Classement des bassins d'espoirs de la LNH : positions 9 à 16
LNH jeudi, 19 mai 2022. 08:00 jeudi, 12 déc. 2024. 18:17Le RDS.ca vous propose le 3e volet de son classement des 32 formations de la LNH en fonction de la qualité de leur bassin d’espoirs.
Les critères d’admissibilité établis afin qu’un espoir puisse être répertorié dans ce classement :
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Dans le cas d’un patineur, celui-ci doit être âgé de 22 ans ou moins.
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Celui-ci doit soit avoir paraphé son contrat d’entrée, soit avoir été repêché par une équipe.
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Les patineurs considérés comme étant des membres réguliers d’un alignement de la LNH - cette définition peut être appelée à varier légèrement, notamment en cas de présence sur la liste des blessés - sont exclus.
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Dans le cas d’un gardien de but, tous les athlètes de moins de 26 ans ont été considérés, étant donné la courbe de développement particulière observée à cette position.
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Les gardiens occupant le rôle de partant de leur équipe ou celui de réserviste à temps plein sont exclus.
Il y a bien entendu un caractère subjectif à un tel classement, étant donné la variété d’évaluations possibles au sujet du potentiel d’un jeune joueur, surtout lorsque celui-ci n’a pas encore effectué la transition entre les rangs juniors et professionnels.
Par ailleurs, une équipe misant sur une moins grande profondeur que ses rivaux doit-elle réellement être pénalisée au classement si elle a la chance de compter sur quelques espoirs identifiés comme de futurs joueurs de premier trio ou de premier duo défensif? Les réponses à cette question peuvent certainement varier.
Cinq joueurs intrigants pour l’avenir :
1- Dustin Wolf, gardien
2- Matthew Coronato, ailier droit
3- Jakob Pelletier, ailier gauche
4- Connor Zary, centre/ailier gauche
5- Jérémie Poirier, défenseur
Possiblement en raison de son statut de choix de 7e ronde, Wolf reçoit peu de publicité pour l’excellente campagne qu’il connaît à sa première saison complète dans la Ligue américaine, avec le Heat de Stockton. Auteur de 32 victoires en 43 matchs, d’un pourcentage d’arrêts de 92,5 % et d’une moyenne de buts alloués de 2,28, l’ancien des Silvertips d’Everett ne l’a pas volé, son statut de favori en vue de l’obtention du trophée remis au gardien de l’année dans la LAH. Ce genre de distinction ne serait pas une nouveauté pour Wolf, qui avait reçu pareil honneur dans la WHL, il y a deux ans. Certains continueront de douter de sa capacité d’être un gardien no 1 au prochaine fois en raison du fait qu’il ne mesure « que » 6 pieds, mais à voir la qualité de ses déplacements, de ses réflexes et de son jeu de jambes, les Flames ne pourront simplement garder dans les rangs mineurs encore bien longtemps au-delà de la saison 2022-2023 celui qui vient tout juste de célébrer son 21e anniversaire.
Après avoir rempli le filet avec 48 buts en 51 matchs à sa dernière saison dans l’USHL (ça l’a mené au titre d’attaquant par excellence du circuit), Coronato a choisi d’emprunter la voie de la NCAA, dans la division ECAC à Harvard, pour la suite de sa carrière. Dès sa première saison dans les rangs universitaires, Coronato s’est imposé comme meilleur pointeur du Crimson, quelques points notamment devant Sean Farrell, espoir du Canadien. Reconnu pour son acharnement au travail, Coronato a le profil, notamment en ce qui a trait à la qualité de sa dégaine, pour aspirer à évoluer éventuellement au sein du 1er trio des Flames.
Parlant d’ardeur au travail, celle de Jakob Pelletier ne laisse planer aucun doute, elle non plus. La transition du circuit Courteau à la LAH s’est déroulée sans heurts, c’est le moins qu’on puisse affirmer, alors que l’ailier de 21 ans a complété sa saison recrue avec 62 points (27-35) en 66 rencontres, ce qui lui a conféré le 2e rang de la colonne des pointeurs du Heat de Stockton, derrière Matthew Phillips, et le 17e pour l’ensemble de la ligue.
