Je l'admets, je m'attendais à un match aussi facile pour le Canada contre la Norvège, mais la tâche s'annonce plus difficile contre la Suède. J'avais anticipé un tel scénario parce que nous avions vu la Norvège jouer contre la République tchèque lundi.

Heureusement, la Norvège avait été en mesure de mieux contenir les Tchèques. J'ai toutefois trouvé que les Norvégiens ont adopté un système un peu différent contre le Canada et je ne crois pas que c'était la bonne approche. Ils semblaient plus agressifs en attaque afin de compter des buts contre une puissance comme le Canada et c'était plutôt irréaliste comme objectif.

À mon avis, ils auraient dû tenter de contenir les Canadiens. En fait, mon plan de match aurait été d'essayer de contenir les Canadiens, de bien jouer en désavantage numérique et tenter de marquer quelques buts en jouant un système 4-1 axé autour d'une boîte en territoire défensif et un joueur plus près de la ligne bleue pour quitter rapidement et parfois s'échapper.

Je suis persuadé qu'une équipe du calibre de la Norvège ne peut pas déployer le même système que le Canada. Tu dois jouer un style différent et éviter d'envoyer cinq joueurs profondément en zone offensive. C'est évident que tu te feras démolir dans de telles circonstances. J'ai donc trouvé que les Norvégiens ont été trop audacieux en attaque au lieu de composer avec les éléments dont ils disposent.

La Suède peut rivaliser avec le Canada

Après trois matchs, je décrirais le Canada comme un rouleau compresseur, tout simplement! Les joueurs canadiens sont gros, bons et forts physiquement. À vrai dire, peu des 10 équipes présentes à ce tournoi peuvent rivaliser avec eux. Les Américains et les Suédois peuvent y parvenir, mais même les Russes ont éprouvé des ennuis contre eux. On a constaté que le Canada n'a pas été trop inquiété contre la Russie qui ne forme plus la même puissance qu'autrefois.

La Russie ne représente plus l'incroyable travail collectif d'auparavant et les joueurs sont plus individualistes et ils pensent davantage à accéder à la LNH que de bâtir une équipe pour gagner ce championnat. Avant, cette équipe se présentait avec comme seul et unique but de battre le Canada et obtenir l'or. Maintenant, ils sont dans le mode production pour la Ligue nationale.

Si la Russie ne semble pas autant à la hauteur, la Suède peut chauffer le Canada pour l'or. Ce pays bataillera pour la première place à moins d'une grande surprise. Je dirais que c'est l'équipe qui m'impressionne le plus car les joueurs sont robustes et physiques. Ça peut sembler surprenant, mais ils sont probablement à égalité avec les Américains à ce chapitre. Ce n'est pas pour rien qu'ils forment la plus grande menace pour le Canada. Voilà pourquoi je m'attends à tout un match entre ces deux puissances et j'espère que le Canada ne sera pas trop amoché et que les blessés pourront jouer parce que tous les éléments seront nécessaires pour gagner.

Les joueurs de la LHJMQ répondent aux attentes

Si vous me demandiez quel joueur canadien m'impressionne le plus jusqu'à maintenant, je n'aurais pas le choix d'y aller avec Brayden Schenn. Il est vraiment à l'image du modèle actuel de l'attaquant de puissance un peu comme Jamie Benn ou Brenden Morrow. Il est imposant tout en possédant assez de talent pour jouer sur un trio offensif. Il deviendra certainement un bon joueur dans la LNH.

Il a déjà joué huit matchs avec les Kings cette saison, mais il a plutôt réchauffé le banc. Par contre, c'est évident qu'il détient les qualités pour s'imposer à ce niveau. Il a gagné une dose de confiance dans ce tournoi. Schenn est puissant, il patine bien, il possède un bon lancer et il fonce au filet tout en étant agressif et intense. Ah oui, il n'a pas terminé de se développer! C'est donc sans surprise que je le vois comme le joueur canadien le plus dominant.

Je donnerais une mention honorable à Casey Cizikas. Ce choix de quatrième ronde des Islanders de New York est un excellent travaillant et il mérite sa place parce qu'il l'a gagnée. Il patine bien et il peut accomplir des missions spécifiques, ce que l'entraîneur recherche. Il s'avère donc une très bonne ressource pour ce type de tournoi.

En ce qui concerne les quatre représentants de la LHJMQ, ils effectuent du bon boulot. Le défenseur Simon Després a été égal à lui-même. C'est vrai qu'il n'a pas récolté beaucoup de points, mais il forme une paire très efficace en défense avec Erik Gudbranson. Avant, le Canada misait sur Tyler Myers et Keith Aulie, les deux tours! On pourrait donc dire de Després et Gudbranson qu'ils sont deux solides poteaux! Ils ont accompli du très bon travail et ils sont devenus deux piliers qui aident beaucoup leur formation. Ils me surprennent agréablement et ils devront être à la hauteur plus le tournoi progressera.

Pour ce qui est de Louis Leblanc, il a bien fait à plusieurs niveaux. Il a évolué dans un rôle plus défensif contre les Russes et il compte déjà cinq points après trois parties.

Quant à Sean Couturier, on remarque facilement son grand talent et je maintiens ma comparaison avec Eric Staal car il possède une bonne portée et il est fort physiquement.

Finalement, Olivier Roy reprend la tradition québécoise devant le filet en étant solide. Il demeure le numéro un et je suis persuadé que ce sera avec lui que le Canada gagnera ou perdra la médaille d'or.

En terminant, je pourrais identifier le grand défenseur Dylan Olsen dans la catégorie des joueurs pouvant en donner davantage. Il a connu des ennuis face à la Norvège et il devra hausser son jeu d'un cran parce que le Canada a déjà perdu Calvin de Haan défensivement. En attaque, je ne vois pas de problème malgré la suspension que terminera Zack Kassian contre la Suède. L'équipe peut se fier sur son grand potentiel pour combler son absence.

*Propos recueillis par Éric Leblanc