Peu de gens auraient imaginé apercevoir les Panthers au sommet de l’Association Est et au quatrième rang du circuit à ce stade de la saison, mais c'est pourtant le cas. Une multitude de raisons explique leur prestation.

Décembre a été particulièrement fructueux pour les hommes de Gerard Gallant (11-3), qui ont ajouté dimanche un neuvième gain de suite, dont un septième de suite à la maison, cette fois aux dépens du Wild. Cette séquence est la plus longue cette saison dans la LNH, à égalité avec le Canadien de Montréal et les Rangers de New York.

Deux jours plus tôt, Gallant a été récompensé en signant une prolongation de contrat. Cette prolongation, alors qu’il restait un an et demi à son précédent contrat, est survenue en même temps que celle du directeur général Dale Tallon. C’est selon lui un message positif à l’organisation et aux partisans, le signe qu’un bel avenir se dessine à long terme.

« Ç’a été une belle surprise et je suis très content. […] Les choses vont bien pour les Panthers récemment. Il y a eu une nouvelle entente pour rester en Floride pendant 13 ans au début décembre, nous avons de belles foules depuis un mois et demi et nous avons une série de 10 victoires de suite dans la mire.

« Nous espérons continuer à jouer de la sorte et espérons que les jeunes vont continuer à progresser. »

Souvent dans la cave du classement par le passé, les Panthers tentent aujourd’hui d’accéder aux séries pour seulement la deuxième fois en 15 campagnes. C’était évidemment l’objectif avant d’amorcer le calendrier, et la direction a toujours eu bon espoir d’y parvenir, mais le premier rang dans l’Est n’était pas nécessairement concevable au départ.

« Nous ne nous attendions pas ça avant la saison. Nous nous attentions à être une bonne équipe et à se battre pour une place en séries, mais nous ne pensions pas nous retrouver là. Nous avons d’excellents vétérans et d’excellents gardiens, que ce soit (Roberto) Luongo ou (Al) Montoya. Et les jeunes s’améliorent. Ça prend parfois du temps pour qu’un jeune se développe, mais aujourd’hui, tout tombe en place et la chimie est excellente. On a bien joué lors du dernier mois et demi à l’exception d’un ou deux matchs, mais en général nous avons bien rivalisé. Il n’y a plus de matchs faciles, il y a beaucoup de résultats de 2-1 ou 3-2, et nous trouvons le moyen de gagner.

Idole de plusieurs, l’inépuisable Jaromir Jagr a encore ajouté à sa légende avec des performances au-delà de l’ordinaire cette saison. Il est le meilleur pointeur du club avec 13 buts et 15 mentions d’aide en 36 rencontres. L’entraîneur est lui aussi surpris non seulement de sa longévité, mais du succès qu’il connaît.

« Jagr continue de marquer et d’être un leader. Il joue très bien pour un homme de 43 ans, bientôt 44. Je ne sais pas comment il fait, mais il est toujours prêt. Je crois qu’il inspire l’équipe.

« Il est très bon avec les jeunes. Chaque jour à l’entraînement, quand on finit, il reste avec les jeunes et ils font des exercices comme du contrôle de la rondelle. Il est un peu comme un entraîneur, il est bon pour eux et ils leur parlent sur le banc. À l’extérieur de la glace, il s’entraîne constamment. Je ne sais pas où il trouve l’énergie. Il aime venir à la patinoire, et quand ce ne sera plus le cas, il prendra sa retraite. »

Devant le filet, Gallant peut compter sur un autre vétéran d’expérience en Roberto Luongo, mais aussi sur l’adjoint Montoya. Le tandem effectue le boulot soir après soir.

« Lu a été excellent, il a joué 31 matchs. Il a une bonne fiche, une bonne moyenne de buts alloués et un bon taux d'efficacité. C’est la même chose pour Montoya. Il a été exceptionnel hier. Il est l’une des raisons principales qui expliquent comment nous avons réussi à battre le Wild, car nous ne jouions vraiment pas très bien.

« Les gardiens, c’est le point fort de notre équipe, mais nous jouons aussi du bon jeu défensif.  La défense est très solide. C’est un travail d’équipe. »

Le défenseur Aaron Ekblad, 19 ans, en est un autre qui mérite de recevoir les éloges de son entraîneur. Auteur de neuf buts et neuf passes en 39 rencontres, il est aussi le meneur des siens au chapitre du différentiel, avec +13.

« C’est incroyable. Sur la glace, il joue comme un joueur plus vieux, et à l’extérieur, il a l’air d’avoir 25 ans. Vous ne croiriez jamais qu’il a 19 ans avec sa barbe, il est tellement mature pour son âge. »

Même s’il impressionne déjà, il va sans dire qu’Ekblad doit encore ajouter quelques cordes à son arc pour devenir un athlète complet. Mais il ne semble pas manquer grand-chose.

« Il s’améliore en tant que joueur offensif. Il est solide défensivement, il a un excellent maniement de bâton. Ce qu’il doit faire, c’est gagner en force musculaire, s’entraîner hors glace. Il est jeune, grand et fort, mais ce n’est pas encore comparable à un homme. Il va devenir encore meilleur et plus fort. Le seul moment vraiment où il se fait battre, c’est dans le coin de la patinoire à 1 contre 1 contre des gars robustes, mais sinon, il a été excellent pour nous. »

Avec Alexander Barkov et Nick Bjustad au centre, les Panthers sont bien équipés, et ce, pour possiblement très longtemps.

« Les deux sont extrêmement talentueux. Notre troisième centre (Vincent) Trochek est moins costaud, mais aussi talentueux. Nous aimons ce qu’on voit à cette position. Ils sont tous jeunes, ils seront là pour longtemps. Ce sont aussi d’excellents gars, de grands travaillants. C’est excitant de les voir grandir. C’est beaucoup de pression au niveau de la Ligue nationale, mais ils se présentent et ont toujours du plaisir. Ils travaillent fort et s’améliorent chaque jour. C’est ce qui est le plus merveilleux à voir en tant qu’entraîneur. »

Parlant de Barkov, qui a raté 10 rencontres en raison d’une fracture à la main droite, son retour a été un point tournant selon le pilote.

« Nous étions soit à un match en dessous ou à un match au-dessus de la barre des ,500 quand il s’est blessé. On jouait bien, sans plus. Quand il est revenu, on est passé à un autre niveau et il a commencé à jouer le meilleur hockey de sa carrière, même si elle n’est vieille que de trois ans », de conclure celui qui a rappelé avoir grandement apprécié ses deux années comme adjoint à Michel Therrien, avec le CH.