Temps de qualité en famille et cours d’italien pour Pierre-Luc Dubois
LNH dimanche, 12 avr. 2020. 13:05 jeudi, 12 déc. 2024. 15:38Ce n’est pas à Columbus ou à Montréal que Pierre-Luc Dubois passe le temps en attendant d’en savoir plus long sur un retour au jeu éventuel dans la LNH, mais bien à Winnipeg. Pourquoi Winnipeg ? Parce que son père Éric travaille comme entraîneur-adjoint avec le Moose du Manitoba et que fiston a décidé de rejoindre ses parents et sa sœur pendant le confinement.
« On passe du temps en famille, ça fait du bien, raconte Pierre-Luc au bout du fil. On n’a jamais passé autant de temps ensemble depuis mes 14 ans ! »
« Ça fait vraiment longtemps qu’on ne s’est pas vus autant, ajoute Éric. C’est le bon côté de la mauvaise situation. »
Entre les marches avec les chiens, l’entraînement en famille dans le garage, les messages envoyés aux coéquipiers ou les appels-conférences, Pierre-Luc et Éric Dubois en profitent pour regarder des matchs de hockey ensemble.
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« Je m’ennuie de plus en plus du hockey, avoue Pierre-Luc. On a récemment regardé la série Canadien-Rangers en finale de l’Est en 2014. »
« On a regardé un peu la série Canadiens-Nordiques en 1993 ou encore un match de Wayne Gretzky avec les Oilers. On regarde les matchs et on se passe des commentaires. Il trouve ça drôle, les matchs ont l’air lents à la télévision ! raconte Éric en rigolant. »
Parfois, les discussions deviennent un peu plus techniques et Éric demande à son fils comment il réagirait dans une situation donnée. Ils ont l’habitude de garder le contact au téléphone pendant une saison de hockey, mais cette fois ils ont l’occasion de passer du temps de qualité ensemble.
Et quand il n’est pas devant le téléviseur ou dans le gymnase improvisé à la maison, Pierre-Luc s’adonne à un passe-temps beaucoup plus complexe, l’apprentissage de l’Italien ! Et si on pouvait être tenté de croire qu’il souhaite mieux converser avec son bouillant entraîneur d’origine italienne, John Tortorella, c’est pour d’autres raisons qu’il souhaite apprendre cette langue.
« C’est une langue qui m’intéresse. J’habite à Montréal et je suis ami avec Giovanni Fiore (ancien coéquipier chez les Screaming Eagles du Cape Breton) qui parle italien, raconte Pierre-Luc. »
Mais il souhaite également continuer à développer ses aptitudes en italien avec le gardien Elvis Merzlikins, qui est loin d’avoir un accent du Tennessee !
« Elvis, sa première langue est l’italien, note Pierre-Luc. Je vais pouvoir parler italien avec quelqu’un à Columbus, ce ne sera pas perdu. Ça va quand même bien, mais ça va prendre un bout avant de le parler comme il faut. D’apprendre des mots ce serait déjà pas pire ! »
Pour la petite histoire, Elvis Merzlikins est originaire de la Lettonie, mais il a disputé son hockey junior et une partie de sa carrière professionnelle à Lugano, en Suisse. L’italien est la langue la plus parlée dans cette ville qui borde la frontière de l’Italie.
D’un point de vue sportif, Pierre-Luc trouve la situation difficile, non seulement parce qu’il s’ennuie du hockey, mais aussi en constatant que tout s’est arrêté du jour au lendemain, alors que les Blue Jackets luttaient pour une place en séries.
« On se sentait bien. Nous avons eu une bonne période pendant 6 semaines et ensuite une baisse de régime, se rappelle Pierre-Luc. »
Les Blue Jackets ont effectivement connu une excellente séquence de 18 victoires en 23 matchs, entre le 16 décembre et le 7 février, avant de subir 12 revers à leurs 15 matchs suivants.
Pierre-Luc Dubois était le meilleur pointeur des Blue Jackets lorsque tout s’est arrêté. Il totalisait 49 points, dont 18 buts, en 70 matchs.
Sur le plan contractuel, il écoule la dernière année de son contrat avec les Blue Jackets et deviendra techniquement joueur autonome avec compensation cet été.
« Rien ne se passe dans le monde du hockey présentement. L’important c’est de pouvoir jouer l’an prochain. Que le contrat soit signé maintenant ou cet été, quand le bon contrat arrivera, je vais le signer. »
Si Pierre-Luc ronge son frein, c’est également le cas pour son père Éric, qui est un complice de Pascal Vincent dans la ligue américaine. Depuis que le circuit a cessé ses activités, il travaille à distance.
« La semaine passée, j’ai dû fournir une évaluation de chaque défenseur, pour se préparer à l’éventualité que la saison soit annulée, raconte Éric. »
À l’image des Blue Jackets, les Jets ont été affectés par les blessures au cours de la saison et cela a eu des répercussions sur le club-école, qui a constamment perdu des joueurs rappelés par le grand club. Le Moose luttait pour une place en séries.
En attendant des développements, les deux passionnés de hockey que sont Pierre-Luc et Éric ont donc l’occasion de partager des moments précieux en famille. Quand la crise de la Covid19 sera derrière nous, ils pourront se rappeler cette période sur une note positive. Et après cette pause, les mots famiglia, dolce vita et squadra prendront un tout nouveau sens pour Pierre-Luc.