Zachary Émond : le cinquième gardien, mais non le moindre
Repêchage mercredi, 27 juin 2018. 00:11 dimanche, 15 déc. 2024. 07:28DALLAS – Puisque c’était une belle cuvée pour les gardiens québécois, on avait prévu vous présenter des profils des quatre espoirs les mieux classés, Olivier Rodrigue, Kevin Mandolese, Alexis Gravel et Zachary Bouthillier. C’est mission accomplie, mais il ne fallait pas oublier l’autre gardien québécois qui a été repêché.
Eh oui, il y en a un cinquième qui s’est invité au repêchage de 2018 et qui n’est pas reparti à la maison sans son chandail de la LNH. Il s’agit de Zachary Émond, le longiligne gardien des Huskies de Rouyn-Noranda qui mesure six pieds trois pouces et demi et qui pèse 165 livres.
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Les Sharks de San Jose ont conclu que son potentiel était aussi grand que sa taille et ils l’ont sélectionné en sixième ronde (au 176e rang). Pas moins de huit autres cerbères ont dû patienter plus longtemps que lui avant d’être réclamés.
« C’est merveilleux, je suis vraiment fier d’avoir été choisi et d’être un membre des Sharks. Je ne faisais qu’attendre, je savais que certaines équipes étaient intéressées par mes services », a confié Émond qui affichait un immense et sympathique sourire.
Encore quelque peu méconnu, Émond n’a pas attiré autant d’attention que ses confrères du Québec lors de la saison 2017-2018. Il a tout de même cru bon se déplacer à Dallas puisque les échos étaient prometteurs. En plus d’être entouré de sa famille, il était accompagné de son entraîneur des gardiens, Dany Sabourin, et Émond s’est empressé de lui lancer des fleurs.
« Selon moi, c’est le meilleur de la LHJMQ, il a joué dans la LNH et il a beaucoup d’expérience. J’ai aussi la chance d’être dans une très bonne organisation pour développer des jeunes. Mon partenaire Samuel Harvey m’a également aidé avec son expérience », a raconté celui qui aura un nouvel entraîneur-chef avec le départ de Gilles Bouchard à Syracuse.
« C’est vraiment spécial, j’étais content de pouvoir le vivre avec lui et les membres de sa famille que je connais mieux maintenant. J’étais aussi content et j’ai ressenti les mêmes émotions qu’à mon repêchage en 1998 à Buffalo », a exprimé Sabourin qui avait été un choix de quatrième ronde des Flames.
Même s’il n’a pas obtenu autant de visibilité que ses homologues, Émond n’a rien perdu de sa bonne humeur. L’athlète originaire de St-Cyprien (près de Rivière-du-Loup) vit bien dans ce rôle plus effacé et sa fierté d’avoir été repêché n’était que plus grande.
« Oui, c’est sûr. Je pense que j’ai toujours été sous-estimé. Même dès le bantam, il n’y avait pas de niveau AAA dans mon coin. Je suis habitué d’être un peu en bas des autres. Contrairement aux autres gardiens repêchés du Québec, j’en étais à mon année recrue. Je pense que j’ai été capable de faire mes preuves quand même et je suis fier de ça », a témoigné Émond qui aime particulièrement Marc-André Fleury et Carey Price.
Ça va de soi quand on l’écoute parler. En quelques secondes, on peut sentir que sa personnalité se rapproche de ces deux athlètes.
« C’est un jeune intelligent et calme. Même après une défaite ou un mauvais match, il est capable d’être serein et de savoir ce qui lui a manqué. Il va rapidement vouloir trouver les solutions pour progresser. Tout ça fait qu’il va être pour moi un bon professionnel, il l’est déjà dans l’âme », a vanté Sabourin, un ancien adjoint de Marc-André Fleury.
Outre sa personnalité, on comprend que la taille d’Émond a attiré les dents des Sharks.
« Évidemment, il y a ce facteur, mais c’est aussi pour son potentiel de développement et de belles qualités comme son bon jeu de pieds, sa puissance, sa rapidité et son agilité à battre des passes en se déplaçant sur ses pieds si bien qu’il est en bonne position après pour faire des arrêts. C’est un gars athlétique qui est bon dans d’autres sports comme le tennis. N’importe quel entraîneur des gardiens, quand il reçoit un athlète comme lui, il est capable de travailler avec lui », a décrit Sabourin qui s’est lancé dans l’aventure du coaching avec des aspirations professionnelles au terme d’une carrière professionnelle de 17 saisons, dont quelques-unes dans la LNH.
Après avoir complété sa carrière avec des arrêts de deux saisons en Autriche et en France, Sabourin a été courtisé par les Foreurs de Val-d’Or, sa ville natale, et les Huskies. En dépit de la rivalité, il a opté pour les Huskies. L’homme de 37 ans a développé plusieurs branches reliées à l’enseignement du hockey comme des camps de développement et de l’entraînement sur glace synthétique en été.
Dénouement heureux pour Bouchard, Groulx et Fortier malgré l’attente
Xavier Bouchard, Benoit-Olivier Groulx et Gabriel Fortier étaient tous dans le même bateau, samedi, à Dallas, alors qu’ils ont dû aiguiser leur patience. Un petit tour dans les gradins avait permis de constater que l’attente était longue pour Bouchard et sa famille.
Par contre, il a rapidement retrouvé le sourire en étant sélectionné (6e ronde, 185e au total) par les Golden Knights de Las Vegas.
« Bien sûr que c’était difficile, mais je pense que j’ai été capable de rester positif. C’est l’une des équipes que je souhaitais le plus. Plusieurs joueurs de ce repêchage auraient aimé se retrouver à Vegas.
Fortier, son coéquipier du Drakkar de Baie-Comeau, a pour sa part abouti avec le Lightning de Tampa Bay qui a investi un choix de 2e ronde (59e au total) sur lui.
« Le Lightning a beaucoup de Québécois dans son organisation, mais aussi beaucoup de joueurs de petit gabarit qui travaillent extrêmement fort. C’est mon style de jeu donc je crois que c’est un bon fit », a tout de suite ciblé Fortier qui ne s’en faisait pas trop, publiquement, d’avoir été ignoré par le Canadien.
« Les médias en font beaucoup sur les Québécois à Montréal, mais si ces joueurs ont été pris avant nous, c’était parce qu’ils sont meilleurs que nous. C’est leur choix », a réagi Fortier qui a ensuite vanté l’organisation du Drakkar qui doit encore composer avec quelques préjugés.
« Beaucoup de joueurs ne veulent pas aller à Baie-Comeau, mais c’est une excellente organisation autant pour le personnel, les joueurs, les pensions et la ville. »
Quant à Groulx, son nom a été prononcé au 54e échelon par les Ducks d’Anaheim et il pouvait déjà s’imaginer cadrer dans ce moule.
« Je regarde leur style avec des gars costauds qui foncent au filet et qui sont rapides. Je pense que je peux cadrer dans leur formation », a analysé ce fils d’entraîneur.
Justement, Groulx va chérir ce moment pour bien longtemps.
« Ce sont des moments que je ne vais jamais oublier. Mon père était bien près de pleurer et moi aussi, mais je me suis retenu un peu. C’était exceptionnel. »
Après les émotions, Groulx est tout de suite retombé en mode compétition.
« Mon objectif, c’est d’être un peu le vol du repêchage. C’est un gros objectif, mais je crois que j’ai assez de confiance pour y parvenir. Je vais vraiment travailler fort dans les prochaines années », a conclu le joueur de centre.