Sommaire | Section spéciale des séries

 

DENVER - En un jeu amorcé comme bien d’autres, en tirant tout simplement la rondelle en fond de territoire ennemi, le capitaine de l’Avalanche Gabriel Landeskog a donné une leçon de leadership et de combativité tout en démontrant un brin ou deux l’étendue de son talent.

 

Ah oui! Landeskog a aussi donné une victoire de 4-3 à son équipe pour pousser à la limite des sept parties la série opposant l’Avalanche au Sharks. Série qui se terminera donc mercredi soir à San Jose.

 

Landeskog a tout fait sur le but qu’il a enfilé 2 minutes 32 secondes après le début de la période de prolongation.

 

C’est lui qui a d’abord poussé la rondelle dans le coin. C’est lui qui a suivi cette rondelle en fonçant tête baissée en fond de territoire où il a remporté par décision unanime une bataille livrée à son compatriote Erik Karlsson pour l’empêcher d’amorcer une relance. Loin de faire le poids en taille et en combativité, Karlsson s’est retrouvé les quatre fers en l’air et a perdu son casque dans le tumulte créé par Landeskog.

 

Suivant l’exemple de leur capitaine, Nathan MacKinnon et Mikko Rantanen ont ensuite mis de la pression sur Marc-Édouard Vlasic et Timo Meier qui ont bousillé la sortie de zone. Comme il le fait depuis qu’il s’est joint à l’Avalanche en première ronde, le jeune défenseur Cale Makar a démontré beaucoup de sang-froid, de patience et de talent en stoppant la rondelle avant de décocher un tir vers le but.

 

Qui était là devant le but pour attendre la rondelle? Si vous avez répondu Landeskog, vous gagnez!

 

Qui était dans la première loge pour assister à ce but? Si vous avez répondu Erik Karlsson, vous êtes deux en deux : bravo! Encore secoué par le duel qu’il venait de livrer à Landeskog, Karlsson n’a pu s’interposer devant le capitaine de l’Avalanche une fois encore devant le filet. En passant, Erik Karlsson était sur la glace pour trois des quatre buts du Colorado.

 

« Ce n’est pas le plus beau but, mais je vais le prendre. C’est Cale qui a fait le gros jeu pour stopper la rondelle et la renvoyer vers le filet. J’ai simplement frappé le plus fort possible dessus en direction du but. Je n’avais pas beaucoup de temps et d’espace pour manœuvrer. De toute façon, chaque fois que j’ai pris mon temps pour viser un coin du but, ça ne m’a pas servi alors j’ai simplement donné un grand coup », a témoigné le capitaine de l’Avalanche après la rencontre.

 

Un capitaine qui, comme ses coéquipiers, était soulagé d’avoir évité l’élimination. Du moins pour l’instant.

 

« Nous savions que le match, tout comme la série, serait très difficile. Lorsqu’est venu le temps de sauter sur la patinoire pour amorcer la prolongation, nous avons convenu dans le vestiaire qu’il fallait à tout prix y laisser la frustration associée aux trois avances que nous avions perdues au cours de la rencontre afin de reprendre le contrôle de nos émotions et du match », a ajouté Landeskog qui a inscrit son deuxième but gagnant en carrière en séries, son premier du genre en prolongation.

 

« Nous avons causé une surprise aux yeux de plusieurs en battant Calgary en première ronde. Mais les joueurs qui forment cette équipe refusent de simplement se considérer comme les membres d’une force de la LNH dans les années à venir. Ils veulent prouver que nous sommes capables de gagner dès maintenant et on en a fait la preuve ce soir. Il faudra jouer avec la même conviction et être animés par le même sentiment d’urgence jeudi », a conclu le Suédois qui est aussi devenu le cinquième joueur de l’histoire de l’Avalanche – et des Nordiques – à marquer en prolongation dans le cadre d’un match sans lendemain.

 

Joueurs de soutien

 

Privé de Matt Calvert, l’entraîneur-chef Jared Bednar avait décidé de disputer le match avec 11 attaquants seulement. Ce manque à gagner allait lui permettre de mousser l’utilisation de Nathan MacKinnon et des meilleurs éléments offensifs de sa formation.

 

Au-delà le but vainqueur inscrit par Landeskog alors que le gros trio de l’Avalanche était sur la patinoire, ce sont les joueurs de soutien qui ont pris le contrôle du match pour le Colorado.

 

À commencer par J.T. Compher qui a disputé un match de rêve, marquant deux buts et se faisant complice d’un troisième.

