L'AVANT-MATCH

 

Comme il fallait s’y attendre, nous assistons à une véritable guerre d’usure et de tranchées entre les Blues de St Louis de Craig Berube et les Bruins de Boston de Bruce Cassidy.

 

Loin du hockey de saison régulière, nous avons droit à une série finale de la Coupe Stanley qui se joue davantage sur la carte du mental et des émotions que sur la carte des habilités, de la vitesse.

 

La série actuelle donne droit à du hockey viril, à la dure, et qui ne laisse aucune place à l’interprétation sur cette bataille du pouce de glace que se livrent ces deux formations dans la quête de l’objectif ultime.

 

Il y a cependant une grande différence entre le jeu physique et l’indiscipline; une ligne mince et dangereuse à ne pas franchir pour ces deux équipes qui désirent évidemment remporter les grands honneurs.

 

Confrontés à la peur de perdre après avoir cédé l’avantage de la glace lors de leur défaite dans le match numéro 2, les Bruins ont profité des succès de leurs unités spéciales pour signer une victoire convaincante de 7-2 dans le match numéro 3.

 

Menés par leurs vétérans de la première heure, les Bruins ont évité de tomber dans le piège de surjouer. Au contraire, la formation bostonnaise s’est tout simplement appliquée à ne rien changer dans ce moment critique et a joué du hockey de nécessité.

 

Encore plus important, la troupe de Bruce Cassidy s’est donné une avance rapide de 3-0 en première période, ce qui a forcé l’adversaire à modifier son approche dans un contexte de hockey de rattrapage.

 

Est-ce que les Blues ont échappé le ballon, eux qui n’ont pas su profiter de cette opportunité de prendre les commandes dans la série? Ont-ils, en quelque sorte, redonné vie à l’animal blessé? Une question qui demeure entière.

 

En contrepartie, le fait de penser que la formation du Missouri pourrait avoir tendance à baisser la garde ou démontrer des signes de faiblesse serait de mal connaître les troupiers de Craig Berube.

 

Après avoir alloué cinq buts à l’adversaire sur seulement 19 tirs et cédé sa place à Jake Allen, Jordan Binnington a toujours été en mesure, depuis le début des présentes séries du moins, de faire preuve de grande force de caractère face à l’adversité, de rebondir et revenir avec une solide performance par la suite. Une qualité que possèdent les bons gardiens de but numéro un dans la LNH.

 

Combiné à cette force de caractère et ce grand désir de vaincre qui animent au plus haut les Blues, il ne serait pas surprenant de voir ces derniers sortir affamés lundi soir lors du match numéro 4. Je m’attends à ce qu’ils affichent davantage d’autorité à l’aube d’un match crucial entre ces deux formations.

 

Bref, une série qui pourrait bien se rendre à la limite si les Blues réussissent à créer l’égalité lundi soir, ou une série qui pourrait être de très courte durée advenant une défaite de ceux-ci.

 

Les unités spéciales : le pain et le beurre des Bruins

 

À quelques heures de disputer leur 103e partie de la saison (exception faite du calendrier préparatoire), les Bruins affichent un taux de réussite de 35,9% en avantage numérique, et de 86,9% en infériorité numérique en 20 matchs disputés depuis le début des séries.

 

ContentId(3.1323821):Coupe Stanley : l'indiscipline fait encore mal aux Blues
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Il ne faut pas nécessairement chercher midi à 14 h pour expliquer l’excellent parcours que connaissent actuellement les Bruins avec une fiche de 14-6 depuis le début d’avril dernier.

 

Les unités spéciales sont définitivement le pain et le beurre de cette formation, qui profite également d’un gardien de but d’expérience au sommet de son art en Tuukka Rask, la pièce maitresse du désavantage numérique des Bruins.

 

Devant la présence de tels résultats, cela a réussi à sortir d’impasse à plusieurs occasions la formation de Bruce Cassidy dans l’adversité du moment.

 

Confiants dans ces deux phases jeu, sans en abuser pour autant, les Bruins n’ont pas à craindre de prendre certaines pénalités au besoin pour tout simplement ne pas céder à cette guerre psychologique que représentent les séries éliminatoires.

 

Torey Krug : élément clé dans le parcours des Bruins

 

Défenseur offensif de type quart-arrière, spécialiste de l’avantage numérique, combinaison des deux? Peu importe, Torey Krug se présente sur ses plus beaux jours actuellement, lui qui a récolté 16 points, avec un différentiel de plus-6 depuis le début des présentes séries.

 

L’Américain de 28 ans représente actuellement la pierre angulaire de cette relance de l’attaque chez les Bruins. Considéré comme un défenseur de la nouvelle génération, sans avoir toute l’attention qu’attirent les Bergeron, Marchand, et Pastrnak, Krug, par la qualité et la maturité de son jeu, impressionne au plus haut point.

 

Troisième défenseur le plus utilisé lors du dernier match, avec un temps de jeu de plus de 22 minutes et une récolte de quatre points, Krug est un des hommes de confiance de Bruce Cassidy. Sa performance tend à expliquer les succès de la formation bostonnaise en avantage numérique depuis le début de la danse du printemps.

 

Est-ce que cela pourrait faire de lui un sérieux prétendant au titre de joueur le plus utile des séries? Il s’agit peut-être d'un pas à ne pas franchir, mais de ne pas reconnaître sa contribution aux réalisations actuelles serait aussi de manquer de respect envers son rendement actuel.

 

Krug deviendra joueur autonome sans restriction après la saison 2019-2020. Voilà une situation qui aura de quoi intéresser plusieurs autres formations du circuit à la recherche du chainon manquant dans leur charte de profondeur.