Ils ne l’avoueront jamais de la sorte, mais les Rangers de New York ont vraiment perdu « leur » match dans cette finale de la Coupe Stanley!

Ce match numéro un aurait dû être le leur. Après avoir éliminé le Canadien, ils ont profité de deux jours de repos et de deux séances d’entraînement, un équilibre parfait pour être frais et dispos sur tous les fronts. Au cours de la grande journée média de mardi, on sentait les joueurs des Rangers dans une belle forme, autant physique que mentale. Alain Vigneault disait avoir apprécié le temps de préparation dont il a bénéficié pour s’assurer que les siens s’adaptent le mieux possible au style des Kings.

La première moitié de la rencontre s’est d’ailleurs déroulée exactement en ce sens. Les Rangers semblaient avoir volé aux Kings une partie de leurs atouts. Vitesse, échec-avant, travail intense le long des rampes, ils ont assurément fait plier les genoux des locaux et ont semé un doute certain dans leur esprit et dans celui de leurs partisans. On pouvait croire alors que l’usure avait enfin rejoint les hommes de Darryl Sutter, eux qui ont laissé une quantité incroyable d’énergie derrière eux lors de la finale de l’Ouest et au cours des 21 rencontres disputées depuis le début des séries 2014.

Comment expliquer alors le retour des Kings et le dénouement final du premier match? Très difficile, mes amis. Même Alain Vigneault semblait incapable de trouver une piste de réponse valable quelques minutes après le but de Justin Williams. Mais une chose est sûre : le but de Kyle Clifford, un employé de soutien, tard en première période, a semblé provoquer une double réaction sur le plan de la confiance. Elle a rehaussé celle des Kings, qui semblaient un peu dépassés jusque-là, mais elle a surtout semblé ébranler celles des Rangers. La troisième période en fut d’ailleurs la preuve éloquente.

Avant même la conclusion des deux finales d’association, les observateurs se demandaient comment l’Est pouvait vaincre l’Ouest, peu importe l’identité des adversaires au tour ultime. Or, en première période mercredi soir, on a vu une équipe de New York dénuée de complexe, capable de dicter l’allure de la rencontre en jouant le style qui lui convient le mieux. Mais dès la réplique des Kings, le match a basculé. N’eût été le travail solide du gardien Henrik Lundqvist, les Rangers auraient baissé pavillon bien avant la prolongation.

Ont-ils cessé d’y croire, à mi-chemin? C’est bien possible.

Une journée unique

La « journée média » organisée par la Ligue nationale de hockey, avant le début de chaque finale de la Coupe Stanley, a pour but d’offrir aux journalistes accrédités et aux détenteurs des droits de télévision l’accès aux joueurs et entraîneurs des deux équipes. Pendant près de huit heures, les responsables de la LNH coordonnent admirablement cet événement long et complexe où il est possible, pour la télé par exemple, de réaliser des entrevues personnalisées ou obtenir des « clips » sonores qui vont compléter nos reportages.

Ce qu’il faut retenir principalement de cette journée, c’est la gentillesse et la disponibilité irréprochable des joueurs et des entraîneurs qui défilent, à tour de rôle, sur les différentes tribunes et les différents studios de télévision. De façon générale, ils sont détendus et souriants, autant devant la caméra qu’à l’abri de la lentille. Tous semblent animés de cette passion qui accompagne cette chance ultime de remporter la Coupe. Tous, unanimement, évoquent la chance inouïe qu’ils ont d’être aussi prêt du but ultime, du grand rêve qui la plupart du temps remonte à l’enfance.

Et parfois, si la perche leur est tendue correctement, ils vont s’ouvrir davantage sur le plan personnel. Ce fut le cas pour Martin St-Louis qui, assis aux côtés de Brad Richards, fut rempli d’émotions lorsque je lui ai parlé de l’année bouleversante qu’il vient de vivre, comme dans une véritable montage russe. Ce fut le cas pour Brian Boyle, qui fut tout simplement captivant en parlant avec une affection débordante de sa place au sein d’une famille de 13 enfants et de la guérison miraculeuse de son père, après un pèlerinage religieux. Ce fut le cas pour Marc Staal, qui a admis avoir eu peur pour sa carrière après sa commotion et sa grave blessure à l’œil. Vous pourrez d’ailleurs voir et entendre ces témoignages au cours de nos prochains reportages.

Ce contact privilégié avec les joueurs de hockey et leurs entraîneurs nous permet d’apprécier à nouveau les qualités humaines qui leur sont propres. La plupart d’entre eux sont simples et respectueux envers les amateurs et le public en général. La plupart reconnaissent aussi l’immense privilège qu’ils ont de gagner leur vie en pratiquant un sport qu’ils aiment plus que tout au monde.

Oui vraiment, cette journée est tout à fait unique pour nous. Un fort beau moment au cours d’une saison de hockey...