Crosby, Ovechkin, Malkin, Bergeron : grands hier, grands encore aujourd’hui
LNH mardi, 19 mai 2020. 11:35 mardi, 19 mai 2020. 14:14Fais ton classement et compare-le avec celui de François Gagnon
*Notez que la liste est basée sur l'âge officiel des joueurs en début de saison
Dans un monde où on commence à coller l’étiquette de vétéran à des joueurs âgés d’à peine 25 ans, les 31 ans et plus sont considérés comme des petits vieux.
Bon! Les mèches grises qui s’échappent du casque et parsèment la barbe d’Alexander Ovechkin confirment qu’il a sa place au sein des joueurs du troisième âge dans la LNH. Ça ne l’empêche pas d’être toujours l’un des plus redoutables marqueurs de la LNH. Et pas juste dans sa catégorie d’âge, mais dans la Ligue au grand complet.
Comme Ovechkin, Sidney Crosby, Evgeni Malkin et Patrice Bergeron pour ne nommer que ce carré d’as une majorité des « aînés » dont j’ai inscrit les noms dans le top-20 que je vous propose ici ont déjà une place réservée au Temple de la renommée du hockey.
S’ils occupent une place au sein du top-10, voire du top-15, c’est parce qu’en plus d’être assurés d’une place au Temple, ils sont toujours des joueurs indispensables aux succès de leur équipe. Ils sont encore des joueurs vedettes qui traînent leurs coéquipiers au lieu de se laisser traîner par eux. Certains sont en train de partager le travail, comme le font Patrice Bergeron et Brad Marchand avec David Pastrnak, d’autres sont en train de passer le flambeau. Mais dans un cas comme dans l’autre, ils sont toujours des joueurs importants, dominants, essentiels.
D’autres sont là plus pour ce qu’ils ont fait que pour ce qu’ils sont encore en mesure de faire. Mais quand je regarde le rôle qu’embrasse Zdeno Chara match après match, il me semble impossible de l’exclure de cette liste. Et je défendrai bec et ongle sa sélection.
Après une longue hésitation, je me suis résigné à mettre de côté Joe Thornton et Patrick Marleau. Je suis l’un des plus grands admirateurs de Jumbo Joe qui demeure à mes yeux, l’un des meilleurs passeurs de jeu de l’histoire de la LNH. Il est dans la lignée des Adam Oates et autres grands chefs d’orchestre qui ne portent pas les noms Lemieux et Gretzky. Et lui aussi a une place qui l’attend au Temple de la renommée du hockey.
Mais le Joe Thornton d’aujourd’hui, tout comme le Patrick Marleau qui a toujours été son complice, ne sont plus en mesure d’aider leurs coéquipiers avec le même aplomb que le fait encore le capitaine des Bruins. D’où la présence de Chara et l’exclusion des deux anciens capitaines des Sharks.
Comme pour toutes les autres sélections – 22 ans et moins, 23 à 26 ans, 27 à 30 ans – que je vous ai soumises depuis le début de la pause imposée en marge de la propagation de la COVID-19, vous n’êtes pas obligés d’être d’accord.
Vos commentaires, suggestions et contre-propositions sont bien entendu les bienvenues.
Crosby n’est peut-être plus le meilleur joueur de hockey au monde. Il a été rejoint et est sur le point d’être dépassé, si ce n’est pas déjà fait, par les Connor McDavid et Nathan MacKinnon. Mais à bientôt 33 ans, malgré toutes les blessures qu’il a surmontées et avec lesquelles il doit composer encore aujourd’hui, le Kid, qui n’en est plus un, affiche toujours une production offensive supérieure à un point par match. Au-delà cette statistique éloquente, Crosby est toujours le leader de son équipe et un joueur en mesure de s’imposer dans les trois zones et dans toutes les circonstances. Il est toujours et sera toujours, le meilleur joueur de sa génération.
