INNSBRUCK, Autriche (CP) - Quand Martin Brodeur a capté de la mitaine un dur tir de Jeff Halpern en première période jeudi, les Américains auraient dû comprendre qu'ils n'avaient aucune chance et qu'il valait mieux pour eux de retourner à la maison. Brodeur n'allait pas laisser les Américains se sauver avec ce match, peu importe le nombre de tirs qu'ils allaient diriger contre lui.

"Le meilleur gardien au monde, a commenté le joueur de centre Joe Thornton, des Bruins de Boston, après la victoire de 3-1 du Canada. Quand il se dresse entre les poteaux, nous sommes très confiant de pouvoir gagner le match. Et il a certes été exceptionnel ce soir."

Les joueurs du Canada ont connu des difficultés en début de match. Brodeur les a gardés dans la partie, repoussant 14 rondelles en première période et les Canadiens s'en sont sortis sans égratignure.

"C'est ce à quoi nous devons nous attendre de notre gardien, a dit le défenseur Dan Boyle, du Lightning de Tampa Bay. Si une équipe se présente à plat au premier vingt comme ce fut notre cas en tenant compte aussi des pénalités dont nous avons écopé, il faut que le gardien se signale et nous avons le meilleur au monde.

"C'est la raison pour laquelle il est là. Il nous a aidés à traverser cette période difficile et nous sommes passés à l'attaque dans les deux dernières périodes."

Brodeur a été solide pendant tout le match. Il a repoussé 34 rondelles, dont 12 dans le dernier vingt quand les Américains ont pressé le pas à nouveau.

"Il a été un des facteurs importants dans ce match, a dit Mike Knuble, des Flyers de Philadelphie, seul marqueur pour les Américains. C'est la raison pour laquelle il est une super-vedette. Il ne se bat jamais lui-même et il ne nuit jamais à son équipe. Il fait les arrêts qu'il doit faire et il en fait d'autres qui sont souvent incroyables.

"Pour un gars qui n'a pas joué cette saison, il est en grande forme."

Brodeur n'a pas voulu en faire tout un plat. Pour lui, il s'agit d'une autre étape de franchie en route vers le but ultime.

"C'est une question de technique, savoir lire le jeu, suivre la rondelle. Ce soir, c'était du hockey nord-américain. Je suis habitué à cela, a dit Brodeur. Pour moi, c'était le genre de match auquel je suis habitué."

Quand il parle de jeu nord-américain, il veut dire de lancer la rondelle dans le coin, aller la chercher et foncer vers le but. Quand Mark Parrish, des Islanders de New York, s'est laissé choir sur lui en troisième, il en a perdu son masque et le jeu a été arrêté.

"J'avais l'air de Denis Lemieux sans casque, a dit Brodeur en faisant allusion au gardien dans le film Slapshot.

"Ils ont tiré au but souvent et il y avait de la circulation devant le but, a dit Brodeur. C'était bien de disputer un tel match."

De toute façon, Brodeur ne sait pas ce qu'est la défaite quand il porte l'uniforme canadien. Le gardien des Devils du New Jersey a un dossier de 11-0-1 en 12 matches pour Equipe Canada en championnat du monde, en Coupe du Monde et aux Jeux olympiques.

"Ce n'est pas pour rien qu'il possède trois bagues de la coupe Stanley," a dit l'entraîneur Marc Habscheid.

Quand il n'était pas occupé à stopper des rondelles, Brodeur en profitait pour faire montre de ses talents de passeur. Il en a profité à quelques occasions, une situation idéale quand il n'y a pas de ligne rouge.

"J'adore cela, a dit Brodeur. Je profite des règlements. J'ai la chance de le faire et j'aime bien cela."

Mais pour Brodeur ce n'est rien de bien nouveau. Il donne à son équipe un troisième défenseur bien souvent.

"Il n'y a personne qui le fait mieux que lui dans le hockey, a dit le joueur de centre américain Doug Weight. Il manie le bâton comme personne. Sa carrière est incroyable."

Cette victoire lui servira de cadeau d'anniversaire. Brodeur aura en effet 33 ans vendredi.

"Je ne voulais pas jouer le jour de ma fête. C'est ça mon cadeau," a-t-il dit en riant.