Le tableau complet des sélections au repêchage 2018 de la LNH

DALLAS – Joseph Veleno a été honnête, il a reconnu qu’il avait commencé à se lever de son siège lorsque les Blackhawks de Chicago ont annoncé leur sélection, au 27e rang, en prononçant « from Drummondville... ».

Après tout, Veleno devait être choisi dans le top-20 ou le top-25 selon la majorité des prévisions. Mais non, les Blackhawks avaient plutôt son coéquipier des Voltigeurs, Nicolas Beaudin, dans leur mire.

« C'est un moment très spécial! »

« Oui, un peu », a dit Veleno en souriant. « Mais Nic, c’est un bon gars et il mérite de sortir en première ronde. C’est un excellent défenseur qui est un peu sous-estimé, il a eu une grande influence avec les Voltigeurs cette saison. »

Veleno a eu à poursuivre son exercice de patience et il a tenu à remercier ses proches.

« J’ai juste essayé de rester patient, on sait que tout peut arriver au repêchage. J’étais entouré de ma famille et de mes amis, ils m’ont supporté durant cette attente. Ils m’ont beaucoup aidé, ils sont restés calmes avec moi. On faisait des blagues, on riait. Ils sont très fiers de moi peu importe le rang », a-t-il expliqué.

Ça peut sonner étrange, mais tant qu’à être rendu là, Veleno aurait préféré patienter un petit rang de plus. En effet, il aurait tout de même été choisi en première ronde et il aurait abouti avec son équipe préférée, les Capitals de Washington, qui disposait du prochain tour de parole.

« Oui, j’y ai pensé, mais je suis très fier d’avoir été choisi par Detroit », a confié Veleno qui est devenu accroc aux Caps en admirant les tonnes de buts marqués par Alex Ovechkin quand il était plus jeune.

Ça sonne toujours comme un cliché, mais Veleno reconnaît qu’il voudra prouver aux autres formations de la LNH qu’il n’aurait pas dû attendre aussi longtemps.

« C’est sûr, je suis quelqu’un de très compétitif. Je veux montrer à toutes les équipes que je suis un joueur très spécial », a réagi le centre de six pieds un pouce et 191 livres.

Veleno a peut-être baissé de quelques rangs lors de cette première ronde, mais son jeu a retrouvé son aplomb sous les conseils de Dominique Ducharme.

« C’est certain qu’il m’a beaucoup aidé. Il m’a montré des choses hors de la glace et sur la glace, des petits détails que je pouvais améliorer. J’ai appliqué tout ça et je pense que ces changements ont fait une différence », a raconté Veleno sur ce changement d’air bénéfique de passer aux Voltigeurs.

Comme si la vague Beaudin avait frappé

Depuis quelques années, lorsqu’une vague frappe en politique, rien ne semble pouvoir l’arrêter et des surprises impensables finissent même par arriver. Un phénomène semblable s’est produit avec le défenseur Nicolas Beaudin.

Imaginez, on parle ici d’un athlète qui n’a pas été invité au match des meilleurs espoirs et qui finit par être repêché en première ronde.

« En termes de projection, c’est sans doute l’un des joueurs qui a le plus progressé cette année. Après Noël, je le trouvais hallucinant, il n’avait pas vraiment de mauvais matchs. C’était une bonne game après l’autre, il était solide chaque fois qu’on allait le voir », a expliqué Alexandre Rouleau, le recruteur québécois des Blackhawks.

« Je savais même pas si j'allais être repêché! »

Le collègue Nicolas Landry titrait son profil de Beaudin ainsi : « Un savant sur patins ». Et il faut croire qu’il avait lu dans les pensées des dépisteurs des Hawks qui n’ont pas voulu le laisser filer. 

« C’est un ensemble de facteurs, mais c’est un joueur extrêmement intelligent avant tout. On trouvait qu’il réfléchit rapidement sur la patinoire et qu’il exécute très bien ce qu’il fait. Ça fait de lui un joueur qui rend les autres meilleurs. C’est l’ensemble de son jeu qui a fait qu’on ne pouvait pas passer à côté de lui », a vanté Rouleau.

De manière intelligente, les Hawks ne veulent pas lui imposer une pression inutile en l’identifiant comme un successeur potentiel à Duncan Keith. Mais Beaudin veut tout de même absorber tout ce qu’il peut de ce défenseur de haut calibre.

« Je sais qu’il y a une culture gagnante à Chicago, ils ont de bons jeunes et je veux me tailler une place dans les prochaines années. Je veux aussi apprendre beaucoup de Duncan Keith. Il y a des ressemblances dans mon jeu et le sien », a-t-il exprimé devant les journalistes.

En plus d’utiliser comme motivation son absence au match des meilleurs espoirs, Beaudin a également été transformé par le défi que Ducharme lui a lancé. Son entraîneur souhaitait le voir jouer avec autant de fierté en défense qu’il peut le faire en attaque.

« J'en dois beaucoup à Dominique Ducharme! »

Ces deux ingrédients ont produit des résultats fascinants le menant à être le premier Québécois à être repêché en 2018. Il n’aurait jamais cru à ce scénario au début de la saison 2017-2018.

« Non, je ne savais même pas si j’allais me faire repêcher à ce moment », a-t-il reconnu.

Lucide, il réalise que les prestations d’un défenseur comme Samuel Girard ont été précieuses pour sa « campagne électorale » cette saison.

« Un gars comme Samuel a ouvert beaucoup de portes (pour les défenseurs de son style). Je m’entraîne avec lui et je le côtoie souvent. J’essaie de modeler mon style de vie et mon jeu sur lui », a témoigné Beaudin avec son beau chandail des Blackhawks sur le dos.