Créatif, excellent en maniement de rondelle et tenace comme pas un en échec-avant, le jeu de Pelletier contribue à faire la preuve qu’en 2022, un hockeyeur de 5 pieds 9 pouces n’ayant pas le coup de patin le plus explosif peut tout de même se positionner comme l’un des meilleurs joueurs de son groupe d’âge. L’état-major des Flames semble être de cet avis, puisqu’on entendait durant les semaines menant à la date limite des échanges que le Québécois était perçu comme un intouchable de l’organisation. Au rythme où se déroule sa progression, il ne faudrait pas s’étonner de le voir intégrer la formation de Calgary dès l’automne prochain.
Dans le cas de Poirier, ce sera direction LAH l’année prochaine, après qu’il soit récemment devenu le défenseur le plus prolifique de l’histoire des Sea Dogs de Saint John. L’arrière doté d’un excellent lancer s’est emparé de la 1re place à son 200e match dans la LHJMQ, le 5 avril dernier.
Cinq joueurs intrigants pour l’avenir :
1- Dyllan Holloway, centre/ailier gauche
2- Xavier Bourgault, ailier
3- Philip Broberg, défenseur
4- Carter Savoie, ailier gauche
5- Raphaël Lavoie, ailier droit
En dépit d’une année 2021 particulièrement éprouvante marquée par deux présences sur la table d’opération pour des blessures au poignet, Dylan Holloway demeure l’espoir le plus prometteur de la banque des Oilers, à la conclusion de sa 1re saison chez les professionnels. Holloway s’est très bien tiré d’affaire à son entrée en scène dans la LAH, surtout pour un joueur qui n’avait totalisé que 15 matchs entre les mois de janvier 2021 et 2022. Il faut avouer qu’avant même d’être réclamé au 14e rang par les Albertains en 2020, Holloway préconisait déjà un style de jeu digne d’un professionnel, qui faisait rêver en raison de son coup de patin puissant et fluide, et un style robuste qu’il imposait dès sa 1re saison dans la NCAA, à 18 ans, au Wisconsin.
Tout comme son excellent coéquipier Mavrik Bourque, Xavier Bourgault n’a plus grand-chose à prouver à sa 4e saison avec les Cataractes, dans la LHJMQ, si ce n’est qu’il peut continuer de diversifier son jeu, en jouant par exemple au sein de l’unité d’infériorité numérique de son club. Aussi habile à enfiler l’aiguille qu’à préparer la table pour ses compagnons de trio, Bourgault affiche certainement le potentiel de devenir un joueur d’impact pour Edmonton. Il a paru à sa place au sein d’ÉCJ en décembre dernier, et les dirigeants de Hockey Canada feraient un choix avisé de le sélectionner à nouveau dans quelques mois. On a d’ailleurs été à même de constater au Mondial junior que le jeu du Québécois est de plus en plus complet. Il est responsable défensivement et porte attention aux détails, et c’est pourquoi son séjour dans la LAH l’an prochain pourrait s’avérer de courte durée.
Ce n’est guère surprenant de constater que Broberg met un certain temps à être complètement à l’aise vis-à-vis le hockey en sol nord-américain. Le colosse défenseur suédois a divisé son temps entre l’alignement des Oilers et le club-école, où son potentiel offensif a été à l’avant-plan. En SHL, le style de jeu qu’il préconisait a toujours été celui d’un arrière agressif se fiant à ses superbes qualités athlétiques pour amorcer la transition. Il s’est rapidement aperçu qu’il ne peut agir de la même façon dans la LNH sans être en mesure de trouver le bon dosage. Une fois qu’il aura trouvé cet équilibre, il deviendra sans doute un bon 3e ou 4e défenseur. Est-ce le rendement attendu d’un 8e choix au total? Peut-être pas, mais c’est là matière à un tout autre débat!
La courbe d'apprentissage de Carter Savoie a pris une tangente très intéressante à sa 2e campagne dans les rangs universitaires, à Denver. Le frère aîné de Matthew, un potentiel choix du top-10 à l’encan 2022, a récolté 45 points en 39 matchs avant de triompher au Frozen Four quelques semaines plus tard. C’est d’ailleurs lui qui a enfilé en prolongation le but décisif qui envoyait les Pioneers en finale du championnat. Après une année remplie de succès individuels et collectifs, il n’était guère surprenant que les Oilers aient offert un contrat à l’ailier gauche qu’ils ont sélectionné au 100e rang en 2020 - ils avaient jusqu’au 1er juin pour le faire -, et ce dernier passera désormais une saison ou deux d’apprentissage avec Bakersfield, selon toute vraisemblance.
