J'ai vécu une très belle journée dimanche à l'occasion du match d'adieu de Guy Lafleur à Montréal.

Pour tous les anciens qui étaient présents, c'est toujours plaisant de se faire acclamer par plus de 16000 spectateurs et, surtout, de revivre cette situation dans ces circonstances. De gros noms étaient sur la patinoire pour saluer Guy; je pense à Brad Park, Gilbert Perreault, Marcel Dionne, Brian Leetch, Luc Robitaille, qui font tous partie du Temple de la renommée du hockey. De fouler la glace en même temps que tous ces joueurs de différentes générations, c'était encore plus le fun.

Aucun doute, Guy Lafleur représentait une idole de jeunesse pour moi. Lorsque j'étais adolescent, Lafleur était un des meilleurs joueurs au monde. Lors de nos matchs disputés dans la rue entre amis, Lafleur faisait un peu partie de nous. Au cours des années qui ont suivies, j'ai eu la chance de le côtoyer et de jouer avec lui. Ça été extraordinaire.

Lorsque je pense à la carrière de Guy, plusieurs souvenirs me viennent en tête. Mais il y a une histoire que je me plais à raconter encore après toutes ces années. À ma première journée avec le Canadien, les entraîneurs avaient séparé l'équipe en quatre petites équipes et je me suis retrouvé sur le même trio que Lafleur et Steve Shutt. Cette situation restera gravée à ma mémoire. Par la suite, j'ai eu la chance de jouer pendant trois saisons avec le Démon blond et il a toujours été très professionnel. Même vers la fin de sa carrière, il était le premier à sauter sur la patinoire de bonne heure le matin et toujours le dernier à sortir.

J'ai remarqué l'enthousiasme des amateurs hier au Centre Bell et je suis d'accord avec les propos de Lafleur lorsqu'il affirme que les joueurs d'aujourd'hui sont moins près de leur public. Au fil des ans, plusieurs autres choses ont changé. Dans les années 70 et 80, la vie d'un joueur de hockey se passait entre coéquipiers. À cette époque, je pense que les joueurs délaissaient leur vie familiale pour se consacrer strictement au hockey. Après les entraînements, les joueurs allaient prendre une petite bière. Les voyages étaient beaucoup plus longs; pour un match le mardi, les joueurs partaient le lundi et ne revenaient pas avant le mercredi. Aujourd'hui, en raison des voyages en avion, les gars ne sont pas sur la route très longtemps et peuvent passer plus de temps avec leur famille. Les joueurs actuels ont beaucoup plus de choses à penser qu'à l'époque où je jouais.

Avec lnternet, la télévision, les joueurs sont beaucoup plus en demande. Lorsqu'ils ont une minute ou deux, ils tentent peut-être plus de s'isoler et de se reposer que de passer du temps avec les amateurs.

Les relations adversaires/coéquipiers

Pour revenir au match d'hier, c'est toujours intéressant de revoir des visages familiers qu'on a côtoyés il y a déjà plusieurs années. Au cours de ma carrière, j'ai eu le mandat de surveiller Peter Stastny lors de la rivalité entre les Canadiens et les Nordiques.

Par la suite, j'ai eu la chance de jouer avec Peter lors de mon passage à St. Louis avec les Blues. Bien que nous étions toujours en compétition, je me suis toujours bien entendu avec lui. Bien entendu, la première fois où nous sommes rencontrés en tant que nouveaux coéquipiers, c'était bizarre! Mais lorsque tout a été dit, tout a très bien été par la suite.

Dans le temps, nous n'avions pas le droit de parler à nos adversaires. C'était très mal vu par l'entraîneur ou les dirigeants de parler à un adversaire avant le match ou pendant la période de réchauffement. Aujourd'hui, les joueurs se promènent beaucoup et ont été coéquipiers dans différentes compétitions, comme les -18 ans, les championnats du monde ou avec différentes équipes de la LNH. Plusieurs réunions de l'Association des joueurs ont lieu où 200 à 300 joueurs se réunissent. Les gars se rencontrent beaucoup plus qu'auparavant.

P.K. Subban devra être prêt

Lundi matin à l'entraînement, P.K. Subban s'entraînait en compagnie de Dustin Boyd sur le quatrième duo de défenseurs, ce qui laisse croire qu'il sera laissé de côté pour un troisième match consécutif, mardi. Lorsqu'un entraîneur prend une décision, il doit l'assumer à 100%. Lorsque l'équipe va bien, Jacques Martin a toujours pris la décision de ne pas effectuer de changement à sa formation. Il sera donc conséquent. De son côté, P.K. doit être patient et bien se préparer durant les entraînements. Lorsque son nom va être appelé, il doit être prêt. C'est une période d'adaptation, une nouvelle expérience pour lui.

On pense tout savoir lorsqu'on arrive dans la LNH, mais on apprend à chaque jour. Lorsque je suis arrivé avec le Canadien, Bob Gainey, Larry Robinson, Steve Shutt, Guy Lafleur, Mario Tremblay m'ont aidé en raison de leur expérience. Maurice Richard, Henri Richard, Jean Béliveau, Yvan Cournoyer étaient toujours présents lorsqu'on avait des partys d'équipe et ils nous racontaient leur histoire. Tous les coéquipiers de P.K. peuvent l'aider en leur parlant de leurs expériences personnelles.

Les matchs en après-midi

Contrairement à plusieurs, j'ai toujours aimé disputer des matchs en après-midi. En tant que joueur, ça donne beaucoup de temps après ces matchs. Ces rencontres permettent à plusieurs jeunes d'y assister.

D'un autre côté, lorsque tu ne joues pas beaucoup dans ces circonstances, c'est plus difficile. Il faut se lever un peu plus tôt qu'à l'habitude et ta routine est complètement changée. Les joueurs doivent gérer leur énergie différemment. Les gars sont tellement habitués d'exécuter les mêmes choses de façon quotidienne pendant la saison. Je me souviens des premières fois que j'ai joué un match en après-midi, je n'avais pas connu beaucoup de succès.

Lorsque j'analyse la qualité du match de samedi contre les Sharks, je me demande si ces matchs sont nécessaires, puisque ça prend un peu plus de temps aux joueurs d'établir un bon rythme. Ceci dit, le Canadien l'a emporté alors, les hommes de Jacques Martin doivent apprendre de cette situation pour les prochains matchs qui auront lieu en après-midi à l'avenir.

Propos recueillis par Luc Dansereau