Les équipes de la Ligue nationale vont procéder ce week-end, à Ottawa, au repêchage annuel. Comme à chaque année, il y aura certes des surprises. Il est très difficille de prévoir avec exactitude l'avenir d'un jeune joueur de hockey et c'est pourquoi, à chaque séance de sélection, certains recruteurs-chef de la LNH sont parfois critiqués pour leurs choix.

L'avenir fait foi de tout dans le cas du recruteur de talent. Le nombre de joueurs qui gravissent un jour les rangs de l'équipe est égale à autant de victoires pour un entraineur-chef.

Une fois par année, les hommes de hockey qui parcourent le globe à la recherche de talent pour la LNH obtiennent leurs jours de gloire. Un travail colossal digne des olympiens; on s'exerce pendant 364 jours pour compétitionner une seule fois dans la saison. La préparation est lourde et l'information est constamment à vérifier, bonne ou mauvaise.

Les recruteurs des équipes de la LNH viennent de partout. Ils possèdent une expérience et des connaissances différentes. Anciens joueurs, entraîneurs ou tout simplement recruteurs de carrière ayant gravi les échelons depuis le hockey mineur.

Chacun couvre un territoire donné pendant toute une saison et parfois on lui demandera d'aller voir un joueur dans une autre ligue, question d'avoir une opinion différente. Pour voyager autant sur les autoroutes du pays, et souvent dans des conditions difficiles, ces hommes de hockey sont rarement mis en évidence, mais ont une grande passion pour notre sport.

Pour les équipes de la LNH, le repêchage constitue le pain et le beurre de l'organisation. Au hockey, un vieux dicton propose que le repêchage représente l'avenir alors que les transactions servent à remplir les joueurs manquants. Une vérification rapide des équipes qui s'améliorent à chaque année dans la LNH et permet de constater que le repêchage des années antérieures a été fructueux. Prenons l'exemple du Canadien de Montréal, que plusieurs ont critiqué pour ses sélections.

Débutons en 2000, le CH sélectionne 11 joueurs au total, deux évoluent dans la LNH (Ron Hainsey-Columbus #13), (Marcel Hossa-Phoenix #16).

2001, le CH sélectionne huit joueurs au total, deux évoluent dans la LNH (Mike Komisarek-Mtl #7), (Tomas Plekanec-Mtl #71).

2002, le CH sélectionne six joueurs au total, un évolue dans la LNH (Chris Higgins-Mtl #14)

2003, le CH sélectionne 11 joueurs au total, quatre évoluent dans la LNH (Andrei Kostitsyn-Mtl #10), (Maxime Lapierre-Mtl #61), (Ryan O.Byrne-Mtl #79), (Jaroslav Halak-Mtl #271).

2004, le CH sélectionne neuf joueurs au total, deux évoluent dans la LNH (Mikhail Grabovski-Mtl #150) (Mark Streit-Mtl #262).

2005, le CH sélectionne sept joueurs au total, trois évoluent dans la LNH (Carey Price-Mtl #5), (Guillaume Latendresse-Mtl #45) (Sergei Kostitsyn-Mtl #200).

2006, le CH sélectionne six joueurs au total, aucun n'évolue dans la LNH présentement

2007, le CH sélectionne neuf joueurs au total, aucun n'évolue dans la LNH présentement

Sauf pour les deux derniers repêchages (cela est normal puisque je vous disais plus tôt que le repêchage représente l'avenir), le Canadien a repêché 52 joueurs de 2000 à 2005 inclusivement. Sur les 52 sélectionnés, 14 évoluent actuellement dans la LNH. Il s'agit d'un pourcentage d'efficacité de 27%. Après avoir fait le calcul pour d'autres équipes de la Ligue nationale, il s'agit là d'un excellent pourcentage de réussite.

Prenons, par exemple, le Wild du Minnesota qui débuta avec son premier repêchage en 2000. En six ans, de 2000 à 2005, le Wild a recruté 54 joueurs. Douze jouent dans la LNH. Pour cette équipe d'expansion, le recrutement est crucial pour assurer l'avenir à court et moyen terme. Donc, son pourcentage de réussite est de 22%. Le pourcentage de succès est comparable à un jeu de puissance, plus de 20% est une excellente moyenne et il faut évidemment prendre plus d'un repêchage dans l'équation car certaines années la qualité des joueurs est moins bonne que d'autres.

Le recrutement est une phase très importante de la viabilité d'un club de hockey et pourtant certaines équipes vont utiliser la vidéo à la place du recruteur pour faire le travail dans certains endroits.