Décevant et difficile à expliquer, mais quel constat d'échec que d’analyser et de décortiquer le rendement des équipes canadiennes cette saison dans le circuit Bettman.

Toutes exclues des présentes séries, seulement une des sept formations affichent actuellement un dossier légèrement supérieur à ,500.

Une situation qui a de quoi interpeller les hautes instances du circuit sur le manque de revenus potentiels à l’aube des prochaines séries éliminatoires. Les marchés canadiens ont toujours bien servi les coffres de la LNH, et maintenant, plusieurs amateurs risquent fortement de passer à un autre appel.

Encore plus important, aucune de ces équipes n’a su compiler une fiche supérieure à ,500 depuis janvier dernier, de quoi expliquer cette descente aux enfers pour plusieurs d’entre elles.

Voir chacune de ces sept franchises occuper le dernier tiers du circuit a de quoi faire réfléchir sur les raisons d’une telle débandade lors des derniers mois. Blessures, manque de constance, manque de profondeur, surévaluation des effectifs en place... voilà tous des facteurs qui méritent une attention particulière et une sérieuse réflexion.

Triste mais compréhensible, dans un processus de mode d’évaluation pour les plus jeunes. Depuis la date limite des transactions, plusieurs de ces équipes tentent, tant bien que mal, de vendre aux partisans le futur de leur organisation respective.

Or, il s’agit d’un contexte totalement différent, là où la pression et les obligations de résultats sont totalement biaisés en raison du contexte qui diffère d’un calendrier de 82 parties. Tout cela saupoudré de nivellement vers le bas, question d’améliorer le rang de sélection à la séance de repêchage de juin 2016, comme l’ont fait les Sabres de Buffalo et les Coyotes de l’Arizona la saison dernière, situation avouée par Don Maloney, entre autres, au cours des dernières semaines.

Chose certaine, on peut presque confirmer à ce jour que le talentueux jeune joueur Austin Matthews évoluera en sol canadien la saison prochaine, tout comme l’a fait Connor McDavid cette saison avec les Oilers d’Edmonton. Comme quoi il n’y a pas juste du négatif à terminer dans les bas-fonds du classement.

Auston MatthewsC’est un peu de cette façon que les Blackhawks de Chicago et les Kings de Los Angeles, notamment, ont réussi à se rebâtir et devenir plus compétitifs dans les dernières années.

Ce qui semble inquiéter davantage, c’est de savoir combien de ces formations sur papier seront supérieures la saison prochaine. Difficile à prédire. Combien de ces formations réussiront à attirer certains joueurs autonomes pour les greffer au sein de leur équipe, en évitant de tomber dans la surenchère des joueurs autonomes sans compensation?

Combien de ces formations à ce jour, à l’exception du Canadien, ont le privilège d’avoir un véritable gardien numéro 1 au sein même de leur organisation pour les années futures?

Cette saison, on a eu droit à un vote de confiance envers Michel Therrien (Montréal) et envers Willie Desjardins (Vancouver). À l’exception de Mike Babcock (Toronto) et de Todd McLellan (Edmonton), lorsqu’on pense à l’année prochaine, combien de ces entraîneurs de formations canadiennes (Calgary, Vancouver, Winnipeg, Ottawa et Montréal) seront de retour en 2016-2017?

S’ils le sont, seront-ils déjà branchés sur le respirateur artificiel au début des hostilités à l’automne prochain? Ce sont toutes des questions qui seront soulevées de plus en plus au cours des prochains mois.

Dossier Hoffman : Un bras de fer à l’horizon!

Limité à seulement trois petits buts à ses 18 dernières parties, ciblé sur la place publique par son directeur général Bryan Murray, cloué au banc en troisième période par son entraîneur Dave Cameron samedi soir dernier face aux Maple Leafs de Toronto, et 11e attaquant en termes de temps d’utilisation, disons que Mike Hoffman ne semble pas être dans les bonnes grâces de l’équipe en ce moment.

