VANCOUVER – Le Championnat du monde de hockey junior prendra son envol mercredi avec la présentation de quatre matchs, dont l’entrée en scène d’Équipe Canada dans le Groupe A. Les différentes plateformes de RDS vous présenteront un total de 24 matchs sur la durée du tournoi, qui culminera par le match de la médaille d’or le 5 janvier.

Pour épater vos oncles au prochain party de famille, voici un guide sans prétention des éléments à surveiller en marge de la plus récente édition de cette tradition hivernale.

Des espoirs dans la vitrine

Les partisans du Canadien risquent de tomber rapidement à court d’excuses pour sortir de table ou forcer les enfants à enregistrer Ciné-Cadeau. Sept des plus beaux espoirs de l’équipe seront en démonstration cette année, du jamais vu à cette compétition.

Deux d’entre eux porteront les couleurs du Canada. L’attaquant Nick Suzuki, obtenu dans la transaction qui a envoyé Max Pacioretty à Las Vegas cet automne, devrait être l’un des piliers offensifs de l’Unifolié. En 28 matchs cette saison dans la Ligue junior de l’Ontario, il a marqué 20 buts et cumulé 43 points. Le défenseur droitier Josh Brook, un choix de deuxième ronde en 2017, risque de se voir confier des missions importantes par l’entraîneur Tim Hunter, qui le dirige également avec les Warriors de Moose Jaw dans la Ligue de l’Ouest.

Les autres membres de la jeunesse tricolore seront regroupés dans quatre formations. Ryan Poehling (R1 2017) et Cayden Primeau (R7 2017) représenteront les États-Unis, Jacob Olofsson (R2 2018) s’alignera pour la Suède, Jesse Ylonen (R2, 2018) pour l’ennemi finlandais et l’énigmatique Alexander Romanov (R2 2018) sortira de son relatif anonymat au sein de l’équipe russe.    

Un exceptionnel, un vrai

Il y a déjà un bon moment que vous entendez parler d’Alexis Lafrenière. L’attaquant vedette de l’Océanic de Rimouski est identifié comme le favori pour être sélectionné au repêchage de la LNH en 2020. Vous avez bien lu, 2020! À 17 ans, le natif de St-Eustache est parvenu à se tailler une place au sein d’Équipe Canada junior, un privilège réservé aux surdoués. À preuve, la courte liste des joueurs qui ont réussi l’exploit à un si jeune âge comprend notamment les noms de Sidney Crosby, Eric Lindros, Connor McDavid et Wayne Gretzky.

Lafrenière, qui a terminé à égalité au premier rang des marqueurs de la Coupe Hlinka-Gretzky en août dernier, risque d’hériter d’un rôle important au sein d’ÉCJ. Dans les matchs préparatoires, Tim Hunter l’a utilisé sur son deuxième trio en compagnie de Suzuki et Jaret Anderson-Dolan.

Deux autres Québécois accompagneront Lafrenière dans le parcours d’Équipe Canada : Maxime Comtois et Joseph Veleno.

Ménage à deux?

Qui, de Michael DiPietro ou Ian Scott, parviendra à prendre la position de tête et s’approprier le poste de gardien numéro un de l’équipe canadienne? À quelques heures du début du tournoi, la question se pose encore.

Depuis le lancement du processus de sélection, DiPietro est toujours apparu comme l’homme à battre. L’Ontarien de 19 ans a l’habitude des grands moments, lui qui a soulevé la Coupe Memorial avec les Spitfires de Windsor. Ses performances jusqu’à maintenant ne sont toutefois pas assez convaincantes pour qu’on puisse lui donner l’ascendant indiscutable sur Ian Scott, qui arrache tout cette saison dans la Ligue junior de l’Ouest.

Les deux partenaires ont chacun obtenu un match et demi pour faire bonne impression depuis que leur place au sein de l’équipe est confirmée. DiPietro a donné cinq buts sur 32 lancers tandis que Scott a cédé trois fois sur 32 lancers.

La seule certitude pour l’instant, c’est que les tâches seront réparties de façon égale pour les deux premiers matchs de la ronde préliminaire contre le Danemark et la Suisse. Par la suite, que le meilleur joue!

Le prochain gros lot

Quelques-uns des plus beaux espoirs en vue du prochain repêchage de la LNH feront leur apparition sur le radar du grand public au cours des prochaines semaines. Le plus connu du groupe est l’attaquant américain Jack Hughes, qui a vu son frère Quinn être sélectionné au septième rang par les Canucks de Vancouver l’été dernier. Hughes, le joueur par excellence du Championnat du monde des moins de 18 ans en avril dernier, a quinze points en dix matchs cette année avec le programme de développement américain.

