Équipe Canada junior championne et sans reproche
Mondial Junior mardi, 6 janv. 2015. 01:26 jeudi, 12 déc. 2024. 14:40Difficile de reprocher quoi que ce soit à une formation à la fois invaincue et championne du monde.
Même si plusieurs noteront avec raison qu’Équipe Canada junior n’a pas vraiment eu d’opposition avant le match de la médaille d’or face à la Russie, si ce n’est que du duel face aux Américains en ronde préliminaire, il serait malhonnête de critiquer cette conquête de la médaille d’or par la troupe de Benoît Groulx.
En l’emportant face aux États-Unis le 31 décembre au Centre Bell, les Canadiens ont empoigné le volant à deux mains et emprunté la route la moins tortueuse les menant à un premier titre en six ans.
Bien qu’ils ont écrasé l’Allemagne, la Finlande, le Danemark et la Slovaquie en deux occasions, le Canada mérite amplement cette médaille d’or.
Cette formation avait tout ce que ça prenait pour renouer avec le sommet. Avant le début du tournoi, j’avais noté que leur force était qu’ils n’avaient pas de faiblesses. Ils ont peut-être connu des moments de inquiétants en deuxième moitié de deuxième période face aux Russes, mais ils ont néanmoins su s’accrocher.
Bref, cette édition 2015 se classe parmi les meilleures de l’histoire canadienne. Elle ne surpasse peut-être pas celle menée par les Crosby, Getzlaf, Perry, Bergeron et Seabrook, qui aurait raflé l’or même avec un gardien Midget AA devant le filet, mais elle s’en approche.
Domi dévoué et talentueux
Ce tournoi nous aura certainement permis d’en apprendre davantage sur l’attaquant Max Domi.
De la première à la dernière minute de jeu, le protégé des Knights de London m’a impressionné par son dévouement inégalé. Il a bloqué des tirs, en plus a été dérangeant autour du filet. Aux côtés de ses compagnons de trio Anthony Duclair et Sam Reinhart, il a dominé les défenses adverses.
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On a beaucoup parlé de Connor McDavid, mais Domi n’a certainement pas donné sa place pas sa place.
Le brio et l’acharnement de Domi ont notamment profité au Québécois Anthony Duclair, qui appartient visiblement à la LNH. Dès ses premiers coups de patin avec ÉCJ, il était évident qu’il est une coche devant la plupart des autres joueurs de son groupe d’âge. Grâce à sa vitesse, il se crée des deuxièmes et troisièmes chances de marquer.
Parlant de Québécois, l’attaquant Frédérik Gauthier n’a peut-être pas été un joueur d’importance dans les matchs où le Canada dominait. Pendant que le rouleau compresseur écrasait toute opposition, Gauthier n’avait pas à défendre de mince avance, remporter des batailles à un contre un ou encore écouler d’importants désavantages numériques. Il n'a donc pas eu à s’illustrer. Sauf lundi soir.
Quand les Russes ont semé le doute dans le camp canadien en réduisant l’écart à un seul but en deuxième période, Gauthier a soudainement obtenu sa part de temps de glace. Il a alors joué plus de minutes que bien d’autres de ses coéquipiers en troisième période pour faire ce qu’il fait de mieux.
Quant à Samuel Morin, il s’est lui aussi dévoué à la cause. De malheureuses punitions ont convaincu l’entraîneur-chef Benoît Groulx d’asseoir le défenseur géant au bout du banc, mais il ne faut pas oublier qu’il demeure un projet. Il est plus gros et plus grand que tout le monde. Il aura donc besoin de plus de temps pour se développer, mais je ne suis pas inquiet pour lui. Le temps va faire son œuvre.
Et que dire de Zachary Fucale. On ne peut rien lui reprocher. Calme et posé, il a fait ce qu’on attend de lui en moments opportuns. Ce n’est pas pour rien qu’il célèbre aujourd’hui médaille d’or au cou.
*Propos recueillis par Mikaël Filion