Canada-Europe : une simple formalité
Coupe du Monde Feminine de la FIFA jeudi, 22 sept. 2016. 00:48 samedi, 14 déc. 2024. 00:38TORONTO - Déjà assurés d’une place en ronde éliminatoire, le Canada et l’Europe ont disputé un match bien tranquille. Un match au terme duquel la logique a été respectée puisque le Canada a disposé des Européens 4-1 pour consolider sa place au premier rang du groupe A.
Une première place qui leur permettra de croiser, samedi soir, en demi-finale, la Russie si les Russes l’emportent jeudi après-midi aux dépens de la Finlande, ou l’équipe des moins de 24 ans si les Finlandais font cadeau d’une victoire aux amateurs de hockey qui souhaitent ardemment un duel entre les jeunes surdoués et le Canada.
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Après le spectacle étincelant animé par l’équipe nord-américaine, le duel Canada-Europe n’a pas levé d’un cran. Malgré le repos accordé à Carey Price, malgré le fait que le Canada disputait un deuxième match en deux soirs, l’Europe n’a pas vraiment forcé la note pour réaliser de coup d’éclat.
« Nous sommes rendus en ronde éliminatoire. C’était notre objectif initial. Le match de ce soir nous a simplement permis de réaliser ce qu’il faudra déployer sur la glace pour se rendre jusqu’au bout », a souligné l’entraîneur-chef européen Ralph Kruger.
Quant au Canada, il n’a rien fait pour animer le spectacle se contentant de jouer le hockey méthodique qui maximise ses chances de victoires.
Mike Babcock a d’ailleurs reconnu que le niveau d’émotions était demeuré à plat chez les deux équipes. « C’était à prévoir considérant nos places assurées en demi-finale. Nous avons été un peu brouillons avec la rondelle. Nous n’avons pas joué comme nous en sommes capables », a indiqué Mike Babcock qui a trouvé du réconfort dans la prestation de Jonathan Toews qui a marqué deux des quatre buts de l’équipe. Les autres étant allés à Sidney Crosby et Logan Couture.
« Il y a des joueurs qui mettent toute la gomme, peu importe les circonstances d’une partie. Toews (Jonathan) et Bergeron (Patrice) sont ce type de joueurs. Ce sont des horloges. Ils ne connaissent qu’une seule façon de jouer : la bonne. Mais je ne m’en fais pas outre mesure. Surtout que le match de ce soir nous a permis de démontrer une fois encore la profondeur de notre formation. Lors du premier match, c’est le trio de Sid (Sidney Crosby, avec Patrice Bergeron et Brand Marchand) qui nous a transportés. Dans le deuxième, c’est Ryan O’Reilly (flanqué de Joe Thornton et Matt Duchesne) qui a pris la relève, Ce soir c’était au tour du trio de Toews (avec Logan Couture et Steven Stamkos). On a donné congé à Getzlaf (Ryan) ce soir. Ce sera à son tour lors du prochain match », a lancé Babcock en riant.
La victoire avant le spectacle
Babcock a affiché un autre genre de sourire lorsqu’on lui a demandé d’expliquer le fossé remarqué entre l’effervescence du jeu des jeunes surdoués et le hockey plus efficace d’Équipe-Canada.
« J’aime regarder cette jeune équipe en raison du talent qui foisonne au sein de ce groupe. Mais j’aime mieux gagner. Je suis comme ça. Nos joueurs sont comme ça aussi. Nous sommes ici pour gagner. Les attentes des deux clubs sont très différentes. Je ne sais pas qui nous affronterons lors du prochain match, mais nous serons prêts et ce sera plaisan t», a tranché Mike Babcock.
Steven Stamkos, après une solide partie disputée avec ses compagnons de trio Toews et Couture, tenait le même discours que son entraîneur-chef.
« J’aime marquer des buts, mais j’aime aussi gagner. Idéalement tu veux pouvoir faire les deux. Mais quand tu t’approches de la coupe Stanley comme nous l’avons fait au cours des dernières années à Tampa, tu comprends que c’est la victoire qui compte le plus, peu importe les sacrifices que cette quête t’impose. Et pour le Canada, en compétition internationale, c’est l’or ou rien. Il est donc normal que nous prenions tous les moyens pour gagner. »
Crawford réalise un rêve
Malgré le manque d’émotion constaté par Babcock, son équipe a quand même obtenu 46 tirs sur Jaroslav Halak qui s’est démené devant son filet. Envoyé en relève à Carey Price, Corey Crawford a été beaucoup moins occupé repoussant 19 des 20 tirs de l’Europe, dont sept seulement sont venus au cours de la première moitié du match.
Malgré cette victoire facile, le gardien de Châteauguay affichait un large sourire. « J’ai réalisé un rêve ce soir en disputant finalement un match avec mon équipe nationale. C’est spécial d’avoir ce chandail sur le dos surtout que j’avais des amis et de la famille pour partager ce moment avec moi », a indiqué Crawford.
Déjoué par Marian Hossa, Crawford a admis que son synchronisme n’était pas à point en début de rencontre. « Je me suis amélioré au fil du match et je me sentais bien à la fin de la partie. Comme je le dis depuis le début du camp, je me suis assuré de toujours être prêt. Mais ce n’est pas toujours évident d’arriver en situation de match après une longue pause. Je serai encore prêt si on fait appel à moi », a promis Crawford.
Claude Giroux à qui on a fait appel pour remplacer Getzlaf – le défenseur Jake Muzzin a remplacé Shea Weber – sera lui aussi prêt si on lui demande de jouer samedi. « Mais je respecterai les décisions qui seront prises », a indiqué le joueur de centre qui est passé d’une place au sein de l’avantage numérique lors des matchs préparatoires à un rôle de réserviste.
À moins que l’un de ses coéquipiers ne se blesse d’ici samedi, Giroux sera sans doute exclu de la formation puisque Mike Babcock a déjà assuré que Getzlaf et Weber seront de la rencontre de samedi.
Il en sera de même pour Carey Price sans l’ombre d’un doute.
Il ne reste qu’à souhaiter que le Canada croise les moins de 24 ans afin de mousser la qualité du spectacle. Le Canada gagnerait sans doute, mais contrairement aux trois premières parties disputées jusqu’ici, contrairement à l’ensemble des parties disputées lors des Jeux de Sotchi, le Canada qui domine le hockey international avec 13 victoires consécutives – son dernier revers a été encaissé au Jeux de Vancouver (5-3) contre les USA – serait peut-être obligé de puiser dans ses larges réserves pour tenir tête à ceux qui leur soufflent dans le cou.
Car s’il est vrai que les jeunes offrent un très bon spectacle et que les attentes étaient moins élevées dans leur camp que dans celui du Canada, l’équipe des moins de 24 ans n’est pas seulement solide sur le plan du spectacle. Elle l’est aussi sur le plan du hockey.
Ça nous donnerait tout un match.