Mike HoffmanTous les indicateurs pointent vers une partie de bras de fer à venir entre le clan Hoffman et la direction des Sénateurs lors de la prochaine ronde de négociations entre l'un des meilleurs buteurs de la formation ottavienne au cours des deux dernières saisons et le deuxième étage de l’organisation. Il faut rappeler que Hoffman sera joueur autonome avec restriction à la fin de la prochaine campagne.

C'est une tendance qui nous rappelle étrangement celle de la saison précédente entre les deux parties. Irrégulier en deuxième moitié de saison, comme l’an passé, manque de constance sur un calendrier de 82 parties et instable dans la maturité de son jeu : voilà tous des éléments que l’on semble reprocher au principal concerné.

On sait que Hoffman possède tous les atouts dans son coffre à outils quant aux habilités offensives (vitesse, mains, qualités de marqueur) pour faire partie du noyau de la formation de la capitale nationale pour plusieurs saisons. Il doit cependant se prendre en main.

C'est une situation qui devient de plus en plus malsaine et où les différends sont de plus en plus palpables dans le non-verbal de chaque clan. Cette relation brouillonne semble toujours donner des réticences aux hauts dirigeants des Sénateurs quant au type d’entente qu’on pourrait donner à ce vétéran de quatre saisons.

Si on se fie aux comparables, le Canadien de 26 ans pourrait gagner entre 5 et 5,5 millions de dollars dans un nouveau pacte de plusieurs saisons. Une situation qui a de quoi faire réfléchir Murray, qui vient tout juste de se défaire des contrats toxiques de Colin Greening et Jared Cowen.

En contrepartie, dans un circuit où les marqueurs potentiels de 30 buts et plus par saison ne se trouvent pas nécessairement au dépanneur du coin, il sera très difficile pour Murray de prendre le risque de se retrouver pour une deuxième fois en arbitrage en moins d’un an avec ce marqueur naturel.

Prendre ce genre de risque pourrait créer de sérieux dommages collatéraux sur une possibilité d’association à long terme dans les années futures.

Repousser l’âge d’admissibilité à 19 ans?

Selon l’article de la semaine dernière de Joe McDonald du réseau ESPN, la LNH explorait la possibilité de repousser l’âge d’admissibilité au repêchage à 19 ans. Ce n'est pas une mauvaise idée en soi, car cela pourrait diminuer le risque de se tromper dans l’évaluation des jeunes espoirs.

Toutefois, il serait très surprenant qu’un pas en arrière soit effectué par les hautes sphères de la ligue et de l’Association des joueurs, surtout que ce circuit appartient de plus en plus aux jeunes joueurs servis par de la vitesse et les habilités, eux qui ne cessent d’impressionner. Tout cela sans considérer l’audace qui les entoure à vouloir devancer les échéanciers.

Un changement qui à l’origine aurait pu être salutaire au niveau du hockey junior, mais qui risque fortement d’être laissé « lettre morte » lors des prochaines rencontres des gouverneurs de la Ligue nationale et Donald Fehr, directeur exécutif de l’Association des joueurs.

Boudreau fait mentir ses détracteurs

Comme quoi les congédiements ne représentent pas toujours la meilleure des solutions. La patience de Bob Murray, le DG des Ducks d’Anaheim, semble lui avoir donné raison envers son entraîneur-chef Bruce Boudreau.

Bruce BoudreauForts d’une fiche de 18-1-2 à leurs 21 dernières sorties, les Ducks sont engagés au plus fort de la lutte pour le premier rang dans la conférence de l’Ouest après un début de saison des plus pitoyables.

Une patience qui aura permis à ce vétéran entraîneur d’atteindre le plateau de 400 victoires en seulement 663 parties derrière le banc d’une formation du circuit Bettman. Une nouvelle marque qui n’est pas près d’être battue et qui mérite d’être soulignée.

Or, il s’agit aussi d’un exploit qui nous fait réaliser que Boudreau sera jugé beaucoup plus sur la tenue de sa formation lors des présentes séries éliminatoires que sur la saison régulière.

À l’exception de la saison dernière, Boudreau a connu très peu de succès lors des séries d’après-saison, malgré le fait qu’il a eu de très bonnes formations sous la main.

À suivre...