La langue ne doit pas être le critère #1
Hockey mercredi, 11 mars 2009. 21:13 dimanche, 15 déc. 2024. 06:36
Je ne crois pas que la maîtrise de la langue française devrait être le critère principal pris en considération par l'organisation du Canadien dans sa recherche d'un nouvel entraîneur chef.
Je suis toutefois du même avis que Pierre Boivin, le président de l'équipe. Celui-ci a affirmé que si la lutte devait se faire entre deux candidats égaux, qui possèdent les mêmes qualifications, celui qui a l'avantage d'être bilingue sera l'homme de la situation.
Pour moi, cette déclaration est une évidence. Les marchés montréalais et québécois sont composés d'un public francophone et anglophone et le Canadien doit s'assurer de servir l'intérêt de ceux qui, dans le fond, sont ses clients. C'est comme n'importe quelle autre compagnie qui fait affaire au Canada : si elle est présente au Québec, elle doit s'assurer de donner un service à la clientèle dans les deux langues.
Par contre, la logique veut évidemment que si aucun francophone n'a les qualités requises pour répondre aux attentes, l'organisation doit y aller avec le meilleur homme de hockey disponible. Il ne faut donc pas voir le fait français comme un must. Après tout, on parle ici d'une équipe de hockey et la victoire doit passer avant tout.
Au cours des dernières années, le Canadien a fait son travail en ce qui concerne l'embauche d'entraîneurs à la fois compétents et représentatifs de l'image qu'il doit projeter. L'organisation a su détecter les candidats francophones qualifiés et leur donner leur chance. À ce niveau, il faut reconnaître leurs bons coups.
Certains diront que ces entraîneurs - les Julien, Therrien, Vigneault et Tremblay, pour ne pas les nommer - n'ont pas connu énormément de succès lors de leur passage à la barre de l'équipe. C'est vrai, mais il faut se rappeler que ces entraîneurs n'ont pas toujours eu les chevaux pour aller aux courses. Il y a eu des années de vaches maigres à Montréal et il ne faut pas placer tout le blâme sur ces entraîneurs, qui ont d'ailleurs tous connu du succès ailleurs après leur passage à Montréal.
Discussion sur les autres critères d'embauche
En même temps qu'il a congédié Guy Carbonneau, Bob Gainey a nommé Don Lever, qui était à la barre du club-école à Hamilton, à titre d'entraîneur adjoint.
La situation changera-t-elle dans les prochains jours? Les prochaines semaines? La saison prochaine? Ce sera à Gainey de décider. Si vous me demandez mon avis, je crois que Lever est son homme et qu'il se donne présentement une certaine marge de manœuvre pour, justement, donner le temps à Lever d'assimiler ce qui se passe à Montréal et, peut-être, de prendre des cours de français.
Une chose est sûre, Lever rencontre plusieurs critères qui seraient les miens si j'étais responsable de l'embauche du nouvel entraîneur du Canadien.
Premièrement, il connaît comme le fond de sa poche les joueurs qui arrivent de la Ligue américaine. C'est quand même un atout majeur pour lui, parce qu'il sait exactement ce que chacun est capable de lui donner. Il ne reste qu'à savoir ce que les vétérans - du moins ceux qu'on a l'intention de garder l'an prochain - vont faire sous ses ordres.
Le nom de Bob Hartley revient aussi constamment dans les discussions et il serait à mon avis un excellent candidat. Il est parfaitement bilingue, il détient de l'expérience dans la Ligue nationale et profite d'une réputation de gagnant en raison de la coupe Stanley qu'il a gagnée au Colorado. Bob est aussi un excellent enseignant.
Malgré tout ça, Lever a probablement une longueur d'avance sur tout le monde parce qu'il a déjà un lien, une ligne de conduite avec Gainey et l'organisation du Tricolore. Ça fait déjà un moment qu'il fait partie de la famille et je suis convaincu que l'équipe veut le récompenser pour son bon travail.
Lever n'a jamais dirigé une équipe dans la Ligue nationale, mais pour moi, cet argument est quelque peu surévalué. Je crois que l'expérience d'avoir été entraîneur en chef, peu importe le niveau, compense pour l'absence de vécu au sommet de l'échelon. Et le fait de connaître les joueurs formés dans l'organisation est un gros plus.
De toute façon, regardez la tendance qui se dessine à travers la Ligue. Bruce Boudreau a été l'entraîneur de l'année à sa première saison dans la LNH. Il était peut-être une verte recrue, mais il avait fait ses preuves dans la Ligue américaine. C'est la même chose pour Dan Bylsma à Pittsburgh ou Cory Clouston à Ottawa. On peut aussi penser à Peter DeBoer, qui est passé directement de la Ligue junior de l'Ontario aux Panthers de la Floride.
