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VANCOUVER – Après avoir rigolé contre le Danemark, sué un peu contre la Suisse et passé en coup de vent devant la République tchèque, l’équipe hôtesse a fini par trouver chaussure à son pied au Championnat du monde de hockey junior.

Équipe Canada junior s’est inclinée par la marque de 2-1 devant la Russie lors de la veillée du jour de l’An à Vancouver, compliquant considérablement sa route vers la défense de son titre.

Plutôt que de s’assurer la première place du groupe A et d’un duel en quart-de-finale contre la Slovaquie, ÉCJ a glissé d’un rang et devra se frotter à la Finlande.

Pavel Shen, un choix de septième ronde des Bruins de Boston en juin dernier, a donné la victoire aux Russes avec un but spectaculaire en milieu de troisième période. Après avoir reçu la rondelle en zone neutre, Shen a semé ou contourné tout ce qu’il y avait de chandail blanc sur la patinoire, faisant du gardien Michael DiPietro sa dernière victime au terme d’un vaillant effort individuel.

« J’ai pris le mauvais angle sur lui et il a réussi à glisser la rondelle sous Mikey », a froidement analysé le défenseur Markus Phillips, l’un des coupables sur le jeu.

« En les étudiant, on avait vu qu’ils étaient bons en relance et qu’ils allaient essayer de nous battre à 1-contre-1, a confié DiPietro. Le gars nous a battus de vitesse. Il avait un peu plus d’espace que je ne l’avais anticipé et il a bien fini son jeu. J’aurais probablement dû jouer de façon plus agressive avec mon bâton, mais ça ne sert à rien que m’apitoie sur mon sort. »

DiPietro, qui a plus tard gardé son équipe dans le match en bloquant Kirill Slepets sur une échappée, a été retiré à la faveur d’un sixième attaquant en fin de rencontre, mais la stratégie n’a pas rapporté.

« C’est bon pour notre équipe, s’encourageait Maxime Comtois. On va encore avoir de l’adversité dans les prochains matchs et il faut sortir grandi de celui-là, apprendre de nos erreurs et ne pas les répéter pour la suite. »
 
Faux départ
 
Pour un troisième match de suite, c’est pourtant le trio de Comtois qui a donné le signal de départ. Dès la troisième minute, Cody Glass a fait perdre la rondelle à un défenseur après une mise en jeu en zone russe, rondelle qui lui a immédiatement été remise par son coéquipier Owen Tippett. Son tir était déjà dans le fond du but quand le gardien Pyotr Kochetkov s’est agenouillé pour l’arrêter.

Une pénalité décernée à Morgan Frost a toutefois changé le cours de la période et, en rétrospective, du match en entier. Grigori Denisenko a créé l’égalité sur l’avantage numérique qui en a découlé et les Russes n’ont jamais ralenti par la suite.

« Ce n’est pas une question d’éviter de lever le pied de l’accélérateur, mais plutôt d’adopter la mentalité qu’il faut toujours avoir la pédale au fond. C’est un peu différent, a tenté d’expliquer l’entraîneur-chef Tim Hunter. Ce soir, on n’a jamais appuyé sur l’accélérateur. Il faut s’installer dans le siège du conducteur dès la première mise en jeu, donner du gaz, fixer notre regard dans le pare-brise et pourchasser l’adversaire sans relâche. C’est comme ça que les équipes gagnantes jouent, mais ce n’est pas comme ça qu’on a joué ce soir. »

« Après notre premier but, on s’est assis et on a regardé le match, a déploré Comtois. On a mieux joué en deuxième, mais en troisième il n’y avait plus ce sentiment d’urgence dans notre jeu. C’est une dure défaite, mais il faut passer à autre chose. »

Comtois, Kostin et Neymar

Jouant visiblement en dépit d’une blessure à une épaule, Comtois a néanmoins été l’un des joueurs les plus impliqués physiquement dans un match où on ne s’est pas fait de quartier.

Le capitaine canadien a particulièrement pris pour cible son homologue russe Klim Kostin. Dès le début de la première période, les deux joueurs ont commencé à se chercher noise, s’échangeant tantôt un coup d’épaule, tantôt un petit coup de bâton.

À 13:10 en première, Comtois a été chassé pour avoir exagéré sa réaction en encaissant un double-échec de Kostin. Dès sa sortie du cachot, on l’y a renvoyé pour avoir rudoyé un adversaire lors d’un arrêt de jeu.

Après la rencontre, un journaliste russe a demandé à Comtois de réagir aux propos de Kostin, qui aurait comparé ses talents de simulateur à ceux du joueur de soccer brésilien Neywar.

« Tant mieux pour lui », a sèchement répondu Comtois.

Et ce sera tant mieux pour nous si ces deux équipes devaient se revoir dans la ronde des médailles.