Le Canada a terminé la ronde préliminaire du Championnat mondial de hockey junior avec un dossier parfait de quatre victoires et aucune défaite, mais on ne peut pas dire que l'opposition a été particulièrement forte.

La Finlande ne s'était manifestement pas bien préparée pour la rencontre en lever de rideau, tandis qu'il ne fallait pas s'attendre à un miracle du Danemark. L'équipe canadienne a disputé sa meilleure partie contre la République tchèque, puisque le duel contre les États-Unis ne voulait absolument plus rien dire.

Malgré tout, le travail du trio formé par Jonathan Huberdeau, Mark Stone et Ryan Strome a été impressionnant. Ces trois joueurs ont été en mesure de créer une vraie complicité et c'est tout à leur honneur. Ils ont carrément laissé leur égo de côté pour former un tout. Stone trouve toujours le moyen d'être à la bonne place au bon moment.

Leur coéquipier Brett Connolly s'est également démarqué, après avoir été largement critiqué pendant le camp d'entraînement. Connolly a inscrit quatre buts en autant de matchs et son travail peut être qualifié de plus qu'honnête. Il est fort physiquement et il possède un lancer de la Ligue nationale de hockey. D'ailleurs, ses quatre buts ont été marqués avec des tirs du poignet. Cela veut tout dire.

L'attaquant du Lightning de Tampa Bay n'est peut-être pas le patineur le plus rapide, mais il possède quand même une bonne force d'accélération de la ligne bleue jusqu'au filet. Il travaille très bien autour des défenseurs adverses, qui ont généralement de la difficulté à lui faire perdre la rondelle.

En défensive, Dougie Hamilton se comporte en véritable général. Le reste de la brigade avec Brandon Gormley, Scott Harrington, Jamie Oleksiak et Mark Pysyk effectue de l'excellent boulot. Il faut savoir que ces défenseurs sont tous les meilleurs de leur équipe junior respective et sont pour la plupart des choix de première ou deuxième ronde dans la LHN. C'est donc difficile de trouver des points négatifs.

Seule ombre au tableau dans le camp canadien : la situation des gardiens. Au fil des années, le pays s'est surtout démarqué lorsqu'un seul gardien effectuait le travail. Pour l'instant, Mark Visentin ne semble pas totalement en confiance.

Les partisans n'en ont que pour Scott Wedgewood et c'est évident que cela peut déranger Visentin. L'entraîneur-chef Don Hay n'a pas encore voulu dire qui gardera les buts en demi-finale, mais si on se fie à sa logique, ce devrait être Visentin.

Une véritable déception pour les États-Unis

Même s'ils ont été exclus de la ronde des médailles, je suis convaincu que les États-Unis formaient l'une des meilleures équipes du tournoi. Ils n'ont simplement pas été capables de capitaliser. Dans le fond, les Américains n'ont qu'eux à blâmer pour leurs insuccès.

Ils ont complètement dominé la Finlande et la République tchèque au chapitre des tirs au but, mais ils ont perdu ces deux matchs. Les meilleurs joueurs des États-Unis auront un sérieux examen de conscience à faire.

Les Charlie Coyle, Austin Czarnik, Emerson Etem, J.T. Miller, Brandon Saad et Jason Zucker étaient censés être des piliers. Par exemple, Coyle a inscrit quatre buts, mais trois contre le Danemark. Zucker en a marqué deux, mais il aurait dû être plus dominant que cela.

Il s'agit d'une véritable déception pour les dirigeants de l'équipe américaine, puisqu'ils misaient sur plusieurs vétérans. Seulement 3 joueurs n'étaient pas âgés de 19 ans. Ce n'est pas que l'effort n'y était pas, mais cela manquait cruellement de passion.

En supériorité numérique, on sentait les États-Unis sur le pilote automatique. Ils étaient beaucoup trop prévisibles. Lorsqu'un défenseur adverse échappe sont bâton, tu dois l'attaquer. Tu dois lire et réagir. Bref, il n'y avait pas assez de créativité et d'initiative.

*Propos recueillis par Francis Paquin