Alors que tous les pays s’activent à livrer une bataille jamais vécue auparavant face au virus de la COVID-19, le monde du sport se retrouve sur pause à la grandeur de la planète. Chaque semaine, de nouveaux événements sont reportés ou tout simplement annulés.

 

Arrêtée depuis trois semaines et demie, la LNH, comme les autres circuits, ébauche des scénarios de retour au jeu en se basant sur des évaluations très hypothétiques. En conférence téléphonique avec les commissaires des principaux sports professionnels américains, Donald Trump n’a pas caché vendredi dernier qu’il souhaite le retour des activités le plus tôt possible. Venant du président des États-Unis, ce n’est guère surprenant. « Panem et circenses », du pain et des jeux et le peuple sera content, disait-on déjà à l’époque de l’Empire romain.

 

Dans les conversations à gauche et à droite, on avance juillet comme moment de plus en plus privilégié pour un retour au jeu dans la LNH. À cette date, on envisagera peut-être de reprendre l’action en allant directement en séries éliminatoires? « J’espère que non, s’insurge calmement Jonathan Huberdeau des Panthers de la Floride. Il faut que la ligue donne la chance à tout le monde de faire les séries ». On comprend sa réaction.

 

Le 12 mars dernier, quand le circuit Bettman a cessé ses activités, son équipe se retrouvait à seulement trois points d’une place en séries avec encore 13 matchs à disputer. « On venait de gagner deux matchs de suite et on semblait avoir un petit momentum après une séquence un peu difficile. C’est plate et j’ai hâte de voir ça va être quoi la formule si on recommence à jouer. On n’est pas dans la position des Red Wings qui sont sortis de la course aux séries. On est très proche. On a encore une chance et il nous reste une partie contre Toronto.

 

« J’ai espoir qu’on va revenir au jeu, mais personne ne sait pas ce qui se passer. Il y a encore de nouveaux cas chaque jour. On veut jouer. Tout le monde veut que ça recommence. Il y a bien sûr l’aspect hockey et il faut également considérer les revenus que l’on perdrait à cause de ça. Sauf qu'il faut d’abord vaincre le coronavirus, c’est ça le plus important. »

 

En confinement à Terrebonne

 

Dès qu’il a pu quitter la Floride, Jonathan et sa fiancée Kara sont rentrés au Québec. « Je trouvais que c’était plus risqué si on restait là-bas, explique l’attaquant vedette des Panthers. C’est plus tranquille, mais y’a moins de dangers dans notre condo à Terrebonne. Il y avait le spring break au même moment et les plages étaient bondées de jeunes. Le virus est moins dangereux pour eux et ils ne semblaient pas s’en faire. Mais je ne trouve pas ça correct pour les autres. C’est platte rester chez vous, mais il faut le faire pour les personnes âgées et les gens plus faibles. »  

 

Pour garder la forme, celui qui trône au premier rang des marqueurs de son club a la chance de compter sur l’appui de sa conjointe Kara. « Elle me pousse! Elle aime s’entraîner et on fait ça ensemble. C’est une activité de couple et c’est l’fun. On a commandé un peu d’équipement, on fait des exercices de base dans le condo et on sort courir et s’entraîner aussi à l’extérieur. »

 

Comme plusieurs autres jeunes de son âge, Huberdeau passe aussi du bon temps devant sa console de jeux vidéo. La semaine dernière, il a participé à deux tournois en ligne qui regroupaient une trentaine d'équipes. Il avoue qu'il est loin d'être un expert, mais c'est un bon moyen de se divertir avec ses amis du Québec. « Je constate qu’il y a des gars qui passent pas mal de temps là-dessus! En ce moment, je joue beaucoup, mais en temps normal, c’est quelques heures par semaine, explique le hockeyeur de 26 ans. Lors de la première compétition, j’ai gagné ma première partie pour ensuite être éliminé dès la deuxième. Le second tournoi, c’était des matchs trois contre trois où chacun contrôle son propre joueur. On s’est fait sortir en partant. Les gars sont forts! »

 

Si l’attaquant québécois passe le temps grâce à  sa console, ça lui permet aussi de garder contact avec certains de ses coéquipiers des Panthers, tout en s’amusant. « Tout l’monde s’est commandé une Xbox! On se fait des groupes et on joue ensemble. Aaron Ekblad et Michael Matheson viennent de commencer alors je suis un peu meilleur qu’eux. Mais Mike Hoffman est vraiment fort. Frank Vatrano et Riley Stillman sont aussi très bons. »

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