PALM BEACH, Floride - Les gouverneurs ont esquivé la question olympique lors de la deuxième journée de leur réunion. La décision attendue quant à la présence ou l’absence des joueurs de la LNH aux Jeux de Pyeongchang en 2018 viendra donc plus tard.

Quand? Le commissaire Gary Bettman ne l’a pas précisé. Mais avec une échéance qui approche de plus en plus, il est permis de croire que le comité exécutif renouvelé cette semaine aura comme premier mandat de prendre une décision qui pourrait ensuite être entérinée lors de la prochaine réunion des gouverneurs, en janvier, à Los Angeles, dans le cadre du Match des étoiles.

S’il n’en tient qu’à Wayne Gretzky, les joueurs de la LNH seront du prochain tournoi olympique. De retour dans le giron de la LNH à titre d’associé et vice-président de la compagnie propriétaire des Oilers d’Edmonton, Gretzky donne un appui personnel à une participation des joueurs de la LNH aux Jeux.

« Le but premier de tout joueur de hockey est de gagner la coupe Stanley. Mais je demeure un grand adepte des Jeux et de la présence de nos joueurs à cette compétition. J’ai eu la chance de jouer à Nagano et aussi de diriger l’équipe canadienne à Salt Lake City. La présence des joueurs de la LNH était bonne pour notre sport, mais elle l’était aussi pour le reste des athlètes qui semblaient se regrouper autour de nos équipes. À mes yeux, la participation de la Ligue est très positive. C’était plus facile de reprendre les activités après les Jeux de Salt Lake et Vancouver pour de simples questions géographiques. Mais je demeure un fervent de JO. Il y a 30 équipes dans la Ligue et plus de 700 joueurs. Chacun d’eux a sa version et ses goûts personnels. On verra ce que la Ligue décidera », a indiqué Gretzky qui prenait part à sa première réunion des gouverneurs depuis son retour à Edmonton.

Propriétaire des Capitals de Washington et membre du comité exécutif de la LNH, Ted Leonsis a indiqué à mon collègue Craig Constance de ESPN.com qu’il donnerait le feu vert à son capitaine Alex Ovechkin s’il lui demandait la permission de quitter les Capitals pour aller défendre les couleurs de la Russie. « Alex a beaucoup donné à notre équipe au cours des années et je l’appuierais dans sa démarche », a indiqué Leonsis avant d’ajouter que cet appui n’était pour l’instant que théorique en raison de l’incertitude quant à la position finale de la Ligue et de l’Association des joueurs.

McDavid et Price

Visiblement heureux d’être de retour dans le monde du hockey, Wayne Gretzky s’est dit impressionné par la qualité des jeunes qui prennent la Ligue d’assaut depuis quelques années.

Gretzky est d’ailleurs particulièrement gâté depuis son retour avec les Oilers alors qu’il peut épier les faits et gestes de Connor McDavid. Impressionné par les prouesses du jeune phénomène, Gretzky assure que sans s’imposer, il sera toujours prêt à échanger avec le jeune homme pour l’aider à faire sa place dans la LNH. Un rôle que Gretzky remplit déjà auprès de son gendre et vedette de la PGA Dustin Johnson.

« Comme Justin, Connor était une vedette avant que j’arrive. S’il a besoin d’aide, je sauterai bien sûr sur l’occasion. Je me rappelle qu’à 19, 20 et 21 ans, j’avais des tas de questions à poser à Gordie Howe pour comprendre la Ligue. On a des choses à apprendre tous les jours et les gars qui sont passés par là avant toi sont des mines d’informations. »

Gretzky a esquissé un sourire lorsqu’on lui a demandé de commenter les réactions de McDavid à l’endroit des joueurs qui le frappent et le marquent sans ménagement.

« Il est mieux de s’y faire. Cela fait partie du hockey. Il démontre de l’émotion, de la passion et c’est très bien. Cela fait partie de la réalité d’une vedette dans le sport professionnel. Contrairement à ce que bien du monde croit, j’ai été frappé durement et souvent au cours de ma carrière. Au fil des années, je peux dire que les joueurs que je détestais le plus étaient en même temps les joueurs que je souhaitais avoir comme coéquipiers parce qu’ils se donnaient à fond sur la glace. Connor verra ce genre d’opposition tous les soirs. Je suis passé par là. Mario (Lemieux) l’a vécu lui aussi. Sidney (Crosby), Toews (Jonathan) et maintenant Connor le vivent aussi », a lancé Gretzky qui aime bien que les vedettes réagissent de temps en temps sur la patinoire pour se faire respecter.

La Merveille a d’ailleurs appuyé la réaction de Carey Price qui est sorti de ses gonds jeudi soir aux dépens de Kyle Palmieri des Devils du New Jersey. « Le hockey est un sport dur. Les émotions te poussent parfois vers des réactions inattendues. Mais parfois, tu dois protéger tes arrières. Protéger ton territoire. C’est comme cela que je le vois. »

Commotion cérébrale

À titre de dirigeant des Oilers d’Edmonton, Wayne Gretzky a été un brin indisposé par la décision de confiner Connor McDavid en salle de repos pour évaluer s’il avait, ou non, été victime d’une commotion cérébrale lorsque son menton a frappé la glace après une chute lors d’un récent match des Oilers. Il reconnaît toutefois la pertinence de ces décisions impopulaires prises par les observateurs dont le mandat et de minimiser les risques associés aux commotions cérébrales.

« Dans mon temps, on faisait passer une commotion en prenant deux aspirines et en passant une heure sur la glace le lendemain matin. On en sait beaucoup plus aujourd’hui et on en apprendra davantage au cours des prochaines années. La Ligue a pris des mesures sérieuses pour améliorer la sécurité des joueurs. Un protocole est en place et nous devons le respecter même si à l’occasion ça peut nous déplaire », a conclu l’ancien 99.

Les commotions et le travail des observateurs n’ont pas été débattus lors des réunions de jeudi et vendredi en Floride.

« Nous en reparlerons en janvier, mais pour le moment nous sommes vraiment satisfaits des améliorations apportées. Il est vrai que nous pouvons sortir un joueur de la patinoire alors qu’il n’a pas été victime d’une commotion, mais c’est le prix que nous devons accepter de payer pour améliorer la sécurité. Les joueurs ne voudront jamais d’eux-mêmes sortir de la patinoire. On doit prendre la décision pour eux. »

« Ce sont des hommes qui prennent ces décisions, pas des machines. Ils se servent de leur jugement. Le fait d’avoir regroupé les décisions dans nos bureaux à New York nous permet d’assurer une constance dans nos décisions. Nous cherchons à maximiser l’efficacité de notre protocole. Nous sommes convaincus d’être sur la bonne voie», a ajouté le commissaire Gary Bettman.