Chasser le naturel il revient au galop!
LNH lundi, 31 oct. 2016. 10:05 dimanche, 15 déc. 2024. 09:58Le début de saison dans la LNH nous a permis de voir à l’œuvre jusqu’à présent des jeunes joueurs talentueux, de plus en plus audacieux, mais surtout électrisants dans leur façon de repousser les barrières du meilleur circuit de hockey au monde, ce qui a de quoi réjouir les hautes instances du circuit Bettman.
Plusieurs de ces jeunes attaquants comme McDavid, Matthews, Laine, Nylander, Draisaitl et Marner, entre autres, ne cessent de nous rappeler que l’élément vitesse et les habilités offensives (rapidité des mains et la prise de décision) sur le plan individuel font maintenant partie intégrante des outils essentiels et requis pour atteindre les plus hauts niveaux.
Des prouesses et démonstrations de leur savoir-faire qui soulèvent les passions des amateurs à la recherche du « wow » et qui ne font que saliver davantage les propriétaires de ces franchises qui ont grandement besoin de ce type de levier, question de rentabiliser leur investissement.
Malheureusement, sans rien enlever aux prouesses de ces athlètes de premier niveau et ces joueurs d’« exception », lentement mais sûrement l’expression « chasser le naturel, il revient au galop » risque fort possiblement de revenir à l’avant-plan, au risque d’en décevoir plus d’un.
À lire également
Après analyse et constat des premières semaines d’activités dans la Ligue nationale, on observe une certaine tendance qui semble se manifester, soit une courbe de progression positive au niveau du nombre de buts marqués par partie (moyenne de six buts et plus). Or, voilà que cette tendance, lentement, mais sûrement aura représenté une « fausse alerte » auprès des plus grands amateurs de hockey.
Rapidité, haut niveau d’habilités offensives, difficultés et blessures chez plusieurs gardiens d’expérience, voilà toutes des raisons évoquées pour expliquer et justifier cette tendance qui en fin de compte n’aura été qu’illusoire.
Un changement qui s’explique du fait que statistiquement parlant, depuis jeudi de la semaine dernière, dix blanchissages ont été enregistrés durant cette période.
Des statistiques qui tendent à démontrer que la période de rodage, d’implantation des différents systèmes de jeu et l’application de ceux-ci reprennent du poil de la bête. Un facteur qui peut en partie être expliqué par le retard causé par la Coupe du monde 2016, qui a eu pour effet de retarder certains échéanciers dans la préparation adéquate de plusieurs formations.
De constater que le Canadien de Montréal (Est) et les Oilers d’Edmonton (Ouest) dominent le classement de leur association respective impressionne jusqu’à un certain niveau. La colonne des buts alloués à leur adversaire attire l’attention sur l’analyse de leur succès respectif.
Chez le Canadien, la tenue du duo Price-Montaya dans les premières semaines d’activités, la notion de profondeur et la productivité de certains joueurs de 3e et 4e trios sont tous des éléments qui méritent d’être soulignés.
Sans oublier la contribution des nouveaux arrivants, à la suite des différents changements apportés par le directeur général Marc Bergevin durant l’entre-saison. Sans être téflon face à toute cette critique des derniers mois, il a le mérite d’avoir mis en œuvre et surtout appliqué un plan de relance, question de redonner rapidement les lettres de noblesse à un marché qui ne pardonne pas.
Pendant ce temps, dans l’Ouest, chez les Oilers d’Edmonton, le rappel à l’ordre de l’expérimenté entraîneur-chef Todd McLellan tôt en début de saison, plus exactement le 16 octobre dernier, sur « l’acceptable » et le « non acceptable » après une défaite de 6-2 à domicile face aux Sabres de Buffalo aura été salutaire.
De plus, le rendement plus que positif de Cam Talbot, combiné au système mis en place au niveau du temps de possession de la rondelle, explique en bonne partie ce changement d’attitude chez la formation albertaine, qui en a grandement besoin.
Après plusieurs années de vache maigre, il fallait un type d’intervention serrée, mais bien ciblée, ce qui nous permet de croire que la récréation est bel et bien chose du passé.
Une réalité qui est non sans rappeler à l’ordre les plus enthousiastes à la recherche d’un vent de changement. La nouvelle Ligue nationale, comme mentionnée précédemment, a un style éteignoir pour les formations moins bien nanties et moins dominantes qui tentent de s’accrocher soir après soir à la possibilité d’un résultat positif.