La production offensive de Lavoie est demeurée sensiblement la même cette saison qu’à sa première audition d’une vingtaine de matchs avec Bakersfield, l’an dernier, c’est-à-dire autour d’un demi-point par match. Il faut convenir que c’est en-deçà des attentes que fondaient en Lavoie les dirigeants des Oilers lorsqu’ils ont fait de lui le 38e choix au total, il y a bientôt trois ans. N’empêche qu’avec un tel gabarit, de bonnes mains et un coup de patin qui fait le travail malgré un style bien à lui, le potentiel est encore présent, à 21 ans, pour que l’ancien des Mooseheads de Halifax et des Saguenéens de Chicoutimi devienne un ailier de 3e ou de 4e trio dans la LNH. Entre-temps, la patience semble être de mise.
Cinq joueurs intrigants pour l’avenir :
1- Brennan Othmann, ailier gauche
2- Braden Schneider, défenseur
3- Nils Lundkvist, défenseur
4- Zac Jones, défenseur
5- Brett Berard, ailier gauche
Trois des plus récents choix de 1re ronde des Rangers, en l’occurrence K’Andre Miller (22e au total, 2018), Kaapo Kakko (2e, 2019) et Alexis Lafrenière (1er, 2020) sont fermement installés avec le grand club, faisant ainsi en sorte que le classement de l’organisation new-yorkaise est beaucoup moins avantageux qu’il ne l’aurait été jusqu’à tout récemment.
Grâce à une saison convaincante avec les Firebirds de Flint qui l’a vu terminer au sein du top-10 des pointeurs de l’OHL en plus de s’approcher de la barre des 50 buts, Othmann, la plus récente 1re sélection des Blueshirts, s’est invité au sommet de la hiérarchie. Si sa touche de marqueur peut se transposer aux rangs professionnels - avec une telle dégaine, il y a des raisons de croire que ce sera le cas -, les Rangers auront un futur membre de leur top-6 entre les mains.
Finalement débarqué dans la Grosse Pomme après quatre années passées à Lulea en SHL, Lundkvist s’est taillé une place avec les Rangers au camp d’entraînement, disputant finalement les 25 premiers matchs de sa carrière dans la LNH, avant d’être cédé au Wolfpack de Hartford, début janvier. À 21 ans, rien n’a réellement changé pour l’arrière suédois malgré ce léger pas en arrière. Ses qualités offensives, notamment la vélocité de son lancer frappé, sont simplement trop belles pour qu’il ne perce pas un alignement dans un avenir rapproché, que ce soit à New York ou ailleurs.
Les Rangers pensaient peut-être amorcer les séries éliminatoires en se fiant sur un 3e duo d’arrières expérimentés formé de Patrick Nemeth et Justin Braun. Mais ça, c’était avant que Braden Schneider ne vienne brouiller les cartes en s’imposant comme une option fiable une fois rappelé de la LAH, à peu près au moment où Lundkvist faisait le chemin inverse. Sélectionné au 19e rang à l’encan de 2020, Schneider a bien su jusqu’ici transposer au circuit Bettman la fiabilité que l’on reconnaît à son jeu, ainsi que sa capacité à gagner une majorité de duels physiques.
Tandis que Miller et Schneider tirent leur épingle du jeu dans la LNH, Zac Jones poursuit son développement à Hartford, où il a disputé une cinquantaine de matchs à sa 1re saison complète chez les pros. Depuis qu’il a été repêché au 68e rang en 2019, Jones s’est révélé comme l’un des bons arrières dans les rangs universitaires, avec UMass-Amherst. À 5 pieds 10 pouces et moins de 180 lbs, il n’est pas le plus costaud, mais ça ne l’a pas empêché de récolter des points avec régularité avec le Wolfpack. Ses qualités de passeur sont évidentes, que ce soit en zone offensive ou en transition, une facette dans laquelle il excelle.
Brett Berard constituait une belle prise des Rangers en 5e ronde il y a deux ans, lui qui aurait été admissible au repêchage de 2021 s’il était né une semaine plus tard. Cette dernière saison s’est avérée très positive pour le petit attaquant de 5 pieds 9, qui a terminé sa 2e campagne à Providence dans la NCAA avec 38 points en 36 rencontres, en plus de se tailler une place avec l’équipe américaine des moins de 20 ans (on le reverra sûrement lors de la prise 2 du tournoi, en août). La polyvalence de Berard risque d’être sa force au prochain niveau; il est assez doué pour évoluer au sein d’un trio à caractère offensif, mais c’est par son éthique de travail qu’il fera le bonheur de ses entraîneurs. Berard n’aura 20 ans qu’en septembre prochain. Il est donc permis de se demander s’il retournera avec les Friars pour une 3e saison, ou si un contrat d’entrée lui sera proposé durant l’entre-saison.