Des Québécois à Hamilton
Ma liste de candidats potentiels pour le poste d'entraîneur du Canadien est très courte. Mais ce que j'espère surtout, c'est que si on a l'intention de développer un entraîneur francophone, on va penser à des gars de la LHJMQ pour les envoyer apprendre à Hamilton. C'est surtout ce dossier-là qui m'intéresse.
Pourquoi le Canadien n'embaucherait pas un ou deux nouveaux hommes pour aller diriger les Bulldogs, question de bâtir une relève à l'intérieur de l'organisation? Je connais plusieurs entraîneurs du circuit Courteau qui plongeraient tête première vers une chance de poursuivre leur carrière dans la LAH.
Je ne veux pas nommer trop de noms parce qu'il y en a plusieurs et je ne veux pas déprécier personne, mais des gars comme Guy Boucher, Pascal Vincent et Richard Martel ont vu neiger et seraient certainement compétents à l'étape suivante. Il y a aussi Patrick Roy, s'il décide que son parcours d'entraîneur doit passer par la Ligue américaine.
Il faut fouiller ici pour donner des chances à nos Québécois. Parce qu'il faut être honnête... si on ne le fait pas, qui le fera?
Koivu aurait dû se taire
En terminant, j'aimerais revenir sur les propos qu'a tenus Saku Koivu au sujet de Guy Carbonneau au lendemain du congédiement de ce dernier.
Je n'apprécie pas du tout de voir un gars envoyer un peu de poussière sur un autre aussitôt qu'il est parti. Je n'ai pas trouvé que la sortie publique de Koivu était digne d'un capitaine. Saku, tu étais le leader de cette équipe quand Carbonneau était toujours en poste. Si tu avais un problème avec sa façon d'agir, pourquoi ne pas avoir été régler ça avec lui, derrière les portes closes?
Peut-être qu'il a essayé de le faire, sans succès. Ça, je ne le sais pas. Mais ça n'excuse quand même pas la teneur de ses propos qui étaient, à mon avis, déplacés.
Par contre, je ne suis pas prêt à embarquer dans le discours de quelques uns de mes collègues qui avancent que Koivu est un cas à problème et qu'il est responsable du départ de tous les entraîneurs qu'il a connus depuis son arrivée à Montréal.
Toutes sortes de choses ont été dites à propos de la relation de Koivu avec ses coaches. Je ne suis pas assez proche de lui et de l'équipe pour commenter là-dessus. Je préfère m'en tenir aux faits.
*Propos recueillis par Nicolas Landry.
Je suis toutefois du même avis que Pierre Boivin, le président de l'équipe. Celui-ci a affirmé que si la lutte devait se faire entre deux candidats égaux, qui possèdent les mêmes qualifications, celui qui a l'avantage d'être bilingue sera l'homme de la situation.
Pour moi, cette déclaration est une évidence. Les marchés montréalais et québécois sont composés d'un public francophone et anglophone et le Canadien doit s'assurer de servir l'intérêt de ceux qui, dans le fond, sont ses clients. C'est comme n'importe quelle autre compagnie qui fait affaire au Canada : si elle est présente au Québec, elle doit s'assurer de donner un service à la clientèle dans les deux langues.
Par contre, la logique veut évidemment que si aucun francophone n'a les qualités requises pour répondre aux attentes, l'organisation doit y aller avec le meilleur homme de hockey disponible. Il ne faut donc pas voir le fait français comme un must. Après tout, on parle ici d'une équipe de hockey et la victoire doit passer avant tout.
Au cours des dernières années, le Canadien a fait son travail en ce qui concerne l'embauche d'entraîneurs à la fois compétents et représentatifs de l'image qu'il doit projeter. L'organisation a su détecter les candidats francophones qualifiés et leur donner leur chance. À ce niveau, il faut reconnaître leurs bons coups.
Certains diront que ces entraîneurs - les Julien, Therrien, Vigneault et Tremblay, pour ne pas les nommer - n'ont pas connu énormément de succès lors de leur passage à la barre de l'équipe. C'est vrai, mais il faut se rappeler que ces entraîneurs n'ont pas toujours eu les chevaux pour aller aux courses. Il y a eu des années de vaches maigres à Montréal et il ne faut pas placer tout le blâme sur ces entraîneurs, qui ont d'ailleurs tous connu du succès ailleurs après leur passage à Montréal.
Discussion sur les autres critères d'embauche
En même temps qu'il a congédié Guy Carbonneau, Bob Gainey a nommé Don Lever, qui était à la barre du club-école à Hamilton, à titre d'entraîneur adjoint.
