(ESPN.com) Beaucoup de discussions autour du Trophée Jack Adams sont concentrées sur les entraîneurs dont les équipes connaissent une meilleure saison qu'anticipé - ou pour diverses raisons, de ce que la majorité avait prédit.

Il n'y a rien de mal à ça.

L'Association des diffuseurs de la Ligue nationale de hockey vote pour le récipiendaire et au cours des 10 dernières années, seuls John Tortorella du Lightning (2004) et Joel Quenneville des Blues (2000) étaient à la tête de l'équipe qui avait remporté le Trophée du Président.

Dans ces cas-là, les Blues avaient récolté 27 points de plus que la saison précédente et le Lightning 13.

Les entraîneurs des équipes suivies de plus près, et même les équipes ayant le plus de points, ne reçoivent pas le crédit qu'ils méritent. Bien sûr, on les respecte et on ne jette pas leur candidature à la poubelle. Nous avons tendance à croire - nous inclut les diffuseurs - que ces entraîneurs ont eu la vie plus facile avec une équipe talentueuse.

Mon point de vue?

Il n'y a pas, et il ne devrait jamais avoir, de règlement rigide pour déterminer un bon aspirant au titre d'entraîneur de l'année. Un entraîneur qui fait un excellent travail avec une équipe comptant 76 points est aussi méritant qu'un autre qui a su garder son équipe sur le qui-vive pour qu'elle demeure au premier rang tout au long de la saison. Puis d'instinct, il vous vient une question...

Qui fait le meilleur travail?

Il n'y a pas de formule magique et pas d'approche bonne ou pas. Mais voici quand même un aperçu de ceux qui, dans mon livre (et celui de beaucoup d'autres), méritent une plus grande considération cette saison.

Mike Babcock, Red Wings

Certains diront qu'il a une formation talentueuse. Mais Mike Babcock a dirigé une équipe décimée par les blessures cette saison. Il a été privé des services de Dominik Hasek pendant un certain temps et le gardien Chris Osgood est revenu sur terre après avoir joué au-dessus de ses moyens. Chris Chelios, Brian Rafalski et Nicklas Lidstrom ont raté des matchs. Vrai que la majorité des autres entraîneurs aimeraient disposer du talent des Red Wings mais Babcock s'est adapté tout au long de la saison pour mener les siens vers un autre titre du Trophée du Président.

Bruce Boudreau, Capitals

C'est une bonne nouvelle pour un entraîneur des ligues mineures ou adjoints qui se voient confier un poste quand la saison est déjà commencée. Les Capitals ont maintenu un dossier de 31-17-7 depuis que Bruce Boudreau a pris la relève de Glen Hanlon le 22 novembre. Certains parleront de l'émergence d'Alexander Ovechkin, mais Boudreau a quand même réussi à composer avec une équipe qui manquait de talent. Boudreau a été le bon gars à la bonne place et au bon moment. Même si les Capitals s'effondrent dans les derniers matchs et ratent les séries, cela ne diminue la portée du travail de Boudreau.

Guy Carbonneau, Canadien

D'où vient le succès du Canadien? Alex Kovalev attire l'attention avec sa meilleure saison à Montréal. Pourtant, il n'est pas à la fin de son contrat. Sans lui, l'équipe aurait eu peine à s'accrocher dans les huit premières places. Le Canadien a pris le risque d'échanger le gardien Cristobal Huet et de mettre toute la confiance en son gardien d'avenir, Carey Price. Mais Guy Carbonneau a mis les pions à la bonne place et la recette fonctionne. L'attaque est équilibrée.

Craig MacTavish, Oilers et/ou Barry Trotz, Predators

Ces deux entraîneurs sont mentionnés en même temps parce qu'ils se trouvent dans des situations similaires. Craig MacTavish avait sous la main une équipe qui a persévéré malgré les blessures à des joueurs-clés. En raison du départ de joueurs l'été dernier, les Oilers étaient destinés à terminer plus loin au classement de la Division Nord-Ouest et seraient éliminés de la course à l'heure actuelle. Si les Oilers parviennent à devancer l'Avalanche, les Flames ou les Canucks, MacTavish mérite amplement le titre.

Même chose pour Trotz, le seul entraîneur qu'a eu les Cowboys de Dallas ...euh non, les Predators. Même si l'équipe a glissé au classement cette saison, c'est remarquable de la voir en bonne position pour participer aux séries surtout avec la saga du changement de propriétaire et de la menace de déménagement à Hamilton. Sans tenir compte de la fin de saison de ces deux formations, un vote est quand même défendable.

Brent Sutter, Devils

Au moins nous savons que Lou Lamoriello ne limogera pas son entraîneur à la veille des séries. Du moins, nous le pensons. Brent Sutter a accompli plus que son homologue de Detroit car les Devils ont vu quelques piliers quitter la formation l'été dernier. De plus, n'oublions pas que les Devils avaient entrepris la saison sur la route le temps que le Prudential Center soit prêt.

Ron Wilson, Sharks

Les frictions entre Ron Wilson et Patrick Marleau et une fiche de .500 dans les 16 premiers matchs de la saison destinaient l'entraîneur vers la porte de sortie avant Noël. Même en novembre. Une séquence de cinq défaites d'affilée avant la date limite des transactions a forcé les Sharks à faire l'acquisition du défenseur Brian Campbell. Depuis, la table est mise et les Sharks sont sur le point de décrocher le titre de division.

Les autres?

Il n'y a pas longtemps, Dave Tippett aurait figuré sur cette liste mais les Stars éprouvent des problèmes en cette fin de saison tandis que la poussée des Sharks a changé le portrait dans la division. Claude Julien a maintenu son équipe la tête hors de l'eau malgré les blessures chez les Bruins mais il n'est plus assuré de terminer parmi les huit premières positions. Jacques Lemaire du Wild?, Peut-être. Mais je vais m'en tenir à la liste des cinq entraîneurs mentionnés de même que le tandem MacTavish-Trotz pour dénicher mes trois finalistes.

Si le vote de l'entraîneur de l'année se tenait maintenant - et que je devais voter rapidement comme celui qui choisit les trois étoiles à cinq minutes de la fin du match - je choisirais Guy Carbonneau.