Mon collègue Benoit Brunet possède une qualité indéniable que la plupart d‘entre nous n‘avons pas et que nous n‘aurons jamais: il a joué dans la Ligue nationale pendant plusieurs saisons!

Tout emballé que j‘étais après la première période du match d‘hier soir, il m‘a lancé aussitôt ce qui allait devenir le plus gros problème du Canadien: “je ne suis pas sûr qu‘il va rester de l‘énergie pour la suite du match!”

Il avait totalement raison. En troisième période, les Bruins ont affronté une équipe qui avait perdu toutes ses réserves d‘énergie. Survoltés par des partisans exceptionnels en début de rencontre, les joueurs du Canadien n‘avaient plus ce surplus essentiel pour vaincre une équipe nettement supérieure sur le plan du talent.

On dit souvent qu‘au hockey, le talent ne suffit pas. Il faut travailler avec ardeur et intensité pour atteindre le maximum. Mais l‘inverse est aussi vrai: l‘intensité seule ne suffit pas! On en a eu une bonne preuve encore hier soir. Sans Markov, Lang, Tanguay et Bouillon, même la meilleure volonté du monde ne peut faire toute la différence. Il aurait fallu que le Tricolore marque au moins trois buts avec son énergie de la première période pour réussir le miracle. Or, les Bruins ont frappé un coup violent lorsque Phil Kessel a créé l‘égalité tard en première.

Autre facteur qui aurait pu sauver le Canadien: le gardien de but. Hier encore, Carey Price n‘a pas été mauvais, loin de là. Mais il n‘a pas été exceptionnel comme il aurait fallu qu‘il soit pour compenser la perte de joueurs si importants.

Là-dessus, on verra demain s‘il sera possible d‘éviter au moins l‘élimination à la maison. Comme disait si bien Bob Gainey, l‘équipe est à sa pire position, mais elle a devant elle le plus beau défi!