Les Oilers connaissent un excellent début de saison avec trois victoires en quatre parties. Notre seule défaite est survenue mardi face aux Kings de Los Angeles. Il s'agit de l'un des meilleurs débuts de l'histoire de l'équipe. En fait, si nous avions gagné contre les Kings, nous aurions eu le même début de campagne que la dernière fois où les Oilers ont remporté la coupe Stanley.

Il ne faut surtout pas s'asseoir sur cet excellent résultat car notre division est l'une sinon la plus puissante du circuit Bettman. Avec les matchs disputés à l'intérieur de notre propre division, ça peut changer du jour au lendemain. On est assurément très heureux mais nous ne pouvons pas se péter les bretelles.

L'arrivée de Chris Pronger a totalement changé notre unité en avantage numérique. On assiste aussi à l'émergence de jeunes joueurs tels Ales Hemsky, Raffi Torres, Jarret Stoll ainsi que Shawn Horcoff. Ces joueurs sont littéralement en feu et nous donnent un sérieux coup de pouce.


Les nouveaux règlements

L'application des nouvelles règles fait en sorte qu'il y a beaucoup de pénalités et je ne dirais pas qu'une équipe est plus avantagée qu'une autre parce qu'en bout de ligne, tout le monde profite de presque autant d'avantages numériques. Je ne croyais pas que la période d'adaptation serait aussi longue. Je croyais que tout le monde aurait eu assez des matchs préparatoires pour s'ajuster.

Et je peux dire que je suis quelque peu victime de l'application plus sévère des règles car mon temps de glace a été très limité en raison du nombre important de pénalités. D'ailleurs, je n'ai pas joué une seule fois en deuxième période de notre partie inaugurale parce qu'à chaque fois où notre trio devait sauter sur la patinoire, il y avait une pénalité.

On constate aussi une baisse importante du nombre de bagarres au cours des deux premières semaines de la saison 2005-06. Le nombre élevé de pénalités fait en sorte que les hommes forts jouent moins. Puis dur-à-cuire ou non, il faut patiner parce que l'accrochage est proscrit. Il faut être capable de suivre l'adversaire sur la glace. Un bagarreur peut même éprouver de la difficulté à intimider l'autre parce que l'accrochage est interdit.

Un homme fort qui n'a pas un bon coup de patin aura de la difficulté à s'imposer parce qu'il ne parviendra pas à rester dans l'action. À part parler, le batailleur aura des ennuis à provoquer un adversaire. Auparavant, il suffisait d'accrocher pour achaler l'autre. Dans la nouvelle Ligue nationale, il faut quasiment envoyer une invitation par la poste pour inviter l'autre à se battre.

Je pense qu'un jour, il n'y aura plus de bagarres dans la LNH. Je ne crains de perdre ma place parce que ma carrière est bien amorcée. J'ai 28 ans et il me reste peut-être encore six ans avant la retraite. Je trouve toutefois vraiment la situation ennuyante pour ceux qui sont dans les circuits inférieurs et qui espèrent faire carrière comme homme fort.

Actuellement, il y a trop de durs-à-cuire dans la LNH pour penser que les équipes vont s'en débarrasser mais avec le temps, c'est une espèce en voie de disparition.

De façon globale toutefois, je pense que les amateurs aiment la nouvelle LNH quoique ceux qui aiment le jeu rude, sont un peu déçus certes. Le hockey est plus beau car les joueurs de talent peuvent s'exprimer et ils sont plus créatifs. La trappe fonctionne moins bien parce qu'avec l'abolition de la ligne rouge, les équipes restent moins en zone neutre.


La question de la visière

Les joueurs des Oilers devraient voter unanimement contre l'imposition obligatoire de la visière. Ceux qui portent une visière, le font pour une question de sécurité, pas parce qu'ils ont peur, sinon ils ne seraient pas dans la LNH. Comme mes coéquipiers, je crois que le port de cette pièce d'équipement doit demeurer optionnel.

Si jamais les compagnies d'assurances décidaient de ne plus protéger le visage d'un joueur qui ne porte pas de visière, je pense que l'on verrait un changement de mentalité à ce sujet.


Le fameux incident

Vous avez sans doute entendu parler de l'incident qui s'est déroulé à Los Angeles cette semaine. Tout ce que je peux dire à ce sujet, c'est que ce qui a été raconté est vrai et que c'est la première fois depuis le début de ma carrière dans la Ligue nationale qu'une telle chose m'arrive. Je préfère ne pas commenter et tourner la page. Je laisse à la LNH, le soin de s'occuper de cette affaire.


*propos recueillis par RDS.ca