Je sais que tout a été dit, ou presque, à propos du grand retour de Sidney Crosby, lundi dernier. Mais ce que je retiens surtout aujourd’hui, mes amis, c’est que ce retour spectaculaire de « Sid » combiné à la semaine de l’Action de Grâce aux Etats-Unis donne enfin à la LNH une vitrine positive, une vitrine qui met en relief ses atouts principaux. Il y eut par ailleurs un très agréable courant d’air frais sur le plan des relations de travail dans le monde du sport.

Le sport en avant-scène

L’ambiance de finale de Coupe Stanley qui régnait à Pittsburgh lundi soir était palpable partout à travers la Ligue nationale, bien avant que la première mise en jeu soit faite sur la patinoire des Penguins. Ce « buzz » était, après tout, tout-à-fait légitime.

Non pas que le début de saison fut moche, bien au contraire. Il y eut jusqu’ici de bien belles histoires dans la Ligue nationale, comme celles de Claude Giroux, de Phil Kessel, la surprenante résurrection des Panthers avec tous ces nouveaux joueurs, les performances inattendues des Oilers d’Edmonton, du Wild du Minnesota, etc.

Mais le circuit manquait toujours son véritable porte-étendard, surtout avec la saison décevante d’Alexander Ovechkin. Crosby a rapidement corrigé les choses, non seulement en revenant au jeu, mais en y allant d’une performance étincelante.

Autre facteur très positif pour le hockey: la confrontation Bruins-Red Wings, au grand réseau national NBC, en ce vendredi après-midi de l’Action de Grâce, aux Etats-Unis. Quiconque suit le monde du sport d’assez près sait à quel point ces quatre jours de relâche offrent une occasion de visibilité inégalée au cours d’une année. La NFL et la NCAA exploitent d’ailleurs admirablement bien, depuis longtemps, cette fenêtre de quatre jours.

Or, voilà que la LNH et son principal partenaire chez les diffuseurs américains tentent de créer une nouvelle tradition en présentant un match « fort » en ce deuxième jour du long congé. Jusqu’ici, la première diffusion nationale aux Etats-Unis était le premier janvier, avec la présentation de la Classique hivernale. Cette fois, on tente d’offrir aux américains d’un bout à l’autre du pays, la chance de voir à l’œuvre deux excellentes équipes, dont les champions de la Coupe Stanley.

C’est la première fois en 20 ans qu’un match de la LNH sera présenté sur les ondes d’un réseau national aussi tôt dans une saison. Espérons que ce ne sera pas la dernière et que l’expérience sera concluante. On a beau souhaiter ardemment le retour de Nordiques après celui des Jets à Winnipeg, mais il faut aussi que la Ligue nationale progresse un tant soit peu dans le grand marché américain.

La paix des riches

Qui aurait parié que le Baseball majeur allait être le sport le plus « stable » au chapitre des relations de travail sur une période s’étalant sur une vingtaine d’années? Certainement pas moi, en tout cas. Toujours est-il qu’après le triste fiasco de 1994 et après une série de conflits qui ont terni ce sport au cours de trois décennies, voilà que les propriétaires et les joueurs viennent de renouveler leur entente, sur une base de « partage et de cordialité », pour une période de 5 ans.

Certes, les principaux problèmes au niveau de la parité n’ont pas été réglés. La paix industrielle au baseball demeure celle des riches ! Il n’y a toujours aucun autre outil dissuasif que la fameuse « taxe de luxe » pour empêcher les équipes les mieux nanties de dépenser aveuglément leur argent. Et on a à peine rendu un peu plus musclée la clause qui incite les équipes pauvres à dépenser l’argent du partage sur l’amélioration de leur alignement.

Mais au moins, il y a entente et il y a des facteurs d’amélioration intéressants pour les amateurs. Comme l’ajout d’une équipe par Ligue, en séries éliminatoires, ou encore l’obligation pour les joueurs de participer au match des étoiles, à moins de blessures ou de circonstances exceptionnelles. L’imposition de tests pour dépister l’usage des hormones de croissance représente aussi une excellente nouvelle pour la crédibilité du sport et la santé des athlètes.

Avec la perspective de voir le conflit prendre fin au cours des prochaines heures dans la NBA, il se pourrait donc que trois des quatre sports majeurs aient en poche une nouvelle entente collective avant la fin de l’année. Et ce, malgré de très sombres perspectives, dans les trois cas.

Ne reste qu’à souhaiter que la LNH et ses joueurs trouvent aussi une façon de s’entendre en 2012. Un autre conflit de travail pourrait être catastrophique, pour ne pas dire fatal pour le plus fragile de ces sports…