« Dont le comportement, le caractère est mystérieux… Étrange, inexplicable ». C’est ainsi que mon dictionnaire Robert électronique définit l’adjectif « énigmatique ». Vous ne trouvez pas qu’il colle plutôt bien à la saison du Canadien jusqu’ici ?

Car au-delà des blessures, il y a bien d’autres phénomènes difficiles à comprendre chez cette équipe qui approche du tiers de la saison avec une fiche d’à peine ,500. Comment, par exemple, expliquer une performance aussi décevante que celle de mercredi contre les pauvres Ducks d’Anaheim et un effort aussi louable que celui de jeudi contre les puissants Sharks de San José ?

Comment, par ailleurs, justifier une aussi brillante fiche en infériorité numérique et une telle médiocrité en supériorité ? Comment des vétérans aguerris et habituellement fiables comme Brian Gionta et Tomas Plekanec peuvent-ils en arracher autant certains soirs ? Comment Michael Cammalleri peut-il fendre l’air aussi souvent, lui qui est une franc-tireur reconnu ? Comment Carey Price peut-il laisser passer autant de rondelles en tirs de barrage ?

Bien honnêtement, les réponses ne sont pas faciles à trouver. Et les premiers à se gratter la tête sont certainement les entraîneurs du Canadien qui sont incapables de compter sur un minimum de constance depuis le début de la saison. S’il y avait eu la moindre amélioration de ce côté, l’équipe serait du « groupe des huit » en ce début de décembre et ce, malgré les absences répétées de plusieurs joueurs.

Fragilité

« Qui se brise, se casse facilement… Qui est facile à ébranler, qui manque de résistance morale ».

Mon même dictionnaire électronique définit ainsi l’adjectif « fragile ». Et je trouve qu’il va aussi plutôt bien au Canadien depuis le début de la présente saison. Peut-être même peut-il justifier en grande partie le premier dont nous parlions précédemment.

Des exemples ? Ils sont nombreux, autant sur le plan collectif que sur le plan individuel. Prenons par exemple cette fiche plus qu’ordinaire de 6–5-3 lorsque l’équipe marque le premier but dans le match. C’est bien loin de la norme observée dans la LNH de nos jours, mes amis. Et les quatre dernières défaites, en remontant jusqu’à Philadelphie vendredi dernier, sont survenues exactement de cette façon. Ce n’est pas rien !

Chez les joueurs, on peut penser à Carey Price qui, comme à San José jeudi, a offert une performance brillante mais qui a flanché par la suite, avec d’abord un très mauvais retour sur le but égalisateur tard en troisième et ensuite à plusieurs reprises, en tirs de barrage. Il n’est pas le seul à blâmer pour la défaite, certes, mais le Canadien avait les Sharks dans les câbles et aurait dû se sauver avec deux points très importants au classement.

Sport d’instinct, de réflexe, d’instantanéité, le hockey exige une confiance absolue pour qu’on puisse y connaître du succès. La moindre fraction de seconde d’hésitation peut devenir fatale et souvent, cette hésitation vient de la fragilité au niveau de la confiance, individuelle ou collective. Or, à ce chapitre cette saison, il y a de sérieuses lacunes chez le Tricolore.

Dur coup pour la F1

Petit commentaire sur le monde de la F1 en terminant. L’annonce du retrait de Ferrari et de Red Bull de la FOTA (Formule One Teams Association) représente un très dur coup pour le Championnat du monde. L’unité complète entre les écuries avait apporté un équilibre des forces extrêmement sain au cours des dernières années et c’est au coeur même de cette unité qu’on avait vu éclore les nouveaux leaders de la discipline, comme Christian Horner et Martin Whithmarsh.

C’est par cette collégialité qu’on avait aussi réussi à instaurer un rapport de force essentiel aux deux grands pôles de décision que sont Bernie Ecclestone (FOM) et la Fédération internationale de l’automobile (FIA). La voix des écuries et par ricochet, celle des grands partenaires techniques et commerciaux qu’ils représentent, se faisait enfin entendre haut et fort. Sans Ferrari et RBR, ce sera sensiblement moins convaincant.

Plus important encore, la F1 risque de replonger à nouveau dans une folle escalade des coûts. Le retrait des deux grandes équipes tient en effet sur l’incapacité de s’entendre sur les limitations relatives aux dépenses permises. On a beau vouloir se faire rassurant chez Red Bull, malgré le retrait, mais il y a bel et bien matière à profonde inquiétude.

Reste maintenant à savoir s’il y aura un effet domino menant purement et simplement à l’éclatement complet du groupe.