Il y a quelques temps, un ancien des Flyers de Philadelphie me racontait à quel point cette organisation voulait gagner. On ne ménage rien. Les joueurs sont traités aux petits oignons.

Mais il a ajouté : les Flyers sont des émotifs. On change d'idée comme on change de chemise. La mise sous contrat de Mark Streit, le rachat du contrat de Daniel Brière et peut-être de celui d'Ilya Bryzgalov en sont une autre preuve. L'article du journaliste Frank Seravalli sur le site Philly.com vient confirmer les propos de cet ancien joueur.

Il y a deux ans, Flyers et Bruins s'étaient affrontés en séries éliminatoires. Deux ans plus tard, 17 joueurs qui ont participé à cette série et remporté la coupe Stanley jouent encore pour les Bruins. Seulement quatre joueurs (en excluant Daniel Brière) portent toujours les couleurs des Flyers : Braydon Coburn, Scott Hartnell, Claude Giroux et Kimmo Timonen.

Depuis, les Flyers ont eu trois capitaines et sept gardiens de but partant. On a échangé Mike Richards et Jeff Carter pour prendre une nouvelle direction. Deux ans plus tard, autre changement de cap : on rachète Brière et Bryzgalov, on fait signer un contrat de quatre ans à Mark Streit, on a les yeux sur Jonathan Bernier et, croyez-le ou non, selon le Philadelphia Inquirer, ils seraient intéressés aux services de Brad Richards si les Rangers rachètent son contrat. Peu d'équipes dans le sport professionnel se sont débarrassées de leur noyau dur aussi souvent que les Flyers.

La stabilité et l'identité sont souvent des éléments importants pour connaître du succès. Les Bruins et les Red Wings de Detroit en sont un bel exemple.

Les Flyers vivent une crise d'identité. Ce n'est pas une équipe rapide, certainement pas bourrée de talent et pas robuste comme peuvent l'être les Bruins ou les Kings.

On est loin des « Broad Street Bullies ».

Un peu de sérieux svp
 
Les remises de prix font rarement l'unanimité. On peut débattre sur le résultat du vote, à la fin ça devient une question d'appréciation personnelle. Sauf qu'à la lumière de la dernière remise de prix dans la LNH,  on peut se demander si tous les journalistes prennent leur travail au sérieux. Surtout que dans certains cas, le manque de professionnalisme de certains a eu un impact important sur le résultat du vote.
 
Les journalistes de la presse écrite votent pour la plupart des trophées, sauf le Jack-Adams le et le trophée Vézina

Ainsi, Ray Shero des Penguins a été choisi le DG de l'année avec 94 points, 6 de mieux que Bob Murray des Ducks d'Anaheim. Pas de problème avec ça. Ce qui étonne c'est que quatre DG d'équipes qui n'ont pas participé aux séries ont reçu des votes, dont Scott Howson des Blue Jackets, congédié durant la saison, et Greg Sherman de l'Avalanche du Colorado, qui a terminé au 30e rang dans la ligue. Pourtant, le DG de l'année est choisi par tous les DG de la ligue et un groupe restreint de journalistes.
 
Le trophée Vézina maintenant. Un chroniqueur a accordé un vote de première place à Ray Emery des Hawks de Chicago en dépit du fait qu'il n'ait débuté que 19 matchs cette saison. Même s'il a perdu son poste de no 1 à Viktor Fasth, Jonas Hiller a reçu un vote de 2e place.
 
Le choix le plus controversé a été celui d'Alex Ovechkin comme joueur le plus utile à son équipe. Encore là, on peut être pour, on peut être contre. Mais peut-être que l'attaquant des Caps n'aurait pas remporté son 3e trophée Hart si Chris Kunitz n'avait pas obtenu 5 points, puis Pascal Dupuis et Carey Price 1 chacun.
 
Pour le trophée Selke remis au meilleur attaquant défensif, 15 journalistes n'ont pas accordé un seul vote à Patrice Bergeron, alors que d'autres en ont donné à Patrick Kane, Steve Ott ou encore Nazem Kadri.  Bergeron a terminé 2e, à 10 points de Jonathan Toews. 
 
Il est peut-être temps de repenser le mode de scrutin. Comme Benoît Brunet le dit souvent, le temps est probablement venu de confier cette tâche à un comité indépendant, formé d'anciens ou de gens du Temple de la renommée qui prendraient leur travail au sérieux.

Letang, un dossier intrigant

À Pittsburgh, la presse semble tenir pour acquis que Kristopher Letang ne sera pas de retour avec les Penguins. On aime Letang, mais pas à 7 M$ par année. Et les raisons avancées pour ne pas lui donner cette somme sont plutôt étonnantes pour un joueur qui était candidat au trophée Norris.

Selon ce qu'on peut lire, le DG des Penguins et les entraîneurs croient qu’il ne serait pas le meilleur défenseur de l'équipe.

À la ligne bleue, la relève s'annonce prometteuse avec Derrick Pouliot et Olli Maatta.  Et Letang voudrait une clause de non-mouvement, un privilège réservé à Crosby et Malkin.

Ray Shero serait prêt à lui accorder 6 M$ par année. Mais si Mark Streit, 35 ans, a arraché 5,25 M$ par saison pendant quatre ans aux Flyers et Sergei Gonchar, 39 ans, 10 M$ pour deux saisons aux Stars de Dallas, Letang est certainement en droit d'exiger 7 M$.

Dans le Detroit Free Press, on pouvait lire cette semaine que les Red Wings suivaient le dossier de près. On imagine facilement ce que Letang pourrait faire avec des joueurs comme Datsyuk et Zetterberg. Sauf qu'il y a deux gros obstacles : comment l'amener à Detroit et quel est le prix à payer pour retenir ses services?