Cinq joueurs intrigants pour l’avenir :
1- Nick Robertson, ailier gauche
2- Topi Niemela, défenseur
3- Matthew Knies, ailier gauche
4- Nick Abruzzese, centre/ailier gauche
5- Rodion Amirov, ailier
Ni un ni l’autre de Rasmus Sandin et Timothy Liljegren ne peuvent être considérés comme des espoirs à ce stade-ci, mais malgré leur statut de gradué en 2021-2022, la banque d’espoirs des Leafs n’a pas trop ressenti le contrecoup, notamment grâce au rendement éclatant de Niemela et Knies, qui ont surpassé les attentes dans leur circuit respectif.
Dans une majorité d’organisations de la LNH, Robertson se serait déjà déniché une place au soleil avec le grand club. À Toronto cependant, l’accent demeure sur les succès immédiats, et c’est ainsi que le dynamique ailier a été limité à neuf rencontres. Il faut mentionner par ailleurs que la vitesse à laquelle Robertson franchit les étapes a connu un ralentissement en raison de blessures, tant cette saison que la précédente. Malgré tout, lorsqu’il est en mesure de jouer, le Californien âgé de 20 ans fait ce qui est demandé de lui avec les Marlies, maintenant la barre du point par rencontre. En dépit de ses 5 pieds 9 pouces, Robertson n’est pas qu’une simple bougie d’allumage offensive. Il est également engagé en échec-avant et ne craint pas la circulation lourde. À voir si c’est cette façon d’aborder les choses qui font que les blessures sont légion depuis son arrivée chez les pros.
Les Leafs ne peuvent que se réjouir de voir la fulgurante ascension que connaît Niemela à la ligne bleue depuis deux saisons, au sein de la SM-Liiga. Dans un circuit où le jeu demeure plus hermétique que plusieurs autres ligues professionnelles, le 64e choix au total en 2020 s’est permis une production de dix buts en 48 matchs, ainsi que 22 mentions d’assistance. En l’espace d’un an, Niemela a trouvé la confiance en ses habiletés pour s’établir comme une menace à la pointe, sur l’avantage numérique. De tels résultats avec Karpat à 19 ans tendent à indiquer que les Leafs tiennent là un futur membre de leur top-4.
Kyle Dubas et ses recruteurs n’avaient aucun tour de parole avant le 57e rang en juillet dernier (et trois sélections au total), mais à voir aller Matthew Knies, leur choix de fin de 2e ronde, les Torontois semblent avoir visé juste. Dès sa saison « freshman » avec l’Université du Minnesota, l’ailier grand format s’est assuré de se faire remarquer, s’illustrant comme l’un des joueurs les plus menaçants du Big-10, surtout en raison du respect qu’il impose déjà physiquement à 19 ans, et par la vélocité de son lancer.
Le rétablissement et la qualité de vie de Rodion Amirov sont, bien entendu, les seules priorités du jeune hockeyeur russe depuis qu’il a reçu en février un diagnostic de tumeur au cerveau. Amirov, 20 ans, suit présentement un traitement de chimiothérapie en Allemagne, et il a été permis d’apprendre qu’il parvient néanmoins à enfiler les patins de temps à autres, entre ses séances. L’idée de l’inclure à cette courte liste n’est pas de prétendre que le combat qu’il livre courageusement est gagné d’avance, mais plutôt de souligner son potentiel d’oeuvrer au sein d’un 2e ou 3e trio à Toronto, s’il devait recevoir le feu vert pour reprendre sa carrière, que ce soit lors de la saison 2022-2023 ou au-delà de cela. Amirov a affirmé que ce qui le poussait à persévérer était de renouer ensuite avec le sport qu’il affectionne tant.
Dix joueurs intrigants pour l’avenir :
1- Jake Sanderson, défenseur
2- Shane Pinto, centre
3- Ridly Greig, centre/ailier gauche
4- Roby Järventie, ailier gauche
5- Tyler Boucher, ailier droit
6- Jacob Bernard-Docker, défenseur
7- Lassi Thomson, défenseur
8- Yegor Sokolov, ailier droit
9- Mads Sogaard, gardien
10- Tyler Kleven, défenseur
Le classement des Sénateurs allait forcément dégringoler par rapport à où il aurait été il y a un an, compte tenu de la présence des Josh Norris, Tim Stützle, Erik Brannstrom, Shane Pinto et Alex Formenton au sein de la formation en tant que membres réguliers.
