Le dernier livre que j’ai écrit avec Dre Johanne Levesque, neuropsychologue, TDAH : Pourquoi être ordinaire quand on peut être spécial me fait penser à P.K. Subban. En voilà un qui se démarque par son originalité. 

 

Il ne laisse assurément personne indifférent. Certains l’adorent, d’autres le détestent, mais personne n’est imperméable au personnage. On l’a bien vu dans le match du Canadien face aux Predators de Nashville samedi. Il y avait des tas de chandails de P.K. dans la foule et, quand il touchait à la rondelle, on entendait autant d’ovations que de huées. C’est un joueur pour le moins électrisant. 

 

Pendant mes études en psychologie du sport à l’Université de San Diego, j’ai rencontré Cristina Versari, elle-même Docteure en psychologie du sport, qui y enseignait. Cristina a longtemps travaillé auprès de la NBA, où elle a, entre autres, étudié les joueurs des équipes gagnantes pour tenter de comprendre ce qui les distinguait. Elle a réalisé qu’elles sont toujours formées de joueurs aux personnalités très différentes. Ce sont, a-t-elle démontré, l’apport de tous ces tempéraments, de toutes ces façons de réagir, de toutes ces façons de communiquer, qui permettent à ces équipes de gagner. Toutes ces différentes personnalités, dont certaines sont fortes et étincelantes alors que d’autres sont secrètes et silencieuses, forment un tout non seulement cohérent, mais aussi plus grand que la somme des parties.

 

P.K. ne passera jamais inaperçu. Il est flamboyant, il aime parler et déranger, il prend de la place. 

 

À l’opposé, on ne peut imaginer quelqu’un de plus tranquille qu’Andrei Markov, l’ancien et excellent défenseur du Canadien. Si P.K. cherche toujours les projecteurs, Markov adore passer sous le radar. Si l’un veut non seulement bien jouer, mais aussi faire le spectacle, l’autre s’en tient à un jeu plus sobre, mais fichtrement efficace. Le premier parle continuellement pour déranger l’adversaire, l’autre ne parle pas beaucoup sur la glace et guère plus à l’extérieur. Des personnalités qui se situent dans deux univers complètement différents.

 

Pourtant, ils formaient une paire de défenseurs élite dans la ligue, aussi efficace pour arrêter les meilleurs joueurs adverses que pour préparer la contre-attaque. Ils étaient en symbiose sur la patinoire, sachant instinctivement où l’autre allait être et ce qu’il allait faire. Plus fascinant encore, ils s’entendaient aussi à l’extérieur de la glace. Ainsi, Markov n’a jamais hésité à inviter P.K. à son mariage, car ils se respectaient et s’appréciaient.


Le Canadien était-il une équipe plus redoutable avec Markov et Subban que sans eux? Chacun peut avoir sa réponse. Ce qui apparait cependant évident, c’est qu’il faut accepter les différences plutôt que de les écarter. Il faut puiser l’énergie et la force des contrastes et des originalités pour aller plus loin, sauter plus haut et frapper plus fort. 

 

Être différent, ce n’est pas un défaut. C’est plutôt une richesse qu’il faut découvrir et à laquelle il faut puiser. Pourquoi être ordinaire quand on peut être spécial?