COLLABORATION SPÉCIALE

« Se concentrer sur ce que l’on peut contrôler. » Si cette phrase revient continuellement dans l’actualité de la forte majorité des entraineurs et organisations du circuit Bettman, tout comme le mot « reset» d’ailleurs, il n’en demeure pas moins que dans cette période d’incertitude, plusieurs bonnes choses et histoires se produisent chez certaines formations de la LNH!

Dans un contexte de gérer avec plusieurs impondérables sur une base régulière et maintenir le focus au sein des effectifs, disons que certaines équipes répondent de façon positive aux attentes organisationnelles, tandis que d’autres déçoivent au plus haut point. Cette situation a donné droit à plusieurs changements de garde derrière le banc et dans des postes aussi importants que celui de directeur général, ce qui est assez rare en cours de saison surtout avec la COVID-19 qui fait encore des ravages.

Il faut absolument reconnaitre les accomplissements de quelques formations avec ce calendrier des plus déséquilibrés depuis le début de la présente saison. La forte majorité d’entre elles peuvent compter sur la performance, la constance et la régularité devant le filet, ce qui leur inspire la plus grande confiance.

L’attitude du moment, le « buy in » de l’intérieur, la mission, la vision, et la réponse face à l’adversité représentent actuellement les éléments qui font la différence dans les succès actuels de ces formations.

En contrepartie, certaines équipes moins riches en profondeur risquent de devoir payer la note aux mois de février et mars qui seront fort possiblement très chargés.

Penguins de Pittsburgh : Une question d’engagement collectif!

Tristan Jarry

Évoluant au sein de la division identifiée comme celle de la mort en début de saison (Métropolitaine), les Penguins de Pittsburgh sont très surprenants depuis le début de la saison, eux qui ont eu à négocier avec plusieurs tests d’adversité avec l’absence de plusieurs joueurs clés.

Dirigés de main de maître par l’entraineur de carrière Mike Sullivan, les Penguins se positionnent actuellement dans le premier tiers du circuit dans la colonne des buts alloués à l’adversaire, tout en affichant le meilleur rendement de la LNH en infériorité numérique. Cette culture organisationnelle revampée en raison des éléments en place et cette réalité de l’état des forces dans cette division des plus compétitives semblent rapporter à la formation de la Pennsylvanie.

Il s’agit aussi de l’art de saisir l’opportunité pour certains, dont le gardien Tristan Jarry - qui est exceptionnel depuis le début de la saison - et Evan Rodrigues, qui après un passage de quelques saisons avec l’organisation des Sabres de Buffalo dispute probablement le meilleur hockey de sa carrière actuellement. Il ne faut pas oublier l’apport du marqueur naturel Jake Guentzel, le retour en force de Bryan Rust et bien sûr le leadership bien assumé de la part des vétérans de la première heure au sein cet environnement.

Une formation qui à l’heure actuelle, sans tambour ni trompette, fait tout simplement son bonhomme de chemin. Considérés comme l’une des formations les plus âgées du circuit, les Penguins trouvent toujours une façon de tirer leur épingle du jeu grâce à une discipline de jeu bien présente!

Predators de Nashville : Une attitude renouvelée!

Roman Josi

Sans risque de se tromper, disons que les Predators de Nashville, sur papier du moins, ont déjà eu par le passé une formation beaucoup plus talentueuse, menaçante et redoutable qu’aujourd’hui! Sur papier dis-je bien.

Il y a eu quelques transactions questionnables de la part du directeur général David Poile par le passé, une gestion du cap salarial représentant son lot de défis et des choix organisationnels douteux... Or, l’embauche de John Hynes, ancien entraineur-chef des Devils du New Jersey, qui a connu du succès par le passé dans la Ligue américaine de hockey avec la filiale des Penguins de Pittsburgh pendant une période de cinq ans, a réussi à redresser la barque.

Lentement, mais sûrement l’homme de hockey d’expérience fait la démonstration qu’un entraineur en contrôle, qui sait maximiser le potentiel des joueurs qu’il a sous la main peut faire toute la différence.  

Le ratio victoires-défaites depuis son entrée en poste est impressionnant, et cette nouvelle culture où chacun doit assumer son rôle et ses responsabilités l’est encore plus. Le mot imputabilité prend tout son sens dans la gestion de Hynes.

Transportés par un gardien en pleine confiance en Juuse Saros, par l’un des meilleurs défenseurs du circuit en la présence du vétéran Roman Josi, et par une production offensive assez bien répartie, avec comme chef de file Filip Forsberg, les Preds sont dangereux.

En bout ligne, il s’agit d’une formation qui vend chèrement sa peau et qui mérite le respect du milieu pour les accomplissements du moment.

Ducks d’Anaheim : Une question de progression via le repêchage!

Trevor Zegras

Un peu coincés entre l’arbre et l’écorce dans cette phase transitoire et cette reconstruction complète, les Ducks impressionnent eux aussi par leur rendement actuel, et ce, même si la division pacifique n’est pas la plus compétitive de la LNH.

Ryan Getzlaf est beau à voir aller. Leader assumé, le vétéran de 36 ans semble s’être donné comme mission d’encadrer les jeunes et de leur transmettre son savoir, comme seul un vrai professionnel sait le faire.

Il ne faut pas non plus oublier Troy Terry, choix de 5e ronde (148e au total) lors de la séance de sélection de 2015, qui connait une saison fracassante. Sa production combinée à l’essor de plusieurs jeunes talentueux (Trevor Zegras, Isaac Lundestrom, Jamie Drysdale, entre autres) qui profitent à belles dents de l’opportunité offerte afin de démontrer leur savoir-faire et leur niveau d’habiletés profite bien aux Ducks.

Martin Madden fils et son personnel de recrutement au cours des dernières séances de sélection ont su démontrer un beau flair et une justesse remarquable dans leurs sélections de première ronde, question d’entamer ce passage obligatoire de relance d’une franchise vers de jours meilleurs.

Cette organisation a fait le choix d’assumer les conséquences en reconnaissant que le nerf de la guerre passe à la base par la voie du recrutement.

Je compléterai avec une mention honorable aux Red Wings de Detroit sous l’habile responsabilité de Steve Yzerman, qui par un plan clairement défini et des orientations basées davantage sur le moyen et le long terme est en train, lentement mais surement, d’atteindre l’objectif de redonner à la ville de Detroit ses lettres de noblesse pour les années futures.