Price, McDavid et le Trophée des Présidents
LNH mercredi, 1 avr. 2015. 08:55 samedi, 14 déc. 2024. 20:37
Plus que deux semaines avant la fin du calendrier régulier, et la saison qui s'achève aura été celle des gardiens de but. Il ne fait plus doute que Carey Price fait cavalier seul dans la course pour le titre de joueur par excellence dans la Ligue nationale de hockey.
Au moment d'écrire ces lignes, il domine tous les gardiens de but de la LNH dans tous les départements : moyenne, pourcentage d'efficacité, victoires et blanchissages (à égalité avec Marc-André Fleury). Et il est en train de réécrire le livre des records dans l'histoire du Canadien. Mais il n'est pas le seul à s'être illustré en 2014-2015.
Il y a Pekka Rinne à Nashville, Devan Dubnyk au Minnesota, Cory Schneider au New Jersey, Braden Holtby avec les Capitals et Fleury à Pittsburgh.
Le bonheur des gardiens a fait le malheur des attaquants. Malgré la prolongation et tous les efforts déployés pour éliminer l'accrochage et l'obstruction, on compte de moins en moins de buts dans la LNH. Cette année par exemple, non seulement il n'y aura pas de marqueurs de 100 points, mais celui qui va terminer au premier rang n'atteindra peut-être même pas le plateau des 90 points. Le dernier joueur à avoir remporter le championnat des marqueurs avec moins de 90 points dans une saison complète est Stan Mikita en 1967-'68. Il en avait amassé 87 en 76 parties. Et Alex Ovechkin sera probablement le seul compteur 50 buts. On est loin des 92 buts de Gretzky et de ses saisons de 200 points et mieux.
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Comment expliquer un tel phénomène? J'ai la conviction que la position de gardien de but dans la LNH est celle qui a le plus évolué dans le sport professionnel depuis 25 ou 30 ans. De nos jours, les gardiens de but sont de vrais athlètes. Plus gros, plus forts, mieux entraînés. Et le seul joueur dans une équipe qui compte sur un entraîneur personnel. Il suffit de regarder des matchs « classiques » pour s'en convaincre. Les gardiens n'ont rien à voir avec ceux d'aujourd'hui. C'était un peu n'importe quoi, souvent « cul par-dessus tête ». Tout le contraire des gardiens d'aujourd'hui, comme Carey Price, qui maîtrisent parfaitement leur technique. Avec tout le respect que j'ai pour Gump Worsley, il avait plutôt l'air du petit gros de sa bande qui ne savait pas patiner et qu'on a envoyé garder les buts.
Et on pourrait ajouter tous les systèmes défensifs concoctés par les entraîneurs.
Ceci étant dit, au moment où il se prépare à égaler et battre le record pour le plus grand nombre de victoires dans l'histoire du Canadien, plusieurs se demandent si Carey Price a sa place avec Jacques Plante et Ken Dryden. Parce qu'à ce jour, 8 des ses 41 victoires ont été remportées en prolongation ou tirs de barrage. Un luxe que n'avaient pas Jacques Plante et Ken Dryden à leur époque. Alors, devrait-on plaçer un astérisque à côté des chiffres de Price?
La folie McDavid
La course pour le dernier rang dans la LNH et le premier choix au prochain repêchage devient de plus en plus loufoque. La semaine dernière, un duel entre les Sabres et les Coyotes de l'Arizona a attiré plus de 19 000 spectateurs à Buffalo. Le hic, c'est qu'ils étaient là pour voir les Sabres perdre. Quand les Coyotes ont marqué le but vainqueur en prolongation, la foule s'est levée d'un bloc pour applaudir les Coyotes. Et ce n'était pas la première fois que les amateurs de hockey de Buffalo manifestaient leur préférence.
Plus tôt cette saison, le gardien de but Jonas Enroth a connu une période plutôt heureuse devant le filet des Sabres. Il n'en fallait pas plus pour que les fans des Sabres réclament une transaction sur les lignes ouvertes, craignant que ses performances les privent du premier choix. Mais rien n'assure que Buffalo aura la première sélection même en terminant au 30e rang.
Il n'y a pas qu'à Buffalo où on « capote » sur McDavid. Récemment, un chroniqueur de Pittsburgh suggérait que dans l'éventualité où les Penguins subissent une autre élimination rapide en séries, on devrait sérieusement envisager d'échanger Sidney Crosby pour le premier choix au prochain repêchage.
Depuis qu'ils ont gagné la coupe Stanley en 2009, les Penguins ont été éliminés deux fois en première ronde, deux fois en deuxième ronde et une fois en finale de l'Est. Comme on dit, avant que la fenêtre ne se referme...
Les Coyotes risquent d'être au cœur d'une affaire semblable la saison prochaine. D'abord parce qu'ils auront beaucoup de difficultés à gagner des matchs avec une équipe très jeune (Duclair, Domi, etc.), mais surtout parce que celui qu'on identifie déjà comme le premier choix en 2016, Austin Matthews, est né, a grandi et appris son hockey en Arizona. Pour cette franchise, ce serait un coup extraordinaire.
Trophée des Présidents
Tant qu'à y être dans les suggestions, plusieurs se demandent comment redonner du lustre au trophée du Président déçerné à l'équipe qui termine au premier rang du classement général.
Parce que si vous posez la question, personne n'y accorde beaucoup d'importance. De plus en plus d'observateurs suggèrent d'accorder à l'équipe qui a amassé le plus de points en saison régulière le privilège de jouer tous les matchs de la première ronde sur sa patinoire! Parce qu'en plus de récompenser l'effort déployé pendant 82 matchs, on réduirait probablement les surprises en séries.