La présence de Jake Sanderson au sein de la banque d’espoirs permet à elle seule de maintenir les Sens au milieu du peloton, ce dernier ayant réussi à s’imposer comme l’un des meilleurs joueurs des rangs universitaires américains, toutes positions confondues, depuis qu’Ottawa a fait de lui le 5e choix au total à l’encan de 2020. Il a cependant joué de malchance en fin de saison, alors qu’il a tardé à guérir d’une fracture à une main, la 2e blessure qu’il a subie cette saison. On peut affirmer sans trop se tromper que cela lui aura coûté une première opportunité de jouer dans la LNH au mois d’avril, ainsi qu’une sélection quasi assurée en vue du Championnat mondial senior, à la mi-mai. Malgré les embûches, on peut d’une année satisfaisante pour Sanderson, qui a dominé avec North Dakota avant d’être sélectionné pour représenter les États-Unis aux Jeux olympiques de Pékin. Il a certainement cimenté son statut d’espoir de haut niveau.
Il serait surprenant que Sanderson ait le même genre d’apport offensif que Cale Makar ou Adam Fox (très peu y parviendront, d’ailleurs), mais avec une telle fluidité sur patins à son gabarit, sa présence se fera assurément sentir dans chacune des trois zones, un peu à la manière d’un Moritz Seider chez les Red Wings. Il s’avérera un ajout phénoménal au jeune groupe de leaders des Sens.
Greig a réalisé une montée en puissance fulgurante à sa saison de 19 ans dans la Ligue junior de l’Ouest, jusqu’à ce que ses efforts soient freinés par une blessure au haut du corps qui l’a contraint à rater le dernier mois d’activités des Wheat Kings de Brandon, l’équipe dont il est le capitaine. Jusque-là, le centre albertain terrorisait les gardiens adverses avec une production de 26 buts et 37 mentions d’aide en seulement 39 matchs. Son excellente saison s’est également traduite par une sélection au sein d’Équipe Canada junior. Le 12 avril, Craig Button de TSN réservait une place de choix au Greig au sein de son classement des 50 meilleurs joueurs à l’extérieur de la LNH, au 18e échelon. Sanderson venait quant à lui au 2e rang, tout juste derrière Owen Power.
En temps normal, Pinto n’appartiendrait plus à cette liste, ayant déjà démontré durant ses 17 matchs dans le circuit Bettman qu’il possède non seulement ce qu’il faut pour y évoluer sur une base régulière, mais aussi les habiletés requises pour s’affirmer comme un joueur d’impact. Mais voilà le problème : la saison 2021-2022 a été tout sauf normale pour l’ancienne vedette de l’Université de North Dakota. Blessé à une épaule en octobre, à son 4e match de la saison, l’Américain n’a mis que 4:51 pour aggraver sa blessure à son retour dans la formation, un mois plus tard. Ç’a été la dernière fois que les Sens ont vu le centre de 21 ans dans leur effectif, puisqu’il a dû passer par la table d’opération. La capacité de Pinto à retrouver le même genre de niveau qu’il affichait tard dans la saison 2020-2021 sera l’un des dossiers les plus intrigants à surveiller au prochain camp de l’équipe.
Bernard-Docker, Jarventie, ainsi que Lassi Thomson continuent de faire leurs classes avec les Senators de Belleville. Le potentiel de ce dernier est le plus difficile à cerner dans le groupe, étant donné que la production offensive y est, mais que dans plusieurs autres phases de son jeu, ce n’est guère aussi reluisant. À l’opposé du spectre complètement, Bernard-Docker ne vous fera pas tomber en bas de votre siège par l’éclat de sa production offensive, mais à terme, il devrait s’établir comme un défenseur stable, sans artifice, avec le grand club.
L’un des premiers joueurs réclamés lors de la 2e journée du repêchage de 2020, Järventie a connu une entrée en scène nord-américaine satisfaisante depuis qu’il s’est amené de la SM-Liiga, se situant tout juste sous la barre du demi-point par match. Le développement de ce puissant ailier de 6 pieds 3 pouces risque d’être comparé à celui de J.J. Peterka, choisi tout juste après Jarventie, d’autant plus que ce dernier est un compatriote et ami de Tim Stützle, et qu’il a enflammé la LAH cette année.
