Alex Pietrangelo : la pierre d’assise d’un carré d’as
LNH jeudi, 5 mai 2016. 14:29 dimanche, 15 déc. 2024. 13:58ST. LOUIS - Les Blues de St. Louis comptent sur l’un des meilleurs groupes de défenseurs de la LNH. Peut-être le meilleur.
Kevin Shattenkirk est la bougie offensive de ce groupe. Il se fait un devoir d’appuyer l’attaque chaque fois qu’il en a l’occasion. Ses passes aussi rapides que son coup de patin sont le principal baromètre permettant d’établir s’il connaît une grande partie ou simplement un bon match.
Jay Bouwmeester est un exemple d’efficacité et d’expérience. Il n’affiche plus la même vitesse qu’à ses débuts dans la LNH, mais son sens du hockey et son anticipation compensent largement pour cette légère baisse de régime.
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Si Bouwmeester amène l’expérience, Colton Parayko amène lui l’innocence d’une recrue qui découvre le hockey des séries de match en match alors que tout est nouveau pour ce géant qui aura 23 ans le 12 mai prochain.
Déjà très solide, ce «Big Three» grimpe dans une catégorie supérieure quand on y greffe Alex Pietrangelo qui est non seulement le meilleur du groupe, mais aussi le plus complet, le plus solide dans tous les aspects du jeu, le point d’ancrage en fait. De «Big Three» le groupe de défenseurs des Blues devient alors rien de moins qu’un carré d’as.
Le plus utilisé
De tous les joueurs encore actifs en séries, c’est Alex Pietrangelo qui affiche le temps d’utilisation le plus imposant avec une moyenne de 30:03 par rencontre. À l’aube d’un quatrième match qui pourrait permettre aux Blues de prendre les devants 3-1 dans la série qui les oppose aux Stars de Dallas, il est acquis que Pietrangelo passera autour de la moitié de la partie sur la patinoire.
Et ce n’est pas l’entraîneur-chef Ken Hitchcock qui s’en plaindra. « Alex fait partie de cette catégorie de joueurs qui sont meilleurs quand ils jouent beaucoup. Dès qu’il revient au banc, tu sens qu’il veut retourner sur la glace. Il y a des joueurs comme Alex qui ont besoin de jouer beaucoup sans quoi ils se détachent du jeu. Ils perdent leur concentration. En sautant sur la glace à toutes les deux présences, il reste dans le coup. Il est allumé. Et quand ce type de joueur joue beaucoup, il est plus efficace. Il gère mieux son match. C’est quand ils passent trop de temps au banc que ces défenseurs de premier plan tentent des jeux trop osés, qu’ils y vont pour un coup de circuit et se font prendre au lieu de frapper des simples chaque fois qu’ils touchent à la rondelle en attaque ou qu’ils complètent un jeu en défensive », expliquait l’entraîneur-chef des Blues plus tôt cette semaine.
Le principal intéressé se contente de sourire lorsqu’on lui demande de commenter son temps d’utilisation.
« C’est devenu une habitude. Ce n’est pas comme si on me demandait soudainement de prendre six ou sept minutes de plus qu’en saison. Je joue beaucoup et je suis habitué de cette façon. Je suis en mesure de bien récupérer entre les parties ce qui fait que je suis en forme de match en match. La fatigue peut me rattraper lorsqu’on se rend en prolongation. Mais pour le reste, je me tire bien d’affaire », a indiqué la pierre angulaire de la défensive des Blues.
Occupant déjà une place de choix parmi les défenseurs élites dans la LNH, Alex Pietrangelo hausse la qualité de son jeu dans les situations difficiles. « Alex passe un peu inaperçu en saison régulière parce qu’il est davantage un défenseur efficace qu’un défenseur spectaculaire. Mais quand le défi devient plus grand, la qualité de son jeu augmente de la même façon », a ajouté l’entraîneur-adjoint Kirk Muller que j’ai croisé près du vestiaire des Blues après l’entraînement de ce matin.
Apprendre du passé
Comme ses coéquipiers, Alex Pietrangelo tient à profiter de l’appui des partisans qui se masseront ce soir dans les gradins du Scottrade Center pour battre les Stars dans un troisième match de suite et ainsi prendre les devants 3-1 dans la série.
