Même si son décollage a été retardé de plusieurs mois, Yan-Pavel Laplante a atteint l’altitude espérée et il devrait arriver à bon port le 30 juin lors du repêchage de la LNH.

En raison d’une blessure subie à une épaule lors du tournoi Ivan Hlinka en août 2012, l’attaquant du Rocket de l’Île-du-Prince-Édouard (devenu les Islanders de Charlottetown) a dû s’armer de patience avant de pouvoir déployer de nouveau ses atouts en février.

Par conséquent, les dirigeants des équipes de la LNH ont pu disposer d’un minuscule échantillon total de 24 matchs pour évaluer son travail.

Architecte de 21 points en 57 matchs à sa première saison dans la LHJMQ avec le Rocket, Laplante possédait les munitions pour toucher la cible lors de son année de repêchage.

Une fois de retour à l’action, Laplante n’a pas tardé à se reprendre en amassant 13 points dans les 18 matchs de saison régulière et cinq points en six rencontres éliminatoires.

Force est d’admettre que ses prestations ne sont pas passées inaperçues aux yeux des recruteurs puisque la LNH l’a répertorié au 50e rang en Amérique du Nord. Bien sûr, cette perception peut varier selon les équipes, mais il se réjouit dans les circonstances.

« C’est sûr que c’est plaisant d’avoir un tel classement après une saison assez difficile. Après tout, j’ai été à l’écart du jeu pendant six mois donc je suis content de voir cela », a avoué le gaucher de six pieds et 178 livres.

« À son retour, il était en mission. Il était tellement content de reprendre le collier et il savait qu’il devait laisser une bonne impression. Il a procuré une étincelle à son équipe pour les séries », a analysé Dan Marr, le directeur de la Centrale de recrutement de la LNH.

Laplante a réussi un coup significatif en étant invité la semaine dernière au Combine de la Ligue nationale à Toronto en compagnie de 100 autres espoirs. Sans surprise, il était celui qui avait disputé le moins de matchs parmi les joueurs de l’Amérique du Nord.

Les formations du circuit Bettman ont probablement cru bon lui tendre cette perche pour le connaître davantage et il apprécie que ses efforts soient récompensés.

Tel l’équipage d’une navette spatiale dont le décollage est retardé pendant plusieurs mois, Laplante est parvenu à garder le moral.

« Ce sont des choses qui arrivent parfois et je n’avais pas le choix de travailler fort pendant ma remise en forme. Mon retour s’est bien déroulé ce qui aide beaucoup », a-t-il raconté même s’il s’agissait de la pire saison pour être désamorcé pendant plusieurs mois.

Yan Pavel LaplanteDes craintes dissipées 

Outre les points engrangés, l’accomplissement le plus significatif de Laplante réside dans son style de jeu physique qui n’a pas été affecté par sa convalescence. Le patineur originaire de Sainte-Martine se devait de poursuivre dans cette veine pour une raison fort simple.

« Je ne pourrai avoir exactement le même style dans la LNH. Je devrai utiliser davantage les aspects physique et défensif de mon répertoire comme je l’ai fait quand j’ai représenté le Canada avec les moins de 18 ans », a-t-il analysé.

D’ailleurs, cette facette de son jeu sera celle à peaufiner en priorité.

« À l’occasion, je deviens parfois trop intense et je me sors du jeu. Je dois mieux contrôler cela », a pointé Laplante qui a été limité à 81 parties en deux saisons dans la LHJMQ.

Marr confirme cette évaluation, mais il ne confine pas le Québécois à un rôle défensif pour autant.

« Je ne pense pas qu’il deviendra le joueur créatif, mais il peut jouer avec de tels éléments. Je prévois qu’il deviendra un joueur efficace dans les facettes offensive et défensive. »

Avec un parcours plus étoffé, le centre de 18 ans se situerait peut-être à un échelon supérieur dans les classements, mais il préfère ne pas tomber dans les spéculations.

De par ses fonctions d’évaluateur, Marr peut aborder cette question et il n’hésite pas une fraction de seconde.

« Oui, je crois que ce serait le cas même s’il doit encore s’améliorer. En fait, je ne serais pas surpris qu’une équipe ose le repêcher un peu plus haut. On le place dans un rang qui lui convient, mais une équipe pourrait peut-être voir plus grand en lui car elle le connaît plus », a tranché Marr.

Lorsqu’on aperçoit son visage s’illuminer quand on lui parle de son expérience au Combine du Canadien de Montréal, on comprend en une fraction de seconde que son rang au classement et au repêchage n’importent guère. 

« Je me décris comme un joueur qui va se sacrifier pour son équipe », a-t-il résumé de façon convaincante et appropriée.