Pierre Dorion et ses recruteurs ne se sont jamais montrés effrayés de faire confiance à leur évaluation, quitte à réclamer un joueur tenu en haut estime plus tôt que ne l’aurait indiqué le fameux « consensus ». C’est ce qui s’est produit l’an dernier dans le cas de Tyler Boucher, un 10e choix au total qu’une majorité d’observateurs avaient qualifié d’étonnant et d’ambitieux. Ce qu’on retient est que les Sens souhaitent définir l’identité de leur jeune noyau de joueurs. Outre la force de son lancer, Boucher ne possède certes pas le niveau d’habiletés pures telle que le veut la définition habituelle d’un haut choix de 1re ronde, mais il a le potentiel d’être un spécimen physique, étant donné la violence avec laquelle il applique des mises en échec. Le produit des 67s d’Ottawa est assurément le genre d’espoir qui mérite qu’on lui accorde une bonne dose de patience. Personne à cet âge n’est assuré de jouer dans la LNH, mais Boucher pourrait devenir, à tout le moins, un joueur d’énergie qui frappe tout ce qui bouge.
Cinq joueurs intrigants pour l’avenir :
1- Kent Johnson, centre/ailier gauche
2- Corson Ceulemans, défenseur
3- Kirill Marchenko, ailier gauche
4- Stanislas Svozil, défenseur
5- Liam Foudy, centre
La récolte effectuée au repêchage 2021 s’est avérée faste pour Jarmo Kekalainen et les Blue Jackets, qui avaient trois tours de parole au sein du top-25. Il est évidemment trop tôt pour prononcer un verdict quelconque, mais l’échantillon à notre disposition semble montrer que Columbus ne s’est pas trompé en sélectionnant dans l’ordre Cole Sillinger, Kent Johnson et Corson Ceulemans. Du lot, seul Sillinger a perdu dès sa saison le 18 ans le statut d’espoir puisqu’il a disputé 79 des 82 parties de son club. Il est d’ailleurs le seul joueur de la cuvée 2021 à avoir passé l’entièreté du calendrier dans la LNH. Yegor Chinakhov (21e choix au total en 2020) et Sillinger sont les principaux gradués du bassin d’espoirs des Jackets.
Repêché au 5e rang en juillet dernier, Johnson a fait ce qu’il fallait à sa 2e campagne dans la NCAA (et aux Jeux olympiques de Pékin, avec les États-Unis) afin qu’on le considère comme l’un des cinq ou dix meilleurs joueurs n’évoluant pas encore dans la LNH. Au-delà de son gabarit un peu frêle, Johnson présente un profil offensif qui a de quoi faire rêver. Véritable magicien avec la rondelle, il est de cette classe de joueur qui parvient à agir tel un aimant pour l’équipe adverse lorsqu’il manie la rondelle, créant ainsi des lignes de passes qu’il arrive à exploiter brillamment pour ses coéquipiers, menant ainsi à une tonne d’occasions de marquer. Johnson est d’un groupe de trois espoirs de haut niveau des Wolverines (les autres étant Owen Power et Matty Beniers) à avoir paraphé leur contrat d’entrée il y a quelques jours, et on a rapidement pu obtenir un aperçu de l’étendue de son talent.
Ceulemans est un puissant défenseur de 6 pieds 2 pouces et au-delà de 200 lbs dont le niveau de jeu n’a cessé de s’améliorer au fil des mois à sa première campagne dans la NCAA avec l’Université du Wisconsin. L’entraîneur-chef des Badgers Tony Granato s’est montré patient avec son jeune arrière fraîchement arrivé de l’AJHL, et Ceulemans a bénéficié de cette clémence en 2e moitié de calendrier, alors qu’un joueur beaucoup plus confiant en ses habiletés a laissé une impression très favorable. Il ne sera peut-être jamais le général qui patrouille la ligne bleue sur la 1re unité d’attaque massive, mais la vélocité de son tir laisse croire qu’il pourra contribuer offensivement dans la LNH, possiblement au sein d’un 2e duo d’arrières.
À 21 ans et bientôt 22, Marchenko continue d’être une source constante de production offensive pour Saint-Pétersbourg, dans la KHL, lui qui affiche une récolte de 27 buts en 80 matchs en Russie au cumulatif des deux dernières saisons. Le 49e choix au total à l’encan de 2018 possède une belle variété de feintes et se sert bien de ses attributs physiques pour se créer de l’espace, même s’il ne sera probablement jamais une présence physique intimidante. Marchenko a récemment conclu la dernière année d’un contrat de trois ans paraphé en 2019. Ainsi, les Jackets auront beau jeu de l’attirer en Ohio durant l’entre-saison, et on peut s’imaginer que c’est leur intention à ce point-ci, le Russe n’ayant plus rien à prouver dans la Ligue continentale.