Et si ce scénario se confirme, Pietrangelo s’assurera de rappeler ses coéquipiers à l’ordre s’ils croient la série terminée. « On a pris les devants 3-1 en première ronde contre Chicago et les Hawks ont poussé la série jusqu’à la limite des sept matchs. Il faudra s’en rappeler », a indiqué le défenseur de 26 ans qui revendique un but et sept points après 10 matchs depuis le début des séries.
Remarquez que ce message est facile à passer dans le vestiaire des Blues.
« Nous avons appris la dure réalité des séries au fil des dernières années. On a vécu de grosses déceptions. Il devrait donc être facile de garder notre concentration et de ne pas sombrer dans un excès de confiance si nous prenons encore les devants 3-1 dans la série. Nous sommes plusieurs à avoir vécu et partagé ces déceptions. Mais nous avons greffé des joueurs comme Brouwer (Troy) et Upshall (Scottie) qui n’y étaient pas et qui nous amènent une autre dimension », a poursuivi Pietrangelo.
Depuis l’arrivée de Ken Hitchcock à la barre de l’équipe en novembre 2011, les Blues ont accédé aux séries chaque année. L’ennui, et il est de taille, c’est qu’ils n’avaient remporté qu’une ronde éliminatoire (en 2011-2012) avant de venir à bout des Hawks il y a deux semaines.
Bien qu’ils figuraient parmi les favoris pour remporter la coupe Stanley, les Blues ont été incapables de franchir la première ronde lors des trois dernières années. Avec une victoire ce soir, les Blues seront à un gain d’une présence en finale de l’Ouest.
Baiser soufflé…
Le baiser soufflé que Ryan Reaves a offert en cadeau aux joueurs des Stars de Dallas en fin de partie mardi faisait encore jaser ce matin dans les vestiaires du Scottrade Center.
« Je ne regrette rien et je ne crois certainement pas que ça leur servira de motivation supplémentaire. Ils n’ont pas besoin de ça. De fait, je suis vraiment surpris de voir les proportions que tout cela a pris. Après tout, ce n’était qu’un geste bien banal », a plaidé l’homme fort des Blues.
Si les Stars tenteront de se servir de ce baiser pour mousser un brin leur désir de venger l’humiliation de mardi – un revers gênant de 6-1 – les Blues eux espèrent compter sur l’appui inconditionnel de leurs partisans.
« Nous avons de très bons partisans ici. Ce sont des partisans qui nous appuient en fonction des résultats qu’on obtient. Si nous jouons bien, ils s’éveillent, deviennent très bruyants et nous aident à maintenir le momentum favorable que nous avons créé. Ce que j’aime le plus, c’est que les encouragements de nos partisans sont vrais. Ce ne sont pas des encouragements enregistrés et projetés dans les haut-parleurs. C’est du vrai. Et pour un vieux coach comme moi, cela a plus de valeur », a expliqué Ken Hitchcock après l’entraînement de ce matin.
Pour s’assurer de garder leurs partisans dans le coup, le capitaine David Backes a assuré que lui et ses coéquipiers devront disputer un match à l’image de celui de mardi.
Tout ça est bien beau, mais les Stars devraient être en mesure de leur offrir une bien meilleure opposition. Ils devront y arriver s’ils veulent niveler les chances dans la série au lieu de se retrouver à une défaite de l’élimination.
« Je vous l’ai dit hier et je le répéterai aujourd’hui : nous avons mal joué mardi. Nous avons offert une performance gênante et nous nous sommes fait embarrasser (par le baiser soufflé de Ryan Reaves) en fin de match. On devra patiner bien mieux et avoir le contrôle de la rondelle bien plus que lors du dernier match pour avoir du succès. Pour le reste, je m’attends à ce que mes joueurs affichent le caractère nécessaire pour venger le reste », a indiqué Lindy Ruff l’entraîneur-chef des Stars.
Sans surprise, c’est Brian Elliott qui sera devant le filet des Blues.
Kari Lehtonen étant sorti de la patinoire le premier, c’est lui qui devrait amorcer le match de ce soir. La grande question est : le finira-t-il? Parce que ses gardiens partants ont été incapables de maintenir le fort, Lindy Ruff a rappelé Lehtonen et Antti Niemi au banc lors des deux dernières rencontres.
Sans une solide performance du gardien partant, peu importe son nom, les Stars peineront à niveler les chances dans la série tant les Blues jouent actuellement du gros et bon hockey, tant ils semblent en mission pour faire oublier les déboires, voire les débâcles, des quatre dernières années.
La partie débute à 19 h, heure de St. Louis, 20 h heure de l’Est.
Bon match!