Confiné au confort de sa maison en raison des mesures gouvernementales entourant la pandémie de la COVID-19, Michel Therrien s’est joint à Maxime Talbot et Bruno Gervais pour discuter d’une panoplie de sujets dans le cadre de l’émission Max & Bruno.

L’entraîneur adjoint d’Alain Vigneault chez les Flyers a tout d’abord souligné la situation particulière dans laquelle la LNH se retrouve et de son emploi du temps en période de confinement.

« Au début les entraîneurs, on se parlait assez régulièrement pour se faire des scénarios au cas où l’action reprendrait, mais après quelques jours à se préparer, il n’y avait plus grand-chose qu’on puisse faire de plus. Alors, comme tout le monde, on suit les consignes de rester à la maison et on en profite pour rattraper le temps perdu. On peut souper toute la famille ensemble et de faire des choses qu’on n’a pas eu la chance de faire depuis un certain temps. C’est spécial pour tout le monde ce qui se passe, mais le plus important c’est que tout le monde soit en santé. »

Avant d’être forcé à la pause, les Flyers occupaient le deuxième rang de la division Métropolitaine et le sixième rang de la LNH. Un succès que Michel Therrien attribue à l’excellent groupe de joueurs de l’équipe et à la chimie du personnel d’entraîneurs.

 « Ç’a pris un moment avant que l’équipe ne prenne son envol et que les joueurs acceptent la manière dont on voulait qu’ils jouent, mais les choses se sont placées, surtout en deuxième moitié de saison, explique-t-il. Alain Vigneault a fait un travail extraordinaire avec les joueurs. Mon rôle d’entraîneur adjoint, je ne l’aurais pas fait avec tout le monde, je le fais avec des gens avec qui je suis très à l’aise. C’est spécial aussi de retrouver Mike Yeo avec qui j’ai travaillé sept ans. On est trois anciens entraîneurs-chefs, mais avant tout, on est une gang de chums qui partagent de l’expérience. On a un bon groupe de leaders au sein de notre équipe, des Claude Giroux, Sean Couturier, Jakub Voracek et cie. On compte aussi sur beaucoup de bons jeunes joueurs et un excellent jeune gardien de but en Carter Hart qui est bien secondé par un vétéran comme Brian Elliott. Les joueurs jouent avec confiance et un peu d’arrogance et ça en prend de l’arrogance pour gagner. Il faut être humble, mais ça prend un peu d’arrogance et particulièrement en deuxième moitié de saison, on voyait que ça payait. »

L’ancien entraîneur-chef du Canadien a laissé passer deux saisons avant de retourner entraîneur dans la LNH et le retour derrière un banc s’est fait par une volonté d’adapter son style et de s’ajuster aux nouvelles générations de joueur de la ligue.

« C’est certain que l’approche doit être ajustée. C’est important. Il y a des choses et des rencontres que j’ai eues dans le passé que je ne pourrais plus avoir avec certains joueurs. Le message ne passerait pas. L’important c’est de savoir s’ajuster, c’est une belle génération et j’ai beaucoup de plaisir à travailler avec les jeunes. On échange avec les joueurs et j’apprends aussi d’eux. »

Parlant des chocs de générations, Max et Bruno se sont questionnés sur les années juniors de Michel Therrien avec le Titan de Laval et les Prédateurs de Granby où il a notamment travaillé avec les frères Morrissette et remporter la Coupe Memorial. Une famille que Michel Therrien porte encore dans son cœur, malgré les années qui le séparent de son stage junior.

« Pour moi la famille Morrissette c’est important. Ce sont eux qui m’ont permis d’atteindre mon but. Ils m’ont donné l’opportunité et ce sont des gagnants. Les joueurs pour eux étaient comme leurs enfants. On les élevait un peu à la dure, mais les joueurs grandissaient de ça et moi aussi j’ai grandi en tant qu’entraîneur-chef. On se voit encore en Floride, Jean-Claude Morrissette et moi. Ce sont des gens qui étaient entiers et nous sommes tous reconnaissants d’avoir côtoyer la famille Morrissette. C’était une autre époque, c’était un peu plus dur, mais le but c’était de rendre le joueur meilleur et l’aider à avoir une belle carrière. Quand un joueur veut atteindre son but, il faut qu’on le pousse. Parfois sur le coup il trouve ça dur, mais après sa carrière il comprend mieux plusieurs choses qu’on a faites. »

Maxime Talbot se souvient bien quant à lui de l’arrivée de Michel Therrien dans la LNH à titre d’entraîneur-chef des Penguins de Pittsburgh où il a justement vécu une leçon à la Michel Therrien.

« Michel avait été mon entraîneur la saison précédente à Wilkes-Barrie (le club-école des Penguins) et je jouais sur la troisième ligne avec le grand club quand j’ai appris qu’il allait devenir l’entraîneur-chef des Penguins de Pittsburgh. Je me suis dit, "Ça y est je vais peut-être monter sur la deuxième ligne!", puis le lendemain, je portais un chandail rouge et j’évoluais sur ce qui serait la cinquième ligne », se souvient l’ancien attaquant des Penguins.

Une anecdote dont Michel Therrien se souvient très bien lui aussi.

« C’est drôle que tu en parles, je m’en rappelle de ça! Je voulais que tu aies une longue carrière. Parfois des joueurs sont là un an, un an et demi, puis change d’équipe. Il y en a beaucoup dans cette situation-là. J’avais une belle relation avec Max et j’aimais sa personnalité. Quand j’ai eu l’emploi à Pittsburgh, ça n’avait pas été facile, mais j’avais fait venir Max dans le bureau pour lui dire : "Max si tu continues comme ça tu vas avoir une carrière de 60 matchs dans la LNH. Je savais que tu avais confiance en me voyant arriver, mais vas te faire couper les cheveux et montre-moi que tu veux faire un joueur de hockey, que tu auras de la discipline et que tu seras un bon modèle!" », lance l’ancien pilote du Canadien et des Penguins en riant.

Avec 704 matchs dans le circuit Bettman et le but gagnant d’une Coupe Stanley, Maxime Talbot a clairement tiré toutes les leçons de la décision de son ancien entraîneur-chef.

Pour revivre la conquête de la Coupe Memorial par les Prédateurs de Granby visionner le documentaire « À la conquête du respect » dans la Zone Vidéo du RDS.ca sous les onglets Émission et 25 ans d'émotion.

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