Cinq joueurs intrigants pour l’avenir :
1- Scott Morrow, défenseur
2- Ryan Suzuki, centre
3- Jack Drury, centre
4- Pyotr Kochetkov, gardien
5- Ville Koivunen, ailier
Depuis qu’ils se sont officiellement hissés au sein de l’élite du circuit Bettman au début de la saison 2020-2021, les Canes ont vu Seth Jarvis graduer, tandis que Morgan Geekie a pris la direction de Seattle en juillet dernier, dans le cadre du repêchage d’expansion, et que Jake Bean a été échangé aux Blue Jackets de Columbus.
Qu’à cela ne tienne, la relève des Canes s’annonce encore très prometteuse, et c’est en partie attribuable à la philosophie de Don Waddell, qui refuse quasi systématiquement d’échanger ses bons espoirs et ses hauts choix en retour de joueurs de location.
Si Luke Hughes s’est affirmé comme le défenseur de première année le plus dominant dans la NCAA, Morrow, 40e choix au total au repêchage de 2021, n’était pas bien loin du niveau affiché par son compatriote, à ses premiers coups de patin avec UMass-Amherst. Morrow est un joueur dangereux avec la rondelle, et il a rapidement confirmé son aisance en sortie de zone, que ce soit avec une passe précise et décochée sans hésitation, ou en se servant de sa grande mobilité pour s’amener lui-même en zone neutre, et souvent même jusqu’en territoire adverse. Tout comme Hughes, Morrow a appris à la dure certains soirs les limites de ce qu’il peut accomplir offensivement sans perdre de vue son positionnement et l’importance de choisir ses moments pour faire preuve d’audace.
À 20 ans, Ryan Suzuki attend toujours que les Hurricanes lui offrent sa première opportunité de démontrer son savoir-faire, après qu’il ait totalisé 57 matchs à Chicago, dans la LAH (26 l’an dernier, 31 cette saison). Ce serait peut-être chose faite pour le frangin de Nick s’il n’avait pas dû s’absenter pendant trois mois. Les statistiques offensives ont tardé depuis son retour dans la formation, mais l’ensemble de son jeu continue de pointer dans la bonne direction, lui qui traînait dans les rangs juniors la réputation d’un joueur bourré de talent, mais se limitant aux périphéries.
Parlant d’une chance de se faire valoir avec le grand club, Drury se retrouve à 22 ans dans une position similaire à Suzuki. Après deux saisons à Harvard suivant son année de sélection, ce centre américain a évolué en SHL durant la pandémie, compilant d’excellents chiffres, avant d’en faire autant avec les Wolves. Sa courte audition en Caroline à la mi-décembre a été très remarquée, et avec raison, puisqu’il a enfilé deux buts en autant de matchs, disputant à peu près 16 minutes sur la glace dans les deux duels. Assurément, Drury jouerait dans la LNH au moment d’écrire ces lignes si les Canes ne jouissaient pas d’une aussi belle profondeur.
De son côté, Koivunen est un ailier hyper créatif ayant connu de bons moments à sa saison recrue dans la SM-Liiga, avec le club de Karpat. Au Mondial junior en Alberta, à la fin décembre, on a pu voir Koivunen, l’espace de quelques matchs, donner des maux de tête aux défenses adverses, aux côtés de Brad Lambert (admissible en 2022), avec lequel il a démontré une belle chimie.
Trois ans après qu’il ait été réclamé au 36e échelon du repêchage de 2019, Kochetkov a obtenu une 1re opportunité quasi inespérée de se faire valoir avec le grand club, à la mi-avril, lorsque le gardien no 1 Frederik Andersen est tombé au combat, et qu’Antti Raanta s’est lui aussi retrouvé à l’infirmerie quelques jours plus tard. On l'a même vu décrocher deux départs et bien se tirer d'affaire dans la série face aux Bruins de Boston.
En KHL, Kochetkov a affiché de brillantes statistiques ces deux dernières saisons, avant de très bien faire également lors d’un échantillon de 15 matchs avec Chicago, dans la LAH. Très élogieux à son endroit, l’autre gardien des Canes Antti Raanta a mentionné qu’il voit en son jeune coéquipier russe un mélange de Sergei Bobrovsky et Andrei Vasilevskiy. Toute une combinaison, il faut en convenir!
