Pas facile présentement d'être dans la peau d'Alain Vigneault, un homme qui aura le sommeil léger au cours des prochains jours.

Au terme des deux derniers matchs à Boston, il m'est impossible de vous cacher ma déception et mon inquiétude. Notre équipe devra revenir à la base et mes meilleurs joueurs devront s'élever à la hauteur de la situation, comme ce fut le cas dans les deux matchs à Vancouver.

Je donne toutefois le crédit qui revient aux Bruins. Ils ont joué du gros hockey et Tim Thomas a été absolument inébranlable. Le niveau d'intensité de mon équipe, par contre, n'est pas le même et va falloir que ça change.

Dans le match numéro quatre, on n'a pratiquement pas vu les Kesler, Burrows et Lapierre. Les Sedin non plus. Si on veut réussir notre retour devant nos partisans, il faudra que ça se replace.

Il faudra aussi que Roberto redevienne fidèle à lui-même. Présentement, je trouve qu'il joue beaucoup trop profondément dans son filet et qu'il donne ainsi trop d'ouvertures aux joueurs adverses. J'aimerais le voir challenger la rondelle un peu plus, exactement comme le fait Thomas présentement.

Ce n'est pas tout! On a un problème à régler en avantage numérique. Trois fois, dans le match numéro quatre, on est arrivé pour pénétrer dans le territoire des Bruins mais tout le monde était arrêté à la ligne bleue. Résultat : on envoie le disque dans le fond, le gardien l'arrête et l'envoie à l'autre bout. Pas de doute, ça prendra une meilleure cohésion sur le jeu de puissance.

J'ai remarqué hier soir que les Bruins ne nous donnaient vraiment pas beaucoup d'espace dans l'enclave et étaient clairement les plus rapides pour récupérer les retours de lancers. Mes joueurs n'auront pas le choix d'accepter de payer le prix pour rôder dans cette zone difficile d'accès. Présentement, ils ne le font pas.

Je sais que ce n'est pas toujours évident. Zdeno Chara, notamment, n'a pas lâché les jumeaux Sedin d'une semelle lorsque ceux-ci s'approchaient de l'enclave. Parfois, ça frôlait même la limite de la légalité et à ce sujet, je résumerai en un mot le travail des arbitres hier soir : moyen.

Le fait qu'il me manque deux défenseurs réguliers me compliquent la vie, on l'a bien vu. N'ayons pas peur des mots, Keith Ballard a été pourri. Et Andrew Alberts, eh bien c'est Andrew Alberts. Malheureusement, les bons remplaçants n'abondent pas et je n'ai pas le choix de préparer le prochain match avec les mêmes effectifs.

À partir de maintenant, mon mandat est de remonter le moral des troupes en leur rappelant leurs bons coups des deux premiers matchs. Les deux matchs à Boston, il faut les oublier au plus vite.

*Propos recueillis par Nicolas Landry.