Vigneault et Therrien se répondent
LNH dimanche, 25 mai 2014. 11:50 dimanche, 25 mai 2014. 13:16
NEW YORK - Définitivement, les entraîneurs Michel Therrien et Alain Vigneault sont très divertissants dans cette finale de l’Association Est et ils ont continué à se lancer des flèches de brillante façon en prélude à la quatrième rencontre.
Très à l’aise dans ce type de joute, Therrien a pris plaisir à répliquer aux commentaires de Vigneault et il a fait rire l’audience quand il a abordé le fait que leur amitié a été mise de côté pendant la confrontation.
« Alain a été très bon pour moi et nous sommes devenus très proches au fil du temps. J’ai beaucoup de respect pour l’entraîneur et l’homme. C’est un privilège d’être ami avec lui, mais là « câline » on se bat pour la même chose : une présence en finale de la coupe Stanley », a-t-il laissé tomber.
« Je suis certain qu’on ira prendre une bonne bière froide après la série quand on aura l’occasion de se croiser », a poursuivi Therrien visiblement amusé par l’escalade oratoire entre les deux équipes et surtout avec son homologue.
Plus tôt dans la journée, Vigneault ne s’était pas gêné pour décrire l’attitude utilisée par le Canadien pour chasser ses adjoints à l’entraînement de samedi et Therrien a maintenu sa version des faits.
« De notre côté, notre personnel d’entraîneurs est sous l’impression qu’il existe une entente non écrite entre les deux équipes. Par respect pour eux, nous n’avons pas l’intention d’assister à leurs entraînements », a expliqué Therrien en admettant qu’il y avait probablement eu un manque de communication entre les organisations.
Le duel entre Therrien et Vigneault s’est poursuivi sur le sujet de Derick Brassard. L’entraîneur du Tricolore a été critiqué pour avoir mentionné qu’il savait exactement où Brassard était blessé car le hockey est un petit monde.
En fait, il fallait comprendre que l’entraîneur du CH avait fait exprès pour utiliser les mêmes termes que Vigneault quand il avait déclaré qu’il était déjà au courant que Price était blessé car le hockey était un petit monde…
« J’employais les termes identiques d’Alain, c’est tout, ça se joue des deux côtés. On reconnaît que Brassard est un excellent joueur, mais il n’y a aucune « passe gratuite » pour un joueur parce que nous sommes en séries. Nous n’avons aucunement l’intention de le blesser, mais il faudra jouer avec intensité contre lui comme nous le ferons avec tous les autres membres des Rangers », a précisé Therrien qui ne voulait pas qu’on lui prête le désir de blesser le centre québécois.
Therrien semblait en parfait contrôle dans ce point de presse et il a même taquiné un journaliste anglophone quand celui-ci lui a mentionné qu’il n’avait pas compris tous ses propos en français sur son amitié avec Vigneault.
« C’est une bonne chose », a lancé Therrien qui en riant de bon coeur avant de finalement traduire sa réponse.
À quelques heures de la partie qui pourrait permettre au Tricolore de revenir à domicile avec une égalité de 2-2 ou bien un imposant déficit de 1-3, Therrien a donc paru très détendu en précisant que l’attention se portait sur la rencontre.
« Ce qui importe, c’est que les deux équipes seront en compétition dans un match important. À mon avis, le reste n’est qu’un « show de boucane », a souligné Therrien.
Vigneault peste contre le CH
Le scénario était diamétralement opposé pour Vigneault qui voulait passer son message. Selon lui, le Canadien était allé trop loin dans sa façon d’agir dans ce qui est maintenant considéré comme l’amusant scandale d’espionnage.
Vigneault aurait pu balayer les questions sur cette histoire, mais il a préféré dire que l’organisation montréalaise avait eu un comportement regrettable.
« Nous avons été traités de façon très injuste, il n’existe aucune règle ou entente entre les deux équipes. Personne du côté du Canadien ne m’a demandé une telle permission », a répliqué Vigneault à propos du fait que ses adjoints Ulf Samuelsson et Jerry Dineen ont été chassés de l’entraînement du CH sous une pluie de mots injurieux.
Vigneault a poursuivi son message de relation publique en vantant l’attitude de ses adjoints.
« Au moins, mon personnel a très bien géré la situation avec beaucoup de classe. Ce genre de comportement (celui du Canadien) est vraiment regrettable et nous sommes chanceux que le tout n’ait pas dégénéré », a poursuivi l’entraîneur rusé.
Vigneault est même allé plus loin en disant que les journalistes auraient dû s’informer à savoir s’il existait une entente de ne pas assister aux entraînements de l’équipe adverse.
« Michel a fait allusion à une exception qui survient parfois, il n’y a pas de loi non écrite à ce sujet. Personne ne m’a appelé samedi pour me demander si nous avions une entente le Canadien. D’ailleurs, si Montréal m’avait demandé de respecter une telle entente, j’aurais accepté comme je l’ai fait dans le passé et je leur aurais même dit que ça ne me dérangeait pas s’il venait épier nos séances », a détaillé le pilote des Rangers.
Quant au dossier de Brassard, Vigneault a souligné que les apparences seraient douteuses si son joueur finissait par être blessé de nouveau.
« J’espère seulement que rien n’arrivera à Derick parce que Michel ne paraîtrait pas bien », a répondu Vigneault qui a précisé que son attaquant Derek Stepan se remet à la maison de son opération subie à la mâchoire et qu’il était venu saluer brièvement ses coéquipiers.
Son mot de la fin concernait son amitié avec Therrien qui n'aurait jamais pu être décelée si elle n'avait pas été connue avant l'affrontement.
« Avant la série, Michel avait mentionné que nous n’étions pas des amis pendant la durée de la série et il avait probablement raison », a-t-il convenu.
En ce qui concerne les joueurs du Canadien et des Rangers, ils ont été beaucoup plus timides dans leurs propos en insistant sur le fait que cette rivalité qui se déroule sur la scène médiatique se déroule bien loin de leur préoccupation qui demeure la confrontation sur la patinoire.