Cinq joueurs intrigants pour l’avenir :
1- Simon Edvinsson, défenseur
2- Sebastian Cossa, gardien
3- Jonathan Berggren, ailier
4- Elmer Soderblom, centre/ailier gauche
5- William Wallinder, défenseur
Nécessairement, le bassin d’espoirs des Red Wings allait être appelé à glisser de quelques échelons, à l’extérieur du top-3, du moment où Moritz Seider et Lucas Raymond se sont affirmés dès le mois d’octobre comme des éléments réguliers de la formation, et éventuellement comme des candidats de 1er ordre à l’obtention du trophée Calder.
Les Wings n’ont plus le même statut dans la LNH que lorsqu’ils ont aligné 25 participations consécutives aux éliminatoires, de 1990-1991 à 2015-2016. Une chose qui n’a pas changé toutefois est la fréquence à laquelle l’état-major et son équipe de recrutement amateur se tournent vers la Suède au repêchage. À preuve, quatre des cinq espoirs listés ci-haut sont Suédois, à commencer par l’excellent Edvinsson, avec qui Detroit a misé juste au 6e rang l’été dernier. Avec Frolunda dans la SHL, il n’est pas rare que l’arrière grand format de 18 ans soit appelé à cumuler de 22 à 24 minutes de jeu. Une tour de près de 6 pieds 5 pouces à la ligne bleue, Edvinsson a trouvé un équilibre sur patins qu’il n’avait pas à pareille date l’an dernier, preuve qu’il commence à trouver ses aises après une importante poussée de croissance. Sa capacité à manier le disque et à contourner les joueurs adverses est très inhabituelle pour un joueur de son gabarit, et encore plus lorsqu’il s’agit d’un arrière. En ce sens, ce trait de son jeu n’est pas sans rappeler ce qu’arrive à réaliser Rasmus Dahlin en transport de rondelle.
L’analyse du potentiel d’un gardien de but de 18 ans a toujours été un exercice périlleux pour quiconque n’est pas familier avec cette position unique, mais le constat quasi unanime qui ressort vis-à-vis Sebastian Cossa est qu’il présente la rare de combinaison de gabarit, de réflexes et d’athlétisme. Il ne faut donc pas se surprendre si le produit des Oil Kings d’Edmonton est fréquemment identifié comme l’un des 15 meilleurs espoirs n’ayant pas encore accédé à la LNH. Cossa aura l’opportunité de démontrer qu’il peut offrir un rendement aussi intéressant lorsque les enjeux augmentent, puisqu’il gardera les buts en séries éliminatoires pour la première fois dans la WHL, au cours des prochains jours.
Berggren devrait être en sérieuse considération pour un poste au sein du top-9 offensif des Wings l’automne prochain, après l’excellence de son jeu, tant en SHL avec Skelleftea que dans la LAH avec Grand Rapids. Apte à jouer à l’aile gauche ou à l’aile droite, l’ancien 33e choix a tranquillement gravi les échelons ces trois dernières années. Ses 16 buts en 62 matchs ne portent à croire qu’il sera un prolifique marqueur de buteurs, mais ses qualités de passeur ne laissent aucune place au doute. Les partisans des Wings sont certainement curieux de voir si une chimie se développera avec son excellent compatriote Lucas Raymond.
Soberblom, coéquipier d’Edvinsson à Frolunda, constitue la carte cachée du groupe d’espoirs suédois à Detroit. Ce géant de 6 pieds 8 pouces a débloqué du point de vue offensif à sa 2e campagne complète en SHL, passant d’une modeste récolte de trois buts en 28 matchs à 19 ans vers une production de 21 buts en 52 rencontres un an plus tard. Ça lui a d’ailleurs valu le meilleur total des buts du circuit chez les patineurs de moins de 22 ans. C’est loin d’être banal pour un espoir réclamé au 159e rang en 2019.
Bref, l’invasion suédoise à Detroit pourrait bien se poursuivre avec l’arrivée imminente d’Edvinsson, Berggren, Soderblom, ainsi que les défenseurs William Wallinder (32e au total, 2020), et Albert Johansson (60e, 2019) et l’attaquant Theodor Niederbach (51e, 2020), qui ont tous évolué en SHL au cours de la dernière saison.
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