J’ai toujours dit et écrit que je choisirais Sidney Crosby devant Alexander Ovechkin si j’avais eu à faire un choix entre les deux pour bâtir mon équipe de hockey. Je fais toujours le même choix aujourd’hui et le ferai encore demain, la semaine prochaine. Pas parce qu’Ovechkin n’est pas bon. Au contraire, je crois qu’il est meilleur depuis trois ans qu’il ne l’avait été lors des cinq saisons précédentes. À un point tel qu’il est permis de se demander si Ovechkin, qui a marqué 706 buts jusqu’ici en carrière, n’arrivera pas finalement, et contre toute attente, à rejoindre et dépasser Wayne Gretzky pour le nombre de buts marqués en carrière soit 894. Mais en dépit le fait qu’il soit, et de loin, le plus redoutable marqueur de sa génération, Ovechkin sera toujours un rang derrière Crosby à mes yeux.
Si je vous lançais, comme ça, qu’Evgeni Malkin est le parfait amalgame obtenu dans la fusion de Sidney Crosby et Alexander Ovechkin : seriez-vous d’accord? Que vous le soyez ou pas, je crois qu’il mérite pleinement sa place au troisième rang des meilleurs joueurs de la LNH âgés de 31 ans et plus.
Mes préjugés favorables à l’endroit de Patrice Bergeron sont connus et avoués depuis toujours. Mais au-delà ce favoritisme bien documenté, est-ce qu’il est vraiment possible de contester la présence du centre québécois et toujours l’un des joueurs les plus complets de la LNH au sein du carré d’as des meilleurs « aînés » de la LNH? Ma réponse est non!
Le seul qui pourrait rechigner, et encore, d’être devancé par Patrice Bergeron est son coéquipier et complice chez les Bruins, Brad Marchand. Mais Marchand sera le premier, du moins je l’espère, à reconnaître que les talents de passeur de Bergeron ont grandement contribué à faire de lui d’un des meilleurs marqueurs de la LNH depuis quelques années.
Comme une grande majorité de joueurs suédois, Nicklas Backstrom est aussi discret sur la patinoire qu’il est bon lorsqu’il y pose les patins. Cette discrétion associée au fait que son principal bénéficiaire, Alexander Ovechkin, soit tout à l’opposé en matière de flamboyance a privé Backstrom de l’attention qui lui revient à titre de principal metteur en scène de buts de son acteur vedette. Un acteur qu’il alimentera encore souvent bien qu’il soit – et sera – appelé à partager le travail avec Evgeny Kuznetsov…
Je n’arrive toujours pas à en croire mes yeux lorsque je lis des critiques à l’endroit de Jonathan Toews. Lorsque je lis – ou j’entends – qu’il n’est plus le joueur qu’il était, voire qu’il soit déjà « fini ». Le plus « beauceron » des Manitobains n’a peut-être plus les jambes qu’il avait lorsqu’il est arrivé dans la Ligue à 19 ans. Mais à 32 ans, il affiche toujours le même sérieux qui lui a permis d’être de catalyseur des Hawks qui ont gagné la coupe Stanley trois fois en six ans. Un sérieux dans sa manière de jouer qui l’assurera d’être le leader qu’il est depuis toujours encore longtemps. Son petit manque à gagner en matière de production offensive (815 points en 943 parties) m’a incité à faire passer Anze Kopitar (950 points en 1073 parties) devant lui. Un différentiel en carrière de plus 193 (Kopitar affiche plus 76) m’a obligé à le garder au 7e rang.