 

Compher a aussi donné le ton à la rencontre alors qu’il a tenté d’asséner une mise en échec percutante à Erik Karlsson lors d’une relance des Sharks en tout début de match. Karlsson a évité le gros de l’impact en effectuant une esquive de dernière seconde. Il s’est toutefois retrouvé sur la patinoire et a mis quelques secondes avant de se relever.

 

Tyson Jost a aussi marqué alors que Alexander Kerfoot, Carl Soderberg, Colin Wilson, Cale Makar et Ian Cole ont récolté les autres mentions d’aide.

 

Une liste à laquelle on doit ajouter le nom de Derick Brassard qui fait partie des joueurs de soutien au Colorado et qui a récolté son premier point des séries en remettant la rondelle dans l’enclave où Compher a fait dévier derrière Martin Jones pour inscrire son deuxième du match.

 

« C’est un bon feeling de pouvoir aider l’équipe et je sais que je peux aider l’équipe. À ce temps-ci de l’année, ça ne dérange pas. Si j’ai six minutes ou dix minutes, il faut que j’essaie de battre la ligne contre laquelle je joue. Je reste positif et c’est une très belle opportunité qui se présente à nous », a indiqué le Gatinois.

 

Deux buts pour Vlasic

 

Dans le vestiaire des Sharks, Marc-Édouard Vlasic était loin de se réjouir du fait qu’il venait de connaître un match de deux buts, que son équipe était revenue trois fois de l’arrière et qu’il avait envoyé le match en prolongation alors qu’il ne restait que 148 secondes à écouler au dernier tiers.

 

« C’est bien beau tout ça, mais ce sont eux qui ont gagné. On a eu des chances, mais on n’en a pas profité », a lancé le défenseur québécois.

 

Les Sharks ont effectivement bousillé une belle opportunité en début de prolongation alors que Philipp Grubauer s’est imposé devant Tomas Hertl qui a tenté de le surprendre en revenant de l’arrière du filet. C’est sur la séquence suivante, après une mise en jeu gagnée par Nathan MacKinnon en zone défensive, que l’Avalanche a marqué le but de la victoire.

 

« Je regardais la séquence défiler et c’est facile à dire après la partie, mais si j’étais allé appuyer l’attaque sur notre séquence offensive je suis sûr que j’aurais été en mesure de marquer. On voulait gagner ce soir pour éviter un septième match, mais ça va se décider chez nous mercredi », a conclu Vlasic qui avait un supporteur de marque au Pepsi Center lundi.

 

Installé à Vail – paradis du ski situé à deux heures de voiture environ de Denver – pour y donner des leçons, Mikael Kingsbury était l’invité du défenseur des Sharks. Un invité spécial qui lui a porté chance, car Vlasic, qui s’était contenté de trois buts en 72 matchs de saison régulière cette année, a marqué ses deuxième et troisième des séries jusqu’ici. C’était seulement son deuxième match de deux buts en carrière – 965 parties de saison régulière et 134 en séries éliminatoires – l’autre étant survenu le 16 janvier 2016 dans une victoire aux dépens des Stars de Dallas.

 

Peut-être que Vlasic devrait l’inviter à San Jose mercredi...

 

En bref

 

  • Nathan MacKinnon a été blanchi de la feuille de pointage pour un deuxième match consécutif et pour la troisième fois seulement depuis le début des séries. C’était la première fois que l’Avalanche signait une victoire dans le cadre d’un match au cours duquel « Big Mack » ne récoltait pas de point...

 

  • Bien qu’il ait été blanchi, Nathan MacKinnon a joué un rôle de premier plan dans le cadre de la rencontre alors qu’il a effectué 34 présences totalisant 26:32 de temps d’utilisation. En 34 présences, MacKinnon a cadré cinq des dix tirs qu’il a tentés, il a donné deux mises en échec, volé une rondelle et remporté 12 des 21 mises en jeu qu’il a disputées (57 %)...

 

  • Dans le camp des Sharks, Erik Karlsson, MarcÉdouard Vlasic et Brent Burns ont été les joueurs les plus utilisés avec 33, 34 et 35 présences. Burns a passé plus de 30 minutes sur la glace (30:18), suivi de Vlasic (26:10) et de Karlsson (23:35)...

 

  • Bien que les Sharks aient comblé trois fois plutôt qu’une des reculs d’un but, ils doivent aux arrêts de leur gardien Martin Jones le fait de n’avoir pas été déclassés davantage par l’Avalanche lundi. Les Sharks ont été hachés finement en première période et ils ont eu plus de meilleures occasions de marquer que leurs adversaires...