Parfois, le processus est aussi, sinon plus, important que les résultats, mais pas dans une ligue où il y a obligation de résultats soir après soir. Donc, surtout pas dans la Ligue nationale de hockey.

Dans le cas qui nous intéresse, c’est-à-dire celui des Sénateurs d’Ottawa, cette étape de « processus » semblait avoir été franchie, et ce, de belle façon, lors de la saison 2016-2017.

Identité renouvelée, nouvelle culture organisationnelle, rigueur dans le souci du détail. Bref, tous des éléments qui ont su redorer le blason d’une organisation qui en avait grandement besoin l’an dernier, suite à plusieurs années de vache maigre.
 

Malheureusement, cette recette du succès, aussi simple que celle du pâté chinois (« steak, blé d’Inde, patates »), semble avoir été oubliée sur le coin de la table par certains joueurs, qui ont préféré se concentrer sur leur performance individuelle.

Sans rien prendre pour acquis, ce qui serait la pire erreur possible, certaines de ces notions de base semblent avoir été délaissées, soit inconsciemment, soit par une mémoire sélective.

Une attitude qui devra vite être revue et corrigée, avant que de mauvaises habitudes s’installent de façon permanente.

Les Sénateurs, qui semblent avoir perdu leurs repères, se doivent de redresser la barre, eux qui ont été limités à seulement huit petits buts marqués à leurs six dernières parties, tout en allouant 21 à l’adversaire.

Après avoir encaissé une 6^e défaite consécutive samedi soir dernier par la marque de 2-1 devant leurs propres partisans, face aux Islanders de New York – une première depuis mars 2014 – il y a de quoi s’interroger et surtout de quoi s’inquiéter pour la suite des choses.

Le piètre rendement à domicile de l’équipe (4-5-5) et ces nombreux points laissés sur la table pourraient éventuellement venir hanter les Sénateurs dans cette lutte pour une place en séries éliminatoires.

De plus, les Sénateurs sont confrontés à un calendrier des plus exigeants, qui les forcera à disputer leurs sept prochaines rencontres sur les patinoires adverses (entre le 29 novembre et 12 décembre prochain), dont une séquence de trois parties sur la côte Ouest américaine.

Le fameux dicton « Ça passe ou ça casse » pourrait bien servir de référence à la formation ottavienne lors des prochaines semaines.

Boucher évite de rajouter de l’huile sur le feu

Fort possiblement servi par ses expériences du passé, Guy Boucher, malgré ce passage difficile, a su s’abstenir de critiquer ouvertement certains de ses protégés sur la place publique, question de ne pas inutilement rajouter du bois dans le poêle dans ces moments de grandes chaleurs.

Le langage utilisé semble en être un qui est basé sur le positif pour celui qui en est à son 2^e passage derrière le banc d’une formation de la Ligue nationale.

Or, comme mentionné en octobre dernier, le défi d’entrer dans l’espace de 25 centimètres de ses joueurs représentait et représente toujours un défi de taille pour Boucher et son personnel hockey.

Recentrer, reprogrammer, reconditionner. Ce n’est pas un processus facile en ce premier quart de la saison, mais il faut le faire afin de retrouver le style de jeu qui a permis aux Sénateurs de connaître autant de succès en 2016-2017 et d’atteindre le fameux carré d’as.

Duchene doit apprendre à gérer la frustration

Même s’il a marqué son premier but dans son nouvel uniforme samedi soir dernier et qu’il semble avoir enlevé un énorme fardeau de ses épaules.

Le joueur de centre canadien devra faire face à l’adversité du moment et satisfaire sa propre impatience et celle de son nouvel employeur. Cela demande un appel à la patience; étape essentielle pour surmonter les difficultés du moment et surtout garder le moral.

Impliqué dans une transaction considérée majeure par plusieurs, Duchene a de la pression, surtout lorsqu’on se tourne du côté de Nashville et qu’on voit le succès que connaît Kyle Turris.

Le danger pour Duchene est de trop penser à toutes ces attentes et ainsi « sur jouer » dans les moments critiques. Un fait demeure cependant, une partie de sa confiance a été ébranlée au cours des dernières semaines.
 

En s’attardant davantage sur l’enjeu que le jeu et sur les éléments hors de son contrôle, le jeune homme de 26 ans s’éloigne du moment présent et doit revenir à la base.

Par contre, disons que cette expérience des dernières semaines viendra tout de même regarnir encore plus le coffre à outils de celui qui possède tous les ingrédients pour réussir et pour répondre aux attentes de sa nouvelle terre d’adoption.

Les Blues impressionnent au plus haut point

« Impressionnants » est le mot qui me vient à l’esprit pour résumer les succès des Blues de St-Louis après les premiers mois d’activité de cette saison 2017-2018.

Les Blues roulent à fond train et bénéficient pleinement de cette nouvelle vocalise avec la présence de Mike Yeo en remplacement de Ken Hitchcock, qui a été congédié le 1^er février 2017.

L’approche de Yeo fonctionne très bien, car les joueurs l’ont achetée au sein du vestiaire de la formation du Missouri.

Saint-Louis a effectué très peu de mouvement de personnel durant l’entre-saison. Or,  l’arrivée de Brayden Schenn dans une transaction avec les Flyers de Philadelphie rapporte déjà son pesant d’or pour le directeur général Doug Armstrong, du moins à court terme.

Forts d’une fiche de 17-6-1, pour 35 points, les Blues sont en mission. Ils comptent présentement sur l’un des meilleurs premiers trios de la Ligue nationale.

Jaden Schwartz, Brayden Schenn et Vladimir Tarasenko présentent, à eux trois, une fiche de 35 buts, 55 passes, pour un total de 90 points, tout en maintenant un différentiel de +56.

Le premier trio est appuyé par une brigade défensive combinant talent et expérience, avec un duo de gardiens de but plus que respectable en Jake Allen et Carter Hutton.

Sans rien enlever aux Jets de Winnipeg, aux Predators de Nasville ou aux Golden Knights de Vegas,  la formation du Missouri sera à surveiller de près tout au long de la saison en raison de l’équilibre au sein de sa formation!