8- Anze Kopitar
L’un des grands responsables des deux conquêtes de la coupe Stanley des Kings en 2012 et 2014, Anze Kopitar, comme Patrice Bergeron, est toujours parmi les joueurs les plus complets de la LNH bien qu’il ait franchi la barre des 31 ans. Victime de la reconstruction d’une équipe qui a raté les séries quatre fois lors des six dernières saisons et n’a pas franchi la première ronde depuis sa dernière conquête, il sera intéressant de voir si Kopitar arrivera à consolider sa place au sein des meilleurs joueurs de l’histoire des Kings en aidant les jeunes espoirs de premier plan dont l’organisation dispose à ramener des victoires et peut-être la coupe Stanley à Los Angeles…
9- Shea Weber
Il est peut-être un brin tard pour y aller avec mon premier défenseur, mais il ne fait pas de doute dans mon esprit que Shea Weber est toujours le meilleur arrière dans sa catégorie d’âge. Il a perdu un peu de vitesse sur la glace, j’en conviens. Mais il n’a rien perdu, ou si peu, de son aplomb autour de son gardien et est toujours doté du meilleur « plomb » du groupe. Un tir frappé qui demeure une arme sensationnelle en attaque massive…
Jouer derrière le duo Sidney Crosby - Evgeni Malkin et devant un gardien aussi brillant que Marc-André Fleury ont certainement aidé la cause de Kristopher Letang au fil de sa carrière. Mais ce défenseur dont le sang-froid avec la rondelle doit souvent faire bouillir le sang de ses entraîneurs est dans une classe à part aujourd’hui dans sa manière de gérer l’attaque des Penguins. Il est l’un des rares défenseurs de ce groupe d’âge à toujours – ou la plupart du temps – être en mesure de jongler entre les volets offensifs et défensifs de sa job sans échapper les balles…
11- Blake Wheeler
Déjà très bien nantis au centre avec David Krejci et Patrice Bergeron, les Bruins pouvaient se permettre de sacrifier Blake Wheeler qu’ils ont échangé, en février 2011, aux Thrashers d’Atlanta devenus depuis les Jets de Winnipeg. Quand on considère l’éclosion de Wheeler depuis cette transaction et le rôle prépondérant que le capitaine des Jets remplit, il est clair que cette transaction ne peut aller dans la colonne des grands coups réalisés par les Bruins qui ont obtenu Rich Peverley et Boris Valabik en retour de Wheeler et Mark Stuart. En plus d’être un rouage important de l’attaque des Jets, Wheeler est toujours fidèle à la réputation de bon joueur défensif qu’il affichait à ses premières années à Boston. Son différentiel de plus 100 le confirme avec éloquence…
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Voilà un défenseur dans le sens propre du terme. Pas de flafla, pas de montées à l’emporte-pièce, pas de paris risqués en zone neutre, pas de niaisage : du jeu simple, du jeu défensif, du jeu efficace. Ce n’est pas pour rien que les dirigeants d’Équipe-Canada lui ont toujours réservé une place de choix malgré des statistiques offensives discrètes. Vrai que son contrat de 56 millions $ pour huit ans, contrat qui prendra fin dans six ans, sera de plus en plus lourd à porter. Mais cette gestion des Sharks de San Jose ne porte en rien ombrage aux qualités de Vlasic qui pourra, encore longtemps, être un défenseur efficace en zone défensive et plus de servir de mentor à des jeunes qui voudront vraiment apprendre à jouer au hockey. Et non simplement à distribuer des grenades dégoupillées comme l’ont fait Brent Burns et Erik Karlsson autour de lui depuis deux ans…
13- Ryan Suter
S’il jouait ailleurs qu’au Minnesota et qu’il n’avait pas été victime de manque d’attention accordée au Wild, Ryan Suter aurait obtenu au moins un, peut-être même deux trophées Norris depuis le début de sa carrière. C’est du moins ma prétention. Une prétention qui m’oblige à placer le défenseur américain au sein de ma sélection. J’aurais peut-être même dû le hisser devant Vlasic. J’imputerai cette décision au patriotisme affiché à l’endroit du Québécois…
