À ne pas en douter, Erik Karlsson est actuellement le meilleur défenseur de la Ligue nationale de hockey dans l’aspect offensif du jeu. Après avoir connu une récolte de quatre points dans la victoire des Sénateurs, samedi soir face aux Maple leafs de Toronto, le défenseur d’origine suédoise affiche un rendement offensif de 59 points (11 buts, 48 passes) ce qui lui confère le deuxième rang des pointeurs du circuit Bettman.

Avec une moyenne de 1,1, point par partie depuis le tout début de la saison, celui-ci est en voie de surpasser sa propre marque personnelle établie en 2011-2012 alors qu’il avait eu une récolte de 78 points, dont 19 buts.

Malgré certaine carences défensives dans son propre territoire, certaines difficultés à remporter ses batailles à un contre un en espace restreint et ses limites en situation de marquage devant le filet, il est dominant dans la phase offensive.

Sa capacité à relancer l’attaque, en raison de son sens du jeu, sa prise d’informations et son niveau d’habiletés, que ce soit par son transport de la rondelle ou la puissance de son tir, font de lui un défenseur d’exception lorsqu’on parle d'un patineur de type « quart-arrière ».

De par sa nature, Karlsson est ce type d’individu. Il a une très grande confiance en ses moyens et cela se reflète directement dans son jeu au niveau de la surface glacée, même si parfois cela le place en situation de vulnérabilité.

Occupant le deuxième rang des marqueurs chez les défenseurs des Sénateurs depuis le retour à l’ère moderne avec ses 95 buts, le capitaine des Sens n’est qu’à six buts d’égaler la marque de l’ancien numéro 6 de la formation ottavienne, Wade Redden. Une marque qui risque probablement d’être surpassée d’ici la fin de la présente saison.

Récipiendaire du trophée Norris, remis au meilleur défenseur de la Ligue nationale, en 2012 et 2015, Karlsson, de par sa domination, pourrait répéter l’exploit pour une troisième fois en l’espace de cinq ans. Une situation qui ne serait pas banale, mais quand même encore loin de son compatriote Nicklas Lidstrom, récipiendaire du Norris à sept occasions.

Sans trop entrer dans le jeu des comparaisons, surtout au niveau de la production offensive, Karlsson, avec sa fluidité à patiner, fait étrangement penser à l’ancien défenseur étoile Paul Coffey lors de ses belles années avec les puissants Oilers d’Edmonton au début des années 80.

Grand producteur de points, Coffey avait même connu en 1985-1986 une récolte de 138 points (48 buts, 90 passes), lui qui a également été élu au Temple de la renommée en 2004.

À la LNH de se « moderniser »

En contrepartie et au risque de se répéter, à quand le moment où les décideurs de la Ligue nationale prendront l’initiative de reconnaître à sa juste valeur les défenseurs à caractère défensif? Eux qui, par leur performance, excellent dans les trois zones, en plus de consommer plusieurs minutes au niveau de la surface glacée et qui ont des responsabilités accrues.

Drew DoughtyQu’en est-il de cette reconnaissance qui tarde à venir aux défenseurs qui soir après soir ont la responsabilité de s’occuper des meilleurs éléments adverses en les contenant et plus souvent qu’autrement en se plaçant dans les lignes de tirs?

Drew Doughty, Brent Seabrook et certains autres, font partie de ses grands oubliés vis-à-vis leur rôle au sein de leur formation respective. Défenseurs d'élite, mais moins flamboyants de par leur utilisation, ces derniers sont aussi, sinon plus importants que les meilleurs défenseurs à caractère offensif du circuit Bettman.

Ils occupent des rôles de premier plan et exécutent des jeux qui malheureusement ne font pas toujours partie des images de fin de soirée.

Si cela est bon pour les attaquants avec le trophée Selke, pourquoi cet entêtement de la part des hauts dirigeants du circuit à ne pas établir un pareil honneur reconnaissant le mérite de ce type de défenseurs plus effacés, mais tout de même très efficaces?

Wideman : là où il y a exagération!

Disons que la décision imposée dans le dossier Dennis Wideman envers le juge de ligne Don Henderson, lors d’un match du calendrier régulier, avec une sanction de 20 matchs, a fait beaucoup jaser. Il s’agit d’ailleurs d’une décision qui a été portée en appel et qui devrait être entendue ce mercredi.

Dennis WidemanEn vertu des règlements de la convention collective, c’est l’amende jumelée à cette suspension qui interpelle. Pourquoi? Tout simplement parce que Wideman gagne 5 250 000 $ cette saison et qu’il a été mis à l’amende pour la modique somme de 564 516 $ pour un geste qualifié « d’injustifiable ».

Malgré le fait qu’il risque fortement d’y avoir réduction de la sentence après la révision de la sanction, cette règle monétaire en est une de deux poids et deux mesures.

Le même geste posé par un joueur gagnant 1 000 000 $ aurait valu à ce dernier une amende approximative de 200 000 $. Pour un joueur gagnant 10 000 000$, il aurait dû débourser la rondelette somme de 2 000 000 $. Pourtant, en bout de ligne, il s’agit du même geste…

Difficile de comprendre le positionnement de l’association des joueurs dans ce type de dossier, qui à la base tend vers l’inégalité de ses propres membres et cela même si le montant retenu sera remis aux fonds d’urgence des joueurs de la LNH.

Boudreau et les Ducks de retour sur les rails

Bruce BoudreauComme quoi parfois la patience est de mise… Après avoir connu un début de saison des plus misérables et avec toutes les rumeurs entourant le possible congédiement de Bruce Boudreau à titre d’entraîneur-chef des Ducks d’Anaheim, voilà que cette équipe a repris du poil de la bête.

Sans rien ne prendre pour acquis, le temps semble de plus en plus donner raison au directeur-général Bob Murray de ne pas avoir cédé à la panique. Forte d’une séquence victorieuse au cours des dernières semaines, l’équipe californienne se rapproche de plus en plus de l’étiquette d’équipe de premier plan qu’on lui avait donnée en début de saison.

Contrairement à certains de ses homologues, Murray a su porter assistance à son entraîneur dans un contexte fragilisé. Les acquisitions de David Perron en retour de Carl Hagelin, et de Ryan Garbutt des Hawks de Chicago en retour de Jiri Sekac, semblent déjà avoir apporté certaines dividendes.

Des gestes tout à fait normaux dans les circonstances, qui pourraient même permettre à cette concession de compétitionner d’ici la fin pour l’objectif ultime.