Les tuiles ne cessent de s’abattre sur les Blue Jackets de Columbus alors que leurs joueurs tombent comme des mouches, ce qui a anéanti une amorce positive de quatre victoires en six matchs.

Depuis, le vent a tourné dans l’entourage des Jackets qui traversent une séquence de six revers d’affilée durant laquelle ils ont été dominés 25 à 10 au chapitre des buts.

Jeudi, la troupe de Todd Richards a appris une rarissime nouvelle encourageante alors que James Wisniewski pourra renouer avec l’action. Malgré ce retour, les Jackets demeurent hypothéqués par un éventail de blessés aussi long qu’une liste d’épicerie. En plus de la suspension de trois matchs imposée à Jack Johnson, huit joueurs se retrouvent sur la touche.

Par-dessus le marché, les blessures affectent une multitude de piliers de l’organisation en commençant par le gardien Sergei Bobrovsky, récipiendaire du trophée Vézina pour la saison 2012-2013.

Ajoutez à cela les Ryan Murray, Brandon Dubinsky, Nathan Horton (dont la carrière pourrait être compromise), Artem Anisimov, Mark Letestu, Corey Tropp et Cody Goloubef. Malgré tout, le découragement ne s’est pas emparé du vestiaire des Blue Jackets selon le défenseur David Savard.

« C’est certain qu’on traverse un moment plus difficile avec notre série de défaites, mais tout le monde demeure assez positif dans les circonstances. On vient de connaître deux bons entraînements et je considère qu’on est prêt à retrouver le droit chemin », a jugé Savard qui a disputé 70 matchs dans cet uniforme la saison dernière.

Ils pourraient emprunter ce virage dans leur itinéraire dès vendredi soir alors qu’ils essaieront de se reprendre face aux Hurricanes qui les ont battus 4 à 2 mardi soir.

« Notre dernier match a vraiment été décevant, on a joué une partie ordinaire et on veut vraiment rebondir », a ajouté celui qui se voit confier un temps d’utilisation moyen de 22:33 par rencontre.

Sans s’acharner sur leur sort, Savard et les Jackets admettent que les blessures ont plombé leur efficacité.

« C’est sûr que ce n’est pas évident, on aurait certainement un meilleur rendement avec une formation complète, mais personne ne doit utiliser cette raison pour expliquer nos défaites. On a mal travaillé et il faut trouver des moyens de gagner des matchs parce que toutes les équipes traversent des périodes comme celle-ci », a déclaré l’athlète de 24 ans au RDS.ca.

Nick Foligno, l’un des meneurs de l’organisation, ne s’est pas gêné pour mentionner qu’il en a marre de l’excuse des blessures et Savard partage son avis.

« On a connu du succès en début de saison même si on était déjà privé de quelques joueurs. C’est la preuve que c’est plus ou moins une bonne excuse et il faut simplement travailler plus intelligemment », a confié Savard qui a déjà récolté deux buts et trois aides en 12 matchs en 2014-2015. David Savard

D’ailleurs, les entraîneurs ont utilisé une partie de ce message pour revigorer la troupe. Selon Richard et ses adjoints, quelques corrections permettraient de relancer le club.

« Ça concerne surtout notre éthique de travail et notre prise de décisions parce qu’on commet des erreurs que l’on peut éviter. On regardait les vidéos et ce n’était même pas l’adversaire qui provoquait nos erreurs », a dévoilé l’ancien du Drakkar de Baie-Comeau et des Wildcats de Moncton.

Tout de même, la frustration serait compréhensible après avoir perdu Bobrovsky, qui permettait aux Jackets de s’accrocher aux espoirs d’une victoire contre n’importe quel opposant. La confiance descend sans doute d’un cran ou deux avec des gardiens comme Curtis McElhinney ou Anton Forsberg.

« Il ne faut pas s’attarder sur cette série de défaites. La saison est longue et on pourra se reprendre, on a assez de talent et de caractère pour se redresser et revenir dans la course aux séries », a assuré Savard tandis que Bobrovsky se remet d’une blessure à un doigt.

En voie d’accomplir de grandes aspirations

Ce lourd bilan médical renferme un seul aspect positif alors que les espoirs de l’organisation profitent d’une meilleure scène pour étaler leurs atouts. Savard n’est pas le plus jeune du lot, mais il obtient des occasions intéressantes et il les saisit jusqu’à présent.

« Ça se déroule assez bien (au niveau personnel), je suis plus utilisé que la saison dernière et je me concentre à m’améliorer pour aider l’équipe à gagner des matchs. C’est certain que c’est un peu plus difficile dernièrement, mais c’est la même chose pour la majorité des joueurs », a mentionné celui qui a adoré assister à quelques parties de football des réputés Buckeyes d’Ohio State au cœur de foules dépassant les 100 000 spectateurs.

Avec un bagage de 117 parties dans la LNH, Savard a peaufiné son jeu à ce niveau et il aspire à devenir un défenseur de premier plan dans le circuit Bettman.

« J’aimerais devenir un défenseur qui affronte les premiers trios adverses et qui peut procurer de l’attaque à son équipe. Je ne pense pas que je suis strictement offensif comme certains défenseurs qui ont des atouts au-delà de la moyenne. Je me débrouille assez bien défensivement et je veux continuer de progresser pour affronter les meilleurs joueurs sans perdre ma contribution offensive », a souhaité le choix de quatrième ronde des Jackets en 2009.

David Savard et James van Riemsdyk« C’est un travail continuel et j’essaie d’apprendre de nos défenseurs les plus expérimentés comme (Fedor) Tyutin, (Jack) Johnson et Wiz (James Wisniewski). J’ai beaucoup joué avec Jack en début de saison et ensuite avec Tyutin. J’essaie de retenir certains de leurs trucs et je découvre des détails sur plusieurs sujets comme les sorties de zone », a-t-il détaillé.

Sans surprise, Savard s’est particulièrement lié d’amitié avec les autres « jeunes » de l’équipe comme Ryan Murray, Boone Jenner, Dalton Prout, McElhinney ainsi qu’un autre Québécois, Michael Chaput.

Après avoir goûté à la LNH pendant 17 parties la saison dernière, Chaput a participé à toutes les rencontres des siens tout en gagnant en confiance.

« Il a connu un très bon camp d’entraînement et ça se poursuit pour lui. Les entraîneurs lui confient même du temps en infériorité numérique. Il a beaucoup de potentiel et il est positif au travail donc je ne m’inquiète pas pour lui », a évalué Savard au sujet de l’ancien attaquant des MAINEiacs de Lewiston et des Cataractes de Shawinigan avec lesquels il a remporté la coupe Memorial.

Savard et la relève de l’organisation voient l’avenir du bon œil surtout que les partisans se rallient à la cause des Jackets.

« Le hockey a vraiment explosé à Columbus depuis l’an passé. Avant, on pouvait attirer seulement 10 000 ou 11 000 spectateurs pour un mardi soir alors que ça monte à 15 000 cette année et c’est souvent plein le week-end », s’est réjoui, en conclusion, Savard dont la copine québécoise demeure avec lui depuis peu à Columbus.