14- Claude Giroux
Arrivé dans la LNH alors que son directeur général (Bobby Clarke) ne se souvenait même plus de son nom, Claude Giroux s’est vite imposé dans la LNH. Entre 2010 et 2014, il s’était même hissé parmi les meilleurs joueurs de centre de la LNH. Son duel gagné aux dépens de Sidney Crosby en 2012, duel qui a mené l’élimination des Penguins par les Flyers, a hissé Giroux au rang de « meilleur joueur de hockey au monde » par son coach de l’époque, Peter Laviolette. Bon! Claude Giroux n’a jamais été le meilleur joueur de hockey au monde. Mais il mérite sa place au sein du top-15 de cette liste. Il ne lui reste qu’à couler cette place dans le bronze en guidant les jeunes et très bons coéquipiers qui l’entourent maintenant à Philadelphie vers les grands honneurs. Ou le plus près possible s’il est impossible d’y arriver…
15- Zdeno Chara
Se déplacer sur la patinoire comme il le fait depuis toujours malgré ses 6’9’’ et ses plus de 250 livres tient de l’exploit. Le faire encore aujourd’hui avec autant d’efficacité à 43 ans bien comptés tient presque du miracle. Zdeno Chara est bien plus que le défenseur qui a mis la carrière de Max Pacioretty en péril et qui a dépassé les limites quelques fois de trop sur la glace. C’est un monstre d’efficacité qui semble meilleur aujourd’hui alors que les Bruins l’ont mieux entouré qu’il ne l’était il y a trois, quatre ou cinq ans…
16- Paul Stastny
J’ai vénéré son père et ses deux oncles. Et bien qu’il ne rejoindra sans doute jamais Peter au Temple de la renommée du hockey, Paul Stastny a su se faire un prénom au fil de sa carrière dans la LNH…
Ses frasques hors patinoire, son retour obligé dans la KHL alors qu’il était devenu persona non grata dans la LNH et un caractère particulier on en conviendra tous portent ombrage au talent de ce joueur capable du meilleur sur la patinoire lorsqu’il s’en donne la peine. S’il avait toujours affiché l’éthique de travail d’un Brendan Gallagher, Alexander Radulov aurait déjà un pied au Temple de la renommée du hockey. Mais… «Radou» demeure tout un joueur de hockey.
18- Brent Burns
Parlant de joueur original! D’attaquant qu’il était à son arrivée dans la LNH, Brent Burns a été muté à la ligne bleue d’où il a toujours continué à… attaquer. Le barbu et échevelé défenseur a connu ses meilleures saisons depuis qu’il a atteint l’âge de raison de 30 ans. Comme quoi il n’est jamais trop tard pour bien faire…
19- Mark Giordano
Ajoutez le nom du capitaine des Flames dans la liste des joueurs qui, comme le bon vin, atteint son apogée après des années. Mark Giordano a peut-être 36 ans, mais il est encore au sommet de sa forme et de son art. Pour combien de temps? Pourra-t-il prolonger ses succès jusqu’à 43 ans comme le fait Zdeno Chara? Impossible de répondre à ces questions. Mais pour le moment, Giordano mérite une place au sein du top-20 des meilleurs joueurs de la LNH âgés de 31 ans et plus…
20- David Krejci
Beaucoup de candidats jouaient du coude pour cette dernière place. David Perron, T.J. Oshie, Matt Niskanen et même Jeff Petry qui joue le meilleur hockey de sa carrière ont flirté avec la 20e place. Une sélection que je réserve à David Krejci qui est un joueur tout en finesse que j’ai toujours apprécié. Ne serait-ce que pour avoir servi de mentor et d’avoir pavé la voie à Patrice Bergeron qui était son second avant de se hisser au rôle de premier centre des Bruins et de l’un des bons premiers centres de la LNH, David Krejci mérite à mes yeux cette sélection que des blessures en séries en fil des dernières années contribuent à menacer. Pas convaincu que Krejci serait encore sur la liste l’an prochain considérant la qualité des joueurs qui passeront dans cette catégorie des aînés, mais pour l’instant il mérite cette place. J’en suis convaincu. Pas vous?