Une question revient fréquemment, lorsque vient le temps de commenter le rendement offert par Brian Gionta depuis le début de la présente campagne.

Ses nouvelles responsabilités de capitaine ajoutent-elles une plus grande pression sur ses épaules?

Porter la lettre ''C'' sur un chandail tricolore est un honneur prestigieux, certes. Mais je n'irais pas jusqu'à dire que cela influence négativement la production offensive du nouveau capitaine du Canadien.

Si on porte une attention particulière sur le style de jeu de Gionta depuis le début de la saison, on s'aperçoit qu'il ne ménage pas les efforts et qu'il obtient de bonnes chances de marquer. Mais parfois, il arrive que la chance fasse faux bond et qu'elle ne se présente pas au moment opportun.

Pour un capitaine, si pression il y a, c'est principalement lorsque vient le temps d'exercer son leadership avec le plus d'influence possible pour convaincre ses coéquipiers à adopter une bonne éthique de travail.

Cette pression, elle ne doit toutefois pas avoir un impact négatif sur les instincts de marqueur de Brian en l'incitant à trop forcer le jeu. Qu'il laisse parler son talent naturel en s'assurant d'agir au lieu de réagir.

Pouliot doit demeurer avec Gomez et Gionta

Jacques Martin a fortement jonglé avec sa deuxième ligne d'attaque, lundi soir contre les Coyotes de Phoenix.

À tour de rôle durant ce duel, Tom Pyatt, Benoit Pouliot, Travis Moen et Mathieu Darche sont venus épauler Gionta et Scott Gomez à l'aile gauche.

Quel candidat est susceptible d'apporter une meilleure contribution à ce trio? Je persiste à croire que Benoit Pouliot représente une belle piste de solution. Le numéro 57 a démontré dans le passé qu'il avait les mains assez solides pour compléter les jeux créés par Gomez et Gionta, et depuis le début de la présente campagne, il a fait part d'une belle implication physique.

S'ils veulent retrouver leurs repères communs sur la patinoire, Pouliot, Gionta et Gomez doivent jouer plus souvent ensemble. C'est qu'à force de changer encore et encore de partenaires de trios, il devient difficile d'établir une meilleure constance, d'assurer une certaine continuité.

Les joueurs de troisième et quatrième trios sont habitués à faire de nombreuses rotations, mais lorsqu'il s'agit des lignes à caractère plus offensifs, la situation devient un peu plus délicate.

Pour l'instant, le rendement du deuxième trio n'est pas une trop grande source d'inquiétudes puisque le Canadien gagne. Mais la troupe de Jacques Martin n'a pas encore affronté de puissantes formations depuis le début du calendrier régulier et lorsque viendra le temps de surmonter ces défis, le Tricolore devra être en mesure de compter sur une meilleure production offensive de Gomez et Gionta.

John MacLean, ou comment se dissocier du rôle de confident

Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'Ilya Kovalchuk n'est pas à l'abri des polémiques. Après la saga qui a entouré la signature de son faramineux contrat cet été, l'attaquant des Devils du New Jersey a encore fait les manchettes samedi dernier lorsqu'il a été laissé de côté par son entraîneur John MacLean. La cause de ce geste résiderait dans le fait que Kovalchuk a manqué une réunion d'équipe plus tôt dans la semaine.

Avant de diriger les Devils, MacLean a agi pendant plusieurs saisons à titre d'entraîneur adjoint pour cette même formation. Ce facteur est non-négligeable, puisque la majorité des hockeyeurs professionnels ont tendance à aller se confier à l'entraîneur adjoint lorsqu'ils ont des problèmes.

Au fil du temps, ces entraîneurs deviennent des confidents, ce qui fait en sorte qu'il leur est difficile d'asseoir leur autorité une fois qu'ils sont parvenus aux commandes de l'équipe.

En mettant Kovalchuk dans les gradins, MacLean a donc vu une occasion de se dissocier de son rôle de confident en traçant une ligne pour montrer que dorénavant, c'est lui qui mène.

À la lumière de toute cette histoire, certains peuvent se demander s'il est difficile pour un entraîneur de devoir composer avec des joueurs vedettes.

D'expériences personnelles, je peux témoigner que ce ne sont pas les hockeyeurs tels que Kovalchuk qui causent le plus de maux de tête à un entraîneur.

J'avais Alex Kovalev au sein de ma formation quand j'étais l'entraîneur du Canadien, et je n'ai jamais eu de difficultés avec lui. Et ce, même si bien du monde affirmait qu'il était un joueur difficile à diriger.

Il y a une règle d'or qui dit que tu passes beaucoup plus de temps à gérer les joueurs qui ne jouent pas qu'à superviser tes meilleurs joueurs.

Au final, il y a un certain travail à faire en équipe. Et tout dépend de la philosophie de l'entraîneur. S'il veut laisser ses joueurs faire ce qu'ils veulent, il n'aura jamais de problèmes, mais cela n'est pas garant de succès non plus...

Rick Rypien et le contrôle de soi

Vendredi dernier, Rick Rypien des Canucks de Vancouver s'en est pris à un partisan et il a été écopé de six matchs de suspension.

Comment expliquer une telle surdose de frustrations?

Le hockey est un jeu d'émotions, et parfois dans le feu de l'action, il arrive que certaines paroles disgracieuses prononcées par des partisans bruyants touchent des cordes sensibles.

Des incidents semblables sont survenus à l'époque où j'étais joueur, mais les pénalités décernées étaient moins sévères. Aujourd'hui, la LNH prend ce type de geste beaucoup plus au sérieux.

On peut donc penser que mon ancien coéquipier Chris Nilan aurait été suspendu à plus d'une reprise s'il jouait encore aujourd'hui!

Mais les temps ont changé. On demande aux joueurs professionnels d'être des modèles pour la jeunesse, et ils doivent agir en conséquence en faisant preuve d'un bon contrôle de soi. En ce sens, le geste de Rypien est donc inexcusable.

Propos recueillis par Guillaume Rivest