Le Finlandais Kaapo Kakko sera l’autre gros nom à surveiller. Le natif de Turku a inscrit 20 points en 27 matchs en Liiga, le plus gros calibre professionnel de son pays. Le défenseur Philip Broberg, que l’expert de TSN Craig Button place dans son top-10, semble quant à lui avoir profité de la blessure au vétéran Timothy Liljegren pour se tailler une place avec l’équipe suédoise.

Des prêts payants

Équipe Canada a l’habitude de devoir se priver de joueurs qui ont l’âge de porter ses couleurs parce qu’ils sont retenus par leur équipe de la Ligue nationale. Cette année, ce sont les Blues de St. Louis qui lui ont imposé ce deuil en conservant les services de l’attaquant Robert Thomas.

D’autres formations ont eu plus de chance. La Finlande ne pourra peut-être pas compter sur Jesperi Kotkaniemi ou Miro Heiskanen, mais sa défensive a tout de même été renforcée par le prêt de Urho Vaakanainen (Bruins) et Henri Jokiharju (Blackhawks). Le tireur d’élite Eeli Tolvanen a également reçu le feu vert de l’organisation des Predators de Nashville pour rejoindre sa sélection nationale.

La République tchèque pourrait aligner le trio le plus menaçant du tournoi avec l’ajout confirmé de Martin Necas (Hurricanes), Filip Zadina (Red Wings) et Martin Kaut (Avalanche). La Suède pourra miser sur Isac Lundestrom, libéré par les Ducks tandis que les Russes seront améliorés par le retour de Klim Klostin (Blues)

La LHJMQ sous plusieurs drapeaux

En plus des trois Québécois mentionnés plus haut, les défenseurs Jared McIsaac (Halifax) et Noah Dobson (Acadie-Bathurst) compléteront le contingent de la LHJMQ au sein d’ÉCJ. Mais il n’y a pas qu’au sein de l’équipe canadienne qu’on retrouvera des joueurs du circuit Courteau.

Au total, onze joueurs qui évoluent au Québec célébreront le Nouvel An dans l’Ouest canadien. L’équipe suisse en compte quatre à elle seule, soit les défenseurs David Aebischer (Gatineau) et Simon le Coultre (Moncton) et les attaquants Valentin Nussbaumer (Shawinigan) et Philipp Kurashev (Québec).

La République tchèque, la Russie et la Slovaquie compteront chacune deux exilés de la « Q » et la Finlande un.  

Pas de Dahlin, pas de problème

La défensive suédoise sera amputée d’un gros morceau à Vancouver. Sans surprise, les Sabres de Buffalo ont préféré garder le défenseur Rasmus Dahlin, tout premier choix au dernier repêchage, plutôt que de le libérer pour la période des Fêtes. Néanmoins, la ligne bleue des Trois Couronnes sera probablement la plus talentueuse du Mondial junior. En incluant Liljegren, qui soigne une entorse à une cheville, on y retrouve cinq choix de première ronde de la LNH : Adam Boqvist (8e au total, 2018), Erik Brannstrom (15e au total, 2017), Nils Lundqvist (28e au total, 2018) et Rasmus Sandin (29e au total, 2018).

Avis aux observateurs avertis

Les prochaines grandes vedettes de la Ligue nationale ne sont pas toujours celles qui sautent aux yeux au Mondial junior. L’année dernière, tout le monde n’en avait que pour Casey Mittlestadt, qui a remporté le titre de joueur par excellence du tournoi. Plus discret, un certain Elias Petterson avait récolté un point par match pour la Suède. Un an plus tard, il maintient le rythme dans la LNH alors que Mittlestadt n’a que dix points en 37 matchs avec les Sabres.

En 2017, l’équipe d’étoiles du tournoi avait été composée des attaquants Kirill Kaprizov, Alexander Nylander et Clayton Keller. Un an plus tard, le Canadien Mathew Barzal les éclipsait tous en remportant le trophée Calder.  En 2014, Aaron Ekblad occupait un rôle modeste avec ÉCJ, à 17 ans. Les Panthers de la Floride ne pouvaient déjà plus s’en passer la saison suivante.

Saurez-vous bien identifier les vedettes de demain au cours des deux prochaines semaines?

Surprises et négligés

Chaque année, une équipe que personne n’attend ou un joueur dont on n’avait jamais entendu parler semble profiter de la tribune qu’offre le CMJ pour s’occuper du spectacle et parfois même offrir la performance d’une vie.

Il y a deux ans, à Montréal, le Danemark et la Suisse avaient offert l’une des parties les plus excitantes du tournoi en ronde préliminaire. Quelques jours plus tôt, les Danois avaient mis le Centre Bell à leurs pieds en surprenant les Tchèques en prolongation. En 2015, à Toronto, le gardien slovaque Denis Godla avait raflé le titre de joueur par excellence après avoir accumulé les performances spectaculaires jusqu’à la conquête inattendue du bronze.

Qui sont les underdogs qui sauront vous charmer cette année?