il pourra devenir joueur autonome sans restriction dans deux ans…

José Théodore a mentionné qu'il ne sera pas gêné pour ne pas dire dérangé par les événements qui ont marqué les derniers mois et surtout par les événements qui marqueront les prochaines semaines. En tout cas, il a franchi la première étape avec grande distinction lundi au club de golf de Laval-sur-le-lac… Quand on mentionne à Bob Gainey que les gens à Toronto ne pardonnent pas aux propriétaires des Maple Leafs de l'avoir laissé filer vers Montréal, il répond avec son calme habituel : « Il n'y avait pas d'autre endroit pour moi que Montréal. » Pendant ce temps, à Toronto, c'est le nouveau directeur général, John Ferguson jr, qui se fait varloper sur la place publique. Le pauvre gars vient à peine de mettre les deux pieds dans les bureaux administratifs des Leafs…

Rumeur en provenance de Detroit : Curtis Joseph prendrait la direction de Washington si les Wings acceptaient le contrat de Robert Lang et ensuite Joseph se retrouverait au Colorado. Ainsi, les Capitals seraient soulagés d'un salaire de $5 millions (celui de Lang)