La situation changera-t-elle dans les prochains jours? Les prochaines semaines? La saison prochaine? Ce sera à Gainey de décider. Si vous me demandez mon avis, je crois que Lever est son homme et qu'il se donne présentement une certaine marge de manœuvre pour, justement, donner le temps à Lever d'assimiler ce qui se passe à Montréal et, peut-être, de prendre des cours de français.
Une chose est sûre, Lever rencontre plusieurs critères qui seraient les miens si j'étais responsable de l'embauche du nouvel entraîneur du Canadien.
Premièrement, il connaît comme le fond de sa poche les joueurs qui arrivent de la Ligue américaine. C'est quand même un atout majeur pour lui, parce qu'il sait exactement ce que chacun est capable de lui donner. Il ne reste qu'à savoir ce que les vétérans - du moins ceux qu'on a l'intention de garder l'an prochain - vont faire sous ses ordres.
Le nom de Bob Hartley revient aussi constamment dans les discussions et il serait à mon avis un excellent candidat. Il est parfaitement bilingue, il détient de l'expérience dans la Ligue nationale et profite d'une réputation de gagnant en raison de la coupe Stanley qu'il a gagnée au Colorado. Bob est aussi un excellent enseignant.
Malgré tout ça, Lever a probablement une longueur d'avance sur tout le monde parce qu'il a déjà un lien, une ligne de conduite avec Gainey et l'organisation du Tricolore. Ça fait déjà un moment qu'il fait partie de la famille et je suis convaincu que l'équipe veut le récompenser pour son bon travail.
Lever n'a jamais dirigé une équipe dans la Ligue nationale, mais pour moi, cet argument est quelque peu surévalué. Je crois que l'expérience d'avoir été entraîneur en chef, peu importe le niveau, compense pour l'absence de vécu au sommet de l'échelon. Et le fait de connaître les joueurs formés dans l'organisation est un gros plus.
De toute façon, regardez la tendance qui se dessine à travers la Ligue. Bruce Boudreau a été l'entraîneur de l'année à sa première saison dans la LNH. Il était peut-être une verte recrue, mais il avait fait ses preuves dans la Ligue américaine. C'est la même chose pour Dan Bylsma à Pittsburgh ou Cory Clouston à Ottawa. On peut aussi penser à Peter DeBoer, qui est passé directement de la Ligue junior de l'Ontario aux Panthers de la Floride.
Des Québécois à Hamilton
Ma liste de candidats potentiels pour le poste d'entraîneur du Canadien est très courte. Mais ce que j'espère surtout, c'est que si on a l'intention de développer un entraîneur francophone, on va penser à des gars de la LHJMQ pour les envoyer apprendre à Hamilton. C'est surtout ce dossier-là qui m'intéresse.
Pourquoi le Canadien n'embaucherait pas un ou deux nouveaux hommes pour aller diriger les Bulldogs, question de bâtir une relève à l'intérieur de l'organisation? Je connais plusieurs entraîneurs du circuit Courteau qui plongeraient tête première vers une chance de poursuivre leur carrière dans la LAH.
Je ne veux pas nommer trop de noms parce qu'il y en a plusieurs et je ne veux pas déprécier personne, mais des gars comme Guy Boucher, Pascal Vincent et Richard Martel ont vu neiger et seraient certainement compétents à l'étape suivante. Il y a aussi Patrick Roy, s'il décide que son parcours d'entraîneur doit passer par la Ligue américaine.
Il faut fouiller ici pour donner des chances à nos Québécois. Parce qu'il faut être honnête... si on ne le fait pas, qui le fera?
Koivu aurait dû se taire
En terminant, j'aimerais revenir sur les propos qu'a tenus Saku Koivu au sujet de Guy Carbonneau au lendemain du congédiement de ce dernier.
Je n'apprécie pas du tout de voir un gars envoyer un peu de poussière sur un autre aussitôt qu'il est parti. Je n'ai pas trouvé que la sortie publique de Koivu était digne d'un capitaine. Saku, tu étais le leader de cette équipe quand Carbonneau était toujours en poste. Si tu avais un problème avec sa façon d'agir, pourquoi ne pas avoir été régler ça avec lui, derrière les portes closes?
Peut-être qu'il a essayé de le faire, sans succès. Ça, je ne le sais pas. Mais ça n'excuse quand même pas la teneur de ses propos qui étaient, à mon avis, déplacés.
Par contre, je ne suis pas prêt à embarquer dans le discours de quelques uns de mes collègues qui avancent que Koivu est un cas à problème et qu'il est responsable du départ de tous les entraîneurs qu'il a connus depuis son arrivée à Montréal.
Toutes sortes de choses ont été dites à propos de la relation de Koivu avec ses coaches. Je ne suis pas assez proche de lui et de l'équipe pour commenter là-dessus. Je préfère m'en tenir aux faits.
*Propos recueillis par Nicolas Landry.