Bon début de semaine mes amis,

Vous avez sans doute vu et revu le coup violent porté par Mike Brown des Ducks d‘Anaheim vers Jiri Hudler des Red Wings de Détroit lors du premier match de la série entre les deux équipes et il y a tout lieu de croire que plusieurs d‘entre vous ont eu un malaise en visionnant la séquence. D‘autres ont possiblement, au contraire, conclut qu‘il s‘agissait d‘un contact admissible, dans les normes du sport du hockey, un sport de vitesse, de contact, de réaction.

Bien que je partage respectueusement ce deuxième point de vue et que je reconnaisse la responsabilité d‘un joueur à assurer sa propre protection sur la patinoire, je ne peux croire que la Ligue nationale n‘ait pas vu là un geste passible d‘une sévère suspension. Brown a délibérément visé Hudler alors que ce dernier n‘avait plus la rondelle et il avait tout le temps au monde d‘éviter la collision ou du moins, en réduire sérieusement la force. L‘arbitre Kelly Sutherland a d‘ailleurs très bien vu ce qui s‘est passé et a parfaitement agi en décrétant “obstruction majeure”, ce qui entraînait l‘éjection de Brown de cette rencontre.

Mais les dirigeants de la LNH, Colin Campbell en tête, ont choisi de jouer à l‘autruche, ils ont désavoué de façon honteuse le travail honnête d‘un de leurs officiels et ils ont ainsi sanctionné une forme de violence qui a de moins en moins sa place dans le hockey moderne. Ils ont choisi de se cacher en évoquant le “dossier” du joueur coupable et sur le fait qu‘il n‘avait pas frappé ni avec le coude, ni avec le bâton, ni avec le poing. Et à mon avis, le problème le plus grave est justement là!

La LNH fait carrément fausse route en s‘en tenant à la définition stricte de ses règles et en omettant de sévir contre l‘intention ou du moins contre le résultat. Autrement dit, on ne punit pas la fin, seulement les moyens! Un jour il y aura un cas extrêmement grave, peut-être fatal et tout le monde se dira alors indigné par la situation et sur l‘urgence de faire quelque chose. Faut-il en arriver là?

La société a grandement évolué à tous les niveaux depuis le tournant du siècle, ce qui était acceptable il y a à peine une décennie ne l‘est peut-être plus aujourd‘hui et il est normal que le sport, entre autres courants, adapte ses règles en conséquence. Lorsque Scott Stevens a été intronisé au Temple de la renommée du hockey il y a quelques mois, on a souvent montré en rafale à la télé ses mises en échec violentes et je vous avoue avoir ressenti alors un profond malaise. Je ne suis pas le seul, même Michel Bergeron me disait avoir ressenti exactement la même chose. Je le répète, la société évolue et je trouve qu‘il est très sain de ne plus banaliser le fait de voir de bons joueurs inconscients sur la patinoire ou de les voir souffrir de commotions cérébrales parce qu‘ils ont été agressé sauvagement, même si l‘agression “respectait” le libellé des règles!

La NFL, toujours une merveilleuse référence à plusieurs points de vue, en a eu plein le dos un jour de voir ses quart-arrières blessés à répétition. Elle a compris qu‘il fallait protéger une catégorie de joueurs qui se veut le pain et le beurre des équipes et du circuit! Elle a agi en conséquence en adoptant des mesures de protection aussi sévères que limpides. Peu importe la façon, une agression non nécessaire contre un quart est automatiquement passible d‘une pénalité. On punit la fin, pas seulement le moyen!

Il est grand temps que la LNH regarde dans la cour de ce voisin si elle veut que la sienne soit en ordre pour voir l‘avenir avec confiance. Peut-être devrait-elle commencer par s‘assurer que son personnel de direction et/ou de décision soit à la hauteur des normes de notre société moderne?