Des Rangers sérieux
$content.firstChildCategorie mercredi, 9 juil. 2014. 23:11 vendredi, 13 avr. 2012. 16:48Comme plusieurs d’entre vous, j’ai entretenu quelques doutes sur la véritable force des Rangers de New York, avant le tout début des séries éliminatoires. Mais je vous avoue qu’après avoir décrit le premier match de la série qui les oppose aux Sénateurs d’Ottawa, plusieurs de ces doutes se sont dissipés. Les Rangers ont démontré en une rencontre, jeudi, ce dont ils sont capables et qu’il faut prendre au sérieux leur titre de l’Association est. Est-ce un échantillon suffisant pour leur concéder un accès à la finale? Non, bien sûr. Les premiers matchs nous ont d’ailleurs démontré que la première ronde sera visiblement longue et éreintante pour les 16 équipes en présence. Mais les Rangers ont été les seuls à inscrire une victoire convaincante en lever de rideau.
Les forces des Rangers se regroupent en trois phases et chacune a très bien joué son rôle jeudi. La première se reconnaît clairement du filet à la ligne bleue et dans ce territoire, c’est une équipe redoutable. On connaît la force du gardien Henrik Lundqvist, évidemment, mais que dire du jeu de ses coéquipiers devant lui? Impressionnant, rien de moins! Les défenseurs et les trois attaquants en repli forment une véritable muraille devant Lundqvist et l’abnégation est le mot d’ordre pour chaque joueur. Combien de tirs des Sénateurs ont été bloqués, déviés ou simplement « forcés » hors-cible jeudi?
La deuxième se situe au niveau de l’énergie et de la combativité. Les joueurs des Rangers sont constamment en mode poursuite et tous, sans exception, ont l’ordre de leur entraîneur de fatiguer, d’user l’adversaire, dans les trois zones de la patinoire. Certains d’entre eux sont plus efficaces que d’autres à ce titre, comme l’excellent capitaine Ryan Callahan, aussi habile à marquer qu’à rendre fou l’adversaire.
La troisième, c’est l’efficacité et la régularité des piliers de l’équipe. Marian Gaborik et Brad Richards ont apporté une contribution offensive à la hauteur des attentes tout au long de la saison et le premier match de la série n’a pas fait exception. Même en perdant une partie du contrôle de la rencontre en deuxième période, les Rangers ont assommé les Sénateurs grâce au but magnifique de Gaborik.
Un mot en terminant sur John Tortorella. On peut l’aimer ou le détester, mais l’entraîneur des Rangers a vraiment réussi à imposer son style cette saison et dans un contexte aussi bouillant que New York, c’est tout à son honneur. Ses principes très simples et ses exigences claires ont été endossés par tous les joueurs depuis le début et c’est ce qui est à la base même des succès de l’équipe. Son style bouillant dérange certains, c’est vrai, mais force est d’admettre qu’il peut aussi s’avérer très efficace. Son temps d’arrêt demandé après une série inexplicable de dégagements et le « monologue » qu’il a offert à ses hommes, jeudi, furent déterminant dans la relance des Rangers.
Une série rapide donc, que celle opposant les Sénateurs aux Rangers? Le match numéro 2 nous en dira plus. Chose certaine, Paul McLean et ses joueurs devront trouver rapidement la façon de briser un système qui n’a pas encore flanché depuis octobre dernier.
Campbell va un peu loin
Il y a deux volets à la sortie publique de Colin Campbell à la suite de l’erreur du juge de ligne Tony Sericolo mercredi dernier à Pittsburgh, erreur qui a ouvert la porte au premier but de Daniel Brière.
Pour une fois, la LNH ne s’est pas réfugiée derrière des portes closes et ne s’est pas couverte de ridicule en tentant de trouver une explication boîteuse pour tenter de camoufler l’erreur de son juge de ligne. Les officiels sont des êtres humains et les erreurs de jugement feront toujours partie de la réalité. Mais ils sont aussi relativement bien payés pour faire ce travail et à ce titre, ils doivent rendre des comptes, comme vous et moi.
Cela dit, les commentaires de Campbell ont pris une tournure exagérée. Ils représentaient autant, sinon plus, une appréciation personnelle qu’une position officielle de la Ligue. Admettre l’erreur, sur une base humaine, c’est une chose. Remettre publiquement en question la compétence du juge de ligne, ne serait-ce que sur cette séquence, c’est aller trop loin. À ce titre, la NFL sert encore une fois d’exemple en endossant publiquement le travail de ses officiels, tout en admettent aussi leurs erreurs lorsqu’elles surviennent.
Les juges de ligne de la LNH sont formidables, rien de moins. J’ai décrit près de 2000 matchs jusqu’ici et sans cesse, je suis renversé par leur capacité d’observation et de juste décision. Campbell aurait dû mettre l’emphase là-dessus, au préalable, dans le cas de Sericolo, tout en admettant qu’il y a eu une très, très rare erreur de jugement de sa part, une erreur malheureuse, certes, mais une rare erreur humaine.
Et tiens, puisque nous y sommes, à quand une sortie tonitruante de Campbell à propos des arbitres, ceux qui laissent trop souvent passer des coups vicieux, des tentatives de blessures, des gestes anti-sportifs? Facile de « planter » un juge de ligne, mais plus difficile de pointer publiquement ceux qui ferment les yeux avec la bénédiction de la Ligue…