La dynastie en danger
Hockey lundi, 4 janv. 2010. 01:10 jeudi, 12 déc. 2024. 11:05
À voir comment le Canada s'est comporté en demi-finale contre la Suisse, mais aussi en prenant en considération la façon dont les États-Unis ont repoussé la Suède quelques heures plus tard, je crois que la dynastie canadienne est en danger au championnat mondial de hockey junior.
La première raison qui justifie mon affirmation, c'est la rapidité des joueurs américains. Dans le premier match entre les deux équipes, la veille du jour de l'An, ils se sont servis de cet attribut pour exceller dans leur transition entre la défensive et l'attaque en plus de faire mal paraître certains défenseurs canadiens, notamment Ryan Ellis.
La deuxième source de mon inquiétude, c'est l'état de santé de Travis Hamonic qui, depuis le début du tournoi, forme avec le Québécois Marco Scandella la meilleure paire d'arrières défensifs d'ÉCJ. Hamonic a semblé se blesser à l'épaule après avoir été plaqué sournoisement par un joueur suisse à la toute fin du match de demi-finale et ça ne regarde pas bien dans son cas.
(N.D.L.R. Après la publication de cette chronique, l'absence de Hamonic, qui souffre d'une séparation à une épaule, a été confirmée pour la finale.)
Présentement, les États-Unis regorgent de confiance, ils sont gonflés à bloc. Pendant que le Canada voyait peu d'opposition dans sa route jusqu'à la finale, les Américains amassaient du bagage contre de grosses équipes comme la Finlande et la Suède. Le Canada, lui, a été soumis à un seul vrai test et c'est justement contre ces Américains.
Il ne faut pas oublier que les Américains ont quelques crottes sur le cœur, si vous me permettez l'expression, face à leurs rivaux nordiques. L'an dernier, ils ont échappé une avance de 3-0 pour finalement s'incliner 7-4. Puis jeudi dernier, ils menaient par deux buts avec dix minutes à jouer avant de laisser filer leur avance. À mes yeux, ce petit historique rend les Américains très dangereux.
L'an dernier, ils ont bousillé leur seule chance et n'ont jamais eu l'occasion de se venger. Cette année, ce sont encore eux qui ont pris le chemin le plus difficile, sauf que cette fois, ils sont de retour dans la face des Canadiens avec la ferme intention de les faire payer. Surveillez donc attentivement le début du match. S'il fallait que le Canada accuse un retard précoce, je serais étonné qu'il parvienne à revenir de l'arrière cette fois-ci.
Je n'ai aucune crainte quant aux capacités offensives d'Équipe Canada junior, mais c'est en défensive qu'il y a un risque de cassure. C'est pourquoi selon moi, ça se jouera devant le filet pour l'équipe canadienne. Il faudra que le gardien Jake Allen connaisse son meilleur match du tournoi si on veut espérer gagner contre les Américains.
Je prévois un match serré, mais je donne un léger avantage aux Américains.
Indiscipline et jeu de puissance
Les Canadiens ont fait preuve d'indiscipline en demi-finale contre les Suisses. C'est un péché qu'ils devront absolument confesser d'ici leur prochain match, parce que contre une puissance comme les États-Unis, ça risque de ne pas pardonner.
Contre les Américains, ce sera une véritable guerre de tranchées. Les Américains sont coriaces, rapides et si vous leur donnez la chance de s'installer en zone offensive, ils vous battront.
Il faudra aussi que le Canada conserve les ajustements qu'il avait apportés à son jeu de puissance à la fin de son dernier match contre les États-Unis. Ceux-ci s'étaient montrés très efficaces contre le système 1-3-1 du Canada, c'est-à-dire quand le défenseur Alex Pietrangelo quittait le point d'appui pour aller s'installer dans le centre de la zone offensive. En anticipant le mouvement de rondelle de l'adversaire, les Américains avaient réussi à marquer deux buts en désavantage numérique.
Le Canada est revenu en fin de match avec la stratégie plus classique des deux défenseurs à la ligne bleue, chose qu'il ne faisait pas auparavant. La formule devra être gagnante mardi, parce que ce n'est pas tous les soirs qu'on s'en tire en donnant deux buts en désavantage numérique.
De belles découvertes chez les Suisses
Les quelques matchs de la Suisse que nous avons eu l'occasion d'analyser au cours du championnat nous ont permis de découvrir quelques joyaux dont on n'a certainement pas fini d'entendre parler.
Celui qui m'a le plus impressionné est l'attaquant Nino Niedereitter, qui appartient aux Winterhawks de Portland de la Ligue junior de l'Ouest. C'est un joueur d'énergie aux habiletés incroyables qui compte sur un très bon coup de patin.
Je ne vous conterai pas de menteries, je n'avais jamais vu jouer ce Niedereitter avant le début du tournoi, mais je ne suis pas près de l'oublier. Il est grand, possède un bon lancer et c'est évident que son expérience de jeu en Amérique du Nord l'a habitué au jeu physique. Il n'a pas froid aux yeux, il va au filet et se sert de son corps pour bien protéger la rondelle. Il n'a pas de faille dans son jeu. Pour moi, c'est un futur choix de première ronde.
Le gardien Benjamin Conz en est un autre qui a profité de cette belle vitrine pour se faire connaître. Sa performance de 50 arrêts en quarts-de-finale contre les Russes a sans aucun doute été sa plus spectaculaire et aura certainement contribué à améliorer son rang de sélection au prochain repêchage de la LNH à Los Angeles.
Mauro Jorg, l'auteur du seul but de son équipe contre le Canada, en est un autre qui m'a agréablement surpris.
*Propos recueillis par Nicolas Landry.
La première raison qui justifie mon affirmation, c'est la rapidité des joueurs américains. Dans le premier match entre les deux équipes, la veille du jour de l'An, ils se sont servis de cet attribut pour exceller dans leur transition entre la défensive et l'attaque en plus de faire mal paraître certains défenseurs canadiens, notamment Ryan Ellis.
La deuxième source de mon inquiétude, c'est l'état de santé de Travis Hamonic qui, depuis le début du tournoi, forme avec le Québécois Marco Scandella la meilleure paire d'arrières défensifs d'ÉCJ. Hamonic a semblé se blesser à l'épaule après avoir été plaqué sournoisement par un joueur suisse à la toute fin du match de demi-finale et ça ne regarde pas bien dans son cas.
(N.D.L.R. Après la publication de cette chronique, l'absence de Hamonic, qui souffre d'une séparation à une épaule, a été confirmée pour la finale.)
Présentement, les États-Unis regorgent de confiance, ils sont gonflés à bloc. Pendant que le Canada voyait peu d'opposition dans sa route jusqu'à la finale, les Américains amassaient du bagage contre de grosses équipes comme la Finlande et la Suède. Le Canada, lui, a été soumis à un seul vrai test et c'est justement contre ces Américains.
Il ne faut pas oublier que les Américains ont quelques crottes sur le cœur, si vous me permettez l'expression, face à leurs rivaux nordiques. L'an dernier, ils ont échappé une avance de 3-0 pour finalement s'incliner 7-4. Puis jeudi dernier, ils menaient par deux buts avec dix minutes à jouer avant de laisser filer leur avance. À mes yeux, ce petit historique rend les Américains très dangereux.
L'an dernier, ils ont bousillé leur seule chance et n'ont jamais eu l'occasion de se venger. Cette année, ce sont encore eux qui ont pris le chemin le plus difficile, sauf que cette fois, ils sont de retour dans la face des Canadiens avec la ferme intention de les faire payer. Surveillez donc attentivement le début du match. S'il fallait que le Canada accuse un retard précoce, je serais étonné qu'il parvienne à revenir de l'arrière cette fois-ci.
Je n'ai aucune crainte quant aux capacités offensives d'Équipe Canada junior, mais c'est en défensive qu'il y a un risque de cassure. C'est pourquoi selon moi, ça se jouera devant le filet pour l'équipe canadienne. Il faudra que le gardien Jake Allen connaisse son meilleur match du tournoi si on veut espérer gagner contre les Américains.
Je prévois un match serré, mais je donne un léger avantage aux Américains.
Indiscipline et jeu de puissance
Les Canadiens ont fait preuve d'indiscipline en demi-finale contre les Suisses. C'est un péché qu'ils devront absolument confesser d'ici leur prochain match, parce que contre une puissance comme les États-Unis, ça risque de ne pas pardonner.
Contre les Américains, ce sera une véritable guerre de tranchées. Les Américains sont coriaces, rapides et si vous leur donnez la chance de s'installer en zone offensive, ils vous battront.
Il faudra aussi que le Canada conserve les ajustements qu'il avait apportés à son jeu de puissance à la fin de son dernier match contre les États-Unis. Ceux-ci s'étaient montrés très efficaces contre le système 1-3-1 du Canada, c'est-à-dire quand le défenseur Alex Pietrangelo quittait le point d'appui pour aller s'installer dans le centre de la zone offensive. En anticipant le mouvement de rondelle de l'adversaire, les Américains avaient réussi à marquer deux buts en désavantage numérique.
Le Canada est revenu en fin de match avec la stratégie plus classique des deux défenseurs à la ligne bleue, chose qu'il ne faisait pas auparavant. La formule devra être gagnante mardi, parce que ce n'est pas tous les soirs qu'on s'en tire en donnant deux buts en désavantage numérique.
De belles découvertes chez les Suisses
Les quelques matchs de la Suisse que nous avons eu l'occasion d'analyser au cours du championnat nous ont permis de découvrir quelques joyaux dont on n'a certainement pas fini d'entendre parler.
Celui qui m'a le plus impressionné est l'attaquant Nino Niedereitter, qui appartient aux Winterhawks de Portland de la Ligue junior de l'Ouest. C'est un joueur d'énergie aux habiletés incroyables qui compte sur un très bon coup de patin.
Je ne vous conterai pas de menteries, je n'avais jamais vu jouer ce Niedereitter avant le début du tournoi, mais je ne suis pas près de l'oublier. Il est grand, possède un bon lancer et c'est évident que son expérience de jeu en Amérique du Nord l'a habitué au jeu physique. Il n'a pas froid aux yeux, il va au filet et se sert de son corps pour bien protéger la rondelle. Il n'a pas de faille dans son jeu. Pour moi, c'est un futur choix de première ronde.
Le gardien Benjamin Conz en est un autre qui a profité de cette belle vitrine pour se faire connaître. Sa performance de 50 arrêts en quarts-de-finale contre les Russes a sans aucun doute été sa plus spectaculaire et aura certainement contribué à améliorer son rang de sélection au prochain repêchage de la LNH à Los Angeles.
Mauro Jorg, l'auteur du seul but de son équipe contre le Canada, en est un autre qui m'a agréablement surpris.
*Propos recueillis par Nicolas Landry.