En même temps, la LNH est dotée d’un style encore plus structuré pour les équipes plus performantes, de haut niveau, qui présentent constance et régularité sur une base quotidienne.
Bref, entourés et encadrés par des hommes de hockey chevronnés et expérimentés à l’affût de la technologie, la LNH ne fait qu’en bénéficier et ces hommes passionnés ne peuvent que rendre leur formation respective plus performante, là où l’obligation de résultat n’a jamais été aussi présente.
P.K. Subban : Peut-on passer à un autre appel SVP?
Au risque de déplaire à certains, je me dois d’en glisser un mot. Adulé par ses partisans, joueur et personnage charismatique, attachant sur le plan personnel, P.K. Subban continue de faire parler de lui, mais à quand le moment où l’on cessera de casser du sucre sur le dos de celui qui aura tout simplement été victime de sa valeur sur le marché?
Subban a clairement servi de monnaie d’échange pour l’acquisition d’un vétéran défenseur de premier plan en Shea Weber, qui depuis son arrivée au sein du Canadien ne cesse de s’attirer les éloges en raison de la qualité de son jeu, de sa maturité, de son leadership et de sa grande capacité d’absorber de grosses minutes au cours d’un même match, tous des éléments acquis avec le temps.
Weber est un général de la défensive en raison de ses 12 années d’expérience sous la cravate avec une franchise qui n’a pas toujours eu les moyens de ses ambitions, en raison d’un cadre financier des plus restrictifs à Nashville.
Oui, cette décision est et sera pendant longtemps considérée comme une des plus audacieuses dans les dernières années par la haute direction du Canadien de Montréal, mais pourquoi toujours procéder au jeu des comparaisons, quand en fin de compte, peut-être moins connu par certains en raison de ses années passées dans l'Association Ouest, le vétéran Shea Weber répond exactement aux attentes?
Il rend la Sainte-Flanelle meilleure, et cela à plusieurs niveaux de la « game ». Auteur de plusieurs buts gagnants grâce à la qualité et la puissance de son tir frappé, ses performances parlent d’elles-mêmes.
Rien ne sert aujourd’hui de procéder au jeu des comparaisons entre Weber et Subban, en sachant fort bien que ça prendre plusieurs années et beaucoup de recul pour juger avec justesse qui aura eu le dessus. Ultimement, le CH a voulu miser sur le court et moyen terme, tandis qu’à Nashville ç’aura été le moyen et long terme.
Craig Anderson sur le plan professionnel et personnel!
Analyste au hockey des Sénateurs d’Ottawa au cours des 17 dernières saisons, mon travail consiste majoritairement à analyser et même à l’occasion de sur-analyser certains éléments du match. On analyse ce qui se passe sur la surface glacée, mais également tout ce qui entoure les individus qui composent les équipes (joueurs et entraîneurs).
Tout ce qui englobe le reste sur un point de vue plus personnel, notre travail nous amène davantage à nous garder un droit de réserve, lire même respecter l’intimité et la confidentialité de certains événements, afin de ne pas franchir une ligne qui nous fait dévier du pourquoi de nos fonctions professionnelles.
En contrepartie dans certaines situations plus particulières, aussi critiques que nous pouvons être sous les feux de la rampe, parfois même intransigeants dans la teneur de certains propos, certaines situations comme celle du vétéran gardien de but Craig Anderson tendent à nous rappeler qu’à l’intérieur de chacun de ces athlètes professionnels se cachent une personne comme vous et moi. Une personne qui a des sentiments et des émotions et qui quelque part vit les mêmes réalités que monsieur et madame tout le monde.
Les Sénateurs d’Ottawa ont décidé dans les derniers jours de faire le point sur Anderson et la raison de son retrait temporaire des activités de l’équipe la semaine dernière (maladie de sa conjointe), éliminant ainsi toutes spéculations potentielles sur les motifs de son absence.
Mais en fin de compte, voilà une nouvelle qui pourrait expliquer et justifier en bonne partie, à l’exception d’un ou deux départs depuis le début du calendrier régulier, le rendement brouillon d’Anderson.
Bon courage à vous et votre conjointe, Nicholle, Monsieur Anderson dans cette dure épreuve de la vie. Vous n’êtes pas seuls et malheureusement plusieurs autres personnes vivent la même situation dans le monde sur une base quotidienne, faisant face à cette triste maladie, ce qui nous rappelle continuellement qu’il ne faut jamais trop s’éloigner du moment présent dans la vie.