Se concentrer sur ce qu'on peut contrôler
Sénateurs d'Ottawa lundi, 6 mars 2017. 22:07 samedi, 14 déc. 2024. 13:03« Se concentrer sur ce qu’on peut contrôler », telle sera la devise de la formation ottavienne d’ici la fin du calendrier régulier. Avec 18 parties au compteur, dont 12 sur les patinoires adverses, la troupe de Guy Boucher se trouve au cœur d’une séquence très exigeante. Les Sénateurs seront appelés à disputer leurs 18 derniers matchs en 33 jours.
Il s’agit d’un dernier droit qui forcera inévitablement les Sénateurs d’Ottawa à demeurer centrés sur le moment présent et ils devront davantage se préoccuper de leur propre sort. Ils devront arrêter de se concentrer sur ce qu’ils ne peuvent pas contrôler, car la compétition est des plus féroces au sein de la division Atlantique.
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Les Sénateurs ont joué du hockey plus responsable et plus mature à tous les niveaux, depuis l’entrée en scène du nouvel entraîneur-chef, Guy Boucher. La présence de rigueur et d’un important souci du détail permet de croire que les Sénateurs vont demeurer au plus fort de la lutte pour une place en séries éliminatoires d’ici la fin des hostilités.
Un revirement de situation qui n’est pas étranger à la tenue des Sénateurs sur les patinoires adverses cette saison, eux qui ont une fiche de 17-12-0 en 29 sorties loin de la maison. À titre de comparatif, en 2015-16, les Sénateurs affichaient un rendement sous la barre des .500, avec un dossier de 17-21-3.
Il faut dire que les joueurs ont acheté le message et le système de l’entraîneur Boucher. En plus, l’arrivée de renforts – qui donnera aux Sens davantage de profondeur et d’options en attaque (Alex Burrows, Viktor Stalberg) et en défense (Jyrki Jokipakka) lors de ce sprint final – aidera grandement la formation ottavienne.
Après une absence en séries éliminatoires lors de deux des trois dernières saisons (2014 et 2016), les Sens voudront certainement faire tout en leur pouvoir pour participer à la danse du printemps cette année et espèrent que les ajouts à la date limite les aideront en ce sens.
Il s’agit là d’acquisitions qui répondent enfin aux attentes du personnel hockey. Pour une rare fois cette saison, Boucher a sous la main un 4e trio en mesure de répondre à ses attentes et compétitionner au sein du meilleur circuit de hockey au monde, en plus de redonner confiance aux joueurs et à l’état-major.
Anderson à son meilleur!
Au cours des derniers matchs, on peut dire que Craig Anderson a retrouvé son « A-Game » et a repris confiance en ses moyens. Il n’aurait pas pu trouver meilleur moment pour retrouver sa vitesse de croisière alors que les Sens sont en plein cœur d’un segment crucial du calendrier régulier. Il faut aussi souligner le brio de Mike Condon, qui en l’absence d’Anderson a rendu de fiers services à l’organisation avec un rendement de 17-11-5. Ce dernier aura permis aux Sénateurs de garder la tête hors de l’eau.
Le retour en force du vétéran gardien de but Anderson, après quelques semaines de rodage, représentera fort possiblement un des éléments clé de ce sprint final pour l’obtention d’un billet pour les séries. Le gardien de but des Sens affiche présentement un des meilleurs pourcentages d’efficacité de la LNH.
Son absence prolongée (raisons familiales) pourrait tout de même rapporter certains bénéfices au principal concerné, surtout au niveau de l’aspect fatigue. On se rappellera par les années passées Anderson s’essoufflait en fin de saison en raison d’une surutilisation. Cette année, on peut dire qu’il a su faire preuve de grande force de caractère malgré la difficile épreuve que vit sa conjointe.
Frais et dispos, Anderson semble s’être réapproprié le plaisir perdu loin de l’action suite à une longue période d’inactivité. Cela représente un élément non-négligeable pour ce dernier, lui qui devrait voir passablement d’action au cours des prochaines semaines.
Pour l’instant, Anderson insuffle de la confiance à ses propres coéquipiers. Pour les Sénateurs, le fait de se retrouver avec deux gardiens dans un segment du calendrier aussi condensé – avec quelques séquences de deux parties en deux soirs – ne peut qu’être un élément positif dans l’environnement immédiat de l’équipe.
Des départs qui interpellent
Maintenant que la poussière semble être retombée depuis quelques jours, suite à cette autre période de transaction qui n’aura pas nécessairement ébranlé les colonnes du temple du circuit Bettman, il n’en demeure pas moins qu’une sérieuse remise en question s’impose (si cela n’est pas déjà fait) pour Ottawa.
Le nouveau directeur général de l’équipe, Pierre Dorion, a su résister à la tentation de céder les droits des jeunes Thomas Chabot, Colin White et Logan Brown, lors de la dernière période de transaction, ce qui semblait clair au niveau de ses intentions de départ.
Or, le départ de plusieurs jeunes espoirs (suspects pour certains) lors des dernières années interpelle au plus haut point, car depuis l’arrivée de la nouvelle convention collective, le repêchage n’a jamais été aussi important pour l’avenir d’une franchise.
Tout en reconnaissant qu’il est difficile d’avoir le beurre et l’argent du beurre dans un milieu aussi compétitif, il faut dire que lors des deux dernières années plusieurs transactions des Sens ont eu pour effet de renforcer le court et moyen terme, mais au détriment du long terme.
Or, le vieil adage qui dit « qu’il faut donner pour recevoir » est une notion bien comprise par les Sénateurs. On est en présence d’un cadre restrictif au niveau de l’enveloppe salariale. Bref, un budget beaucoup plus serré que dans d’autres endroits du circuit, ce qui affecte évidemment la gestion quotidienne des opérations hockey.
En contrepartie, les départs de Patrick Wiercioch (2e ronde 2008), Jared Cowen (1re ronde 2009), Jakob Silfverberg (2e ronde 2009), Mika Zibanejad (1re ronde 2011), Stefan Noesen (1re ronde 2011), Matt Puempel (1re ronde 2011), Shane Prince (2e ronde 2011), Curtis Lazar (1re ronde 2013), et Jonathan Dahlen (2e ronde 2016) demeurent tout de même des éléments de questionnement sur les années à venir.
On se questionne sur la relève au niveau inférieur pour les prochaines saisons. À part les Chabot, White et Brown, qui éventuellement représenteront des valeurs sûres pour la formation de la capitale nationale, espérons-le, sur qui l’organisation compte-t-elle ?
Espérant que la non-présence de certains de ses jeunes espoirs ne viennent pas éventuellement créer un énorme vide dans l’équilibre des âges pour les années futures au sein de cette organisation qui sera privée de ses choix de 3e,5e et 7e ronde lors